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Louise

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JOURNÉES PORTES OUVERTES – Héraclide à Saint-Marcellin (38) les 11, 12 et 13 avril 2024

By | Actualités

Il est temps de se rencontrer et de vous faire découvrir notre nouvelle résidence à Saint-Marcellin (38) !

 

Retrouvez-nous les jeudis 11 et vendredi 12 de 10h à 19h et le samedi 13 de 10h à 14h. Au programme : rencontre avec notre équipe, découverte du concept Habitat Indépendant Sécurisé et visite des appartements.

RENDEZ-VOUS sur inscription avant le 10 avril 2024 :

Réservez dès maintenant votre accueil personnalisé !

contact@heraclide.fr

04 58 15 05 18

 

Notre résidence se compose de 24 appartements (T2 et T3), disponible à la location, meublés et équipés que vous pouvez personnaliser  ! Nos logements séniors bénéficient tous d’un balcon pour profiter d’une belle journée ensoleillée.

Retrouvez toutes les informations : Résidence Héraclide à Saint-Marcellin (38)

Découvrir les alentours de Saint-Marcellin : Article – Le Mag’ Différence Séniors

Prendre le temps de mettre son âme au vert

By | Le Mag - RESPIRATIONS, Le Mag

Les régions françaises regorgent de paysages somptueux, de monuments historiques et de curiosités culturelles et touristiques. Mais aussi de moult lieux de retraites spirituelles. Et si loin de notre folle époque, loin du quotidien et des réseaux sociaux, se trouvait là occasion de se poser, de se nourrir et de se retrouver. Au calme. Le temps d’un week-end, de quelques jours… Ou plus. Fenêtre ouverte sur quelques étapes de sérénité.

 

L’Abbaye de Lérins
(Ile Saint-Honorat, Cannes, Alpes-Maritimes)

Situé en baie de Cannes, ce lieu d’exception est accessible par voie maritime. Véritable oasis de calme et de verdure, il est habité par 21 moines cisterciens qui cultivent leur vignoble et proposent hôtellerie et restauration aux visiteurs. Mais aussi des séjours pour les jeunes qui désirent rejoindre le temps d’un été leur équipe de bénévoles, ou encore des retraites « Désert » de quatre jours, dans le silence, pour se réapproprier le temps et faire le point.

Renseignements : 04 92 99 54 00 | abbayedelerins.com

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Notre-Dame de Dusenbach
(Ribeauvillé, Haut-Rhin)

Le pèlerinage de Notre-Dame de Dusenbach, dans un vallon situé entre Ribeauvillé et Sainte-Marie-aux-Mines, remonte à 1204. Le sanctuaire attire pèlerins, touristes et randonneurs. Mais, loin de la foule, les frères capucins proposent restauration et hôtellerie. Un lieu propice à la méditation.

Renseignements : 03 89 73 64 12

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L’Abbaye Notre-Dame
(Jouarre, Seine-et-Marne)

Crypte mérovingienne, tour romane, église abbatiale, Jouarre respire quatorze siècles de vie monastique. La communauté de moniales bénédictines propose des séjours de quelques jours ou quelques semaines, rythmés au choix par la prière, le jardinage et/ou les balades. Le silence est de rigueur dans leur maison. De quoi se ressourcer à quelques kilomètres de Paris.

Renseignements : 01 60 22 06 11 | abbayejouarre.org

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L’Abbaye de Rhuys
(Saint-Gildas-de-Rhuys, Morbihan)

Cette ancienne abbaye du VIème siècle est devenue un centre culturel et spirituel, où les sœurs de la Charité de Saint-Louis proposent des séjours. L’église est l’un des plus beaux sanctuaires de l’art roman en Bretagne. A 200 mètres de la côte sauvage, la cure de sérénité est assurée. Entre balades en bord de mer et programme spirituel à la carte.

Renseignements : 02 97 45 23 10 | abbaye-de-rhuys.fr

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Tour du monastère de l’Abbaye de Lérins.
© www.cannes-ilesdelerins.com

Pour en savoir plus : www.ritrit.fr

Article écrit par Carine HAHN.

Le joyeux temps des Yéyés !

By | Le Mag - VINYLE, Le Mag

Avec les années 60, un monde finissait et un autre commençait. Une décennie de vitalité et d’audace qui continue de fasciner jeunes et moins jeunes. Dans la France de l’époque, les yéyés rendaient folles les foules et leurs tubes animaient les bals de province comme les boîtes à la mode. Projecteur sur un courant musical qui détrôna alors la chanson à texte.

Le 22 juin 1963, entre 150 et 200 000 jeunes se retrouvent place de la Nation à Paris pour fêter le premier anniversaire du magazine Salut les copains. Ils ont répondu à l’appel de Daniel Filippachi et Franck Ténot, créateurs et animateurs de l’émission quotidienne du même nom sur Europe 1. Toutes les vedettes d’alors vont se succéder sur scène, de Johnny Halliday à Franck Alamo, en passant par les Chats sauvages, Richard Antony ou encore Sylvie Vartan. Le public déchaîné vit un moment intense et inoubliable. Le lendemain, dans le journal Le Monde, le sociologue Edgar Morin baptise les jeunes artistes les « yéyés ».

L’expression sera utilisée aussi bien en France qu’au Québec. « Yéyés » est à la fois le nom d’un courant musical et un adjectif pour qualifier une chanson ou une musique adaptée d’un succès anglo-saxon d’alors, dont les baby boomers, à savoir les jeunes nés après la Seconde guerre mondiale, sont particulièrement fans. La connotation se voulait à l’origine péjorative et railleuse dans la bouche de leurs parents et des intellectuels ; elle désigne aussi bien les amateurs de tubes yéyés que les jeunes interprètes de ceux-ci.

Mais d’où vient cette interjection ? En fait, elle n’est autre que la transcription française de « yeah », une déformation de « yes » (oui) souvent répété (« yeah ! yeah ! ») dans les chansons de rock et de twist américaines. Les traducteurs ont préféré « yé » à « ouais ».

La vague « yéyés », qui durera jusqu’à la fin des années 60, mettra au placard pour un temps les chanteurs à texte de la « rive gauche ». Les Mouloudji, Brel et Brassens devront souvent attendre son passage pour reprendre du poil de la bête et mettre leur répertoire au goût du jour. A grand renfort d’une nouvelle orchestration teintée « sixties » et bientôt déjà « seventies ».

A regarder : LA GÉNÉRATION SALUT LES COPAINS

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Article écrit par Carine HAHN.

Le reggae, un hymne à la liberté !

By | Le Mag - VINYLE, Le Mag

Né en Jamaïque dans les années 1960, le reggae porte les luttes de tout un peuple. Il s’exporte très vite avec Bob Marley. Jusqu’à devenir une voix universelle de l’espoir.

Côté musique, le reggae prend ses racines dans le ska et le rocksteady. Si le ska est un style musical rapide et énergique, influencé par le jazz, le rhythm and blues et la musique afro-caribéenne, le rocksteady, lui, se distingue par plus de lenteur et du groove, avec des accents marqués sur la basse et la batterie. Dans les années 1960, le reggae émerge avec l’évolution du rocksteady. Il est popularisé par des musiciens comme Bob Marley, Peter Tosh, Jimmy Cliff et Toots and the Maytals, qui ont été influencés par les rythmes traditionnels jamaïcains, la soul américaine et le mouvement rastafari. Au fil du temps, il évoluera pour inclure des sous-genres tels que le dub, le dancehall et le reggae fusion.

Côté paroles, le reggae est façonné par les conditions socio-économiques de la Jamaïque. La pauvreté, le chômage et la violence politique de l’île lui font porter le combat des Jamaïcains pour plus de justice, d’amour et de résistance à l’oppression. Il devient très vite un emblème de la culture jamaïcaine.

A la conquête du monde

Dans les années 1970, le reggae connaît un essor fulgurant – grâce à l’immense succès du chanteur Bob Marley et celui d’autres artistes comme Jimmy Cliff ou Peter Tosh – et s’exporte un peu partout dans le monde.

En 1973, Bob Marley & The Wailers signent un contrat international avec le label Island Record, fondé par le producteur américain Chris Blackwell. Ils deviennent ainsi les premiers ambassadeurs du nouveau genre musical aux Etats-Unis et à travers le monde. En Angleterre, il séduit le mouvement punk. Le groupe The Clash, par exemple, incorpore des éléments de reggae dans sa musique. Dans les années 1980 se développe le reggae britannique avec des groupes comme UB40 ou Steel pulse qui connaissent un succès international. En Afrique, il a un impact significatif et inspire de nombreux artistes comme Alpha Blondy ou Lucky Dube. Mais il trouve aussi un public fidèle au Brésil ou en Argentine. Aujourd’hui, le reggae continue d’évoluer dans le monde entier.

Tout savoir sur l'icône Marley !

Un film à ne pas manquer ! 

 

En savoir plus sur Bob Marley et le reggae : https://reggae.fr/artiste-biographie/57_Bob-Marley.html

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Article écrit par Carine HAHN.

Rencontre avec Anne Nguyen, thérapeute ayurveda énergétique

By | Le Mag - RESPIRATIONS, Le Mag

Anne Nguyen exerce en cabinet à Paris et à distance.

Qu’est-ce qui vous a menée à devenir praticienne en soins énergétiques et aryuvédiques ?

Anne NGUYEN : La compassion pour les autres m’amène tout naturellement sur mon chemin spirituel à servir autrui à travers les soins ayurvédiques et énergétiques. Lors d’une méditation matinale, j’ai été appelée à exercer mon don de guérisseuse. Depuis 2016, je suis des formations continues sur plusieurs disciplines avec des médecins ayurvédiques : le Dr Vasant Lad aux États-Unis et en Inde et le Dr Hari Pallathery en Inde. Je suis aussi formée par des thérapeutes et des chercheurs de renommée internationale au sein de Dinshah Ghadiadi Society aux Etats-Unis et avec, entre autres, Marcos Guerrero.

En quoi consiste votre pratique et en quoi fait-elle la différence ?

A.N : Ma pratique consiste à équilibrer les troubles de la santé : l’insomnie, le burn-out, le mal de dos, la migraine, le torticolis, la sciatique, les problèmes de menstruation, mais aussi la dépression, les mémoires négatives et karmiques, les traumatismes, les attaques énergétiques, etc. Je traite les dysfonctionnements en partant de leur origine, souvent liée aux traumatismes initiaux, ainsi qu’aux émotions psychiques. Je transmets aussi les outils et les techniques nécessaires pour que la personne puisse se rééquilibrer elle-même, de manière autonome, et qu’elle puisse ainsi désamorcer des conflits interactionnels. Les soins ayurvédiques et énergétiques s’adressent à tous, de tous âges et même aux animaux.

Pourquoi vient-on vous voir ?

A.N : On vient me voir pour aller mieux et physiquement et moralement. Je propose alors un premier bilan de trois heures avec des soins énergétiques et des thérapies manuelles associées à des conseils personnalisés sur l’hygiène de vie selon les principes ayurvédiques et nutritionnels. Ce qui permet de favoriser le processus d’autorégulation, d’auto-régénération vers un meilleur équilibre physique et psycho-émotionnel de la personne. L’ayurveda que je pratique, la médecine holistique de l’Inde ancestrale, tient compte des trois corps qui constituent l’être humain : le corps physique, le corps mental et le corps spirituel. L’équilibre de ces trois corps est essentiel pour amorcer une harmonie de santé.

Où et comment travaillez-vous ?

A.N : Dans le respect et la confidentialité, je travaille en cabinet, à domicile et à distance. Les soins énergétiques sont basés sur le concept de l’énergie de force de vie subtile qui imprègne tous les êtres vivants, aussi fonctionnent-ils aussi bien en présentiel qu’à distance. Je cultive au quotidien l’art de vivre d’une manière spirituelle en servant autrui avec intention, amour et dévotion.

Combien de séances sont-elles nécessaires pour aller mieux ?

A.N : Il est souvent profitable d’envisager deux à trois séances groupées au départ pour parvenir à un bilan approprié. Une séance supplémentaire peut se montrer nécessaire si les dysfonctionnements de la personne sont importants.

 

Pour en savoir plus : www.annenguyen.fr

Interview réalisé par Carine HAHN.

Rubrique Respirations Rencontre avec Chantal Allain professeur de pilates le mag différence séniors héraclide logements séniors

Rencontre avec Chantal Allain, professeur de pilates

By | Le Mag - RESPIRATIONS, Le Mag

Chantal Allain enseigne le pilates à Joinville-le-Pont, dans le Val-de-Marne.

Ceinture noire et professeur de karaté, athlète accomplie dans plusieurs disciplines sportives, ancienne de la BAC (1), Chantal Allain, 70 ans, a découvert le pilates et ses bienfaits à l’âge de 65 ans. Aujourd’hui, elle l’enseigne.

Quel a été votre parcours de sportive ?

Le sport, c’est toute ma vie. J’ai commencé par la course à pied. J’ai fait des marathons, mais je n’y trouvais pas vraiment de plaisir. Je me suis donc mise à la marche athlétique jusqu’à aller aux championnats de France enceinte, mais c’était une grosse erreur. Cette discipline oblige à se déhancher, à prendre une posture exigeante pour le corps et le déglingue. J’ai fait aussi beaucoup de musculation et je suis allée jusqu’aux championnats de France de déhanché-couché. Tout comme pour le karaté que je pratiquais depuis longtemps. Sport qui m’a aussi aidée à faire mes preuves quand je suis entrée dans la police et à intégrer la BAC (1). A la BAC, je n’ai ensuite travaillé que la nuit et ai eu pas mal d’accidents lors d’interventions. Ce n’est pas un hasard si je suis aujourd’hui atteinte, entre autres, de polyarthrite et de deux hernies discales.

Comment avez-vous découvert le pilates ?

Il y a cinq ans, j’ai fait un cours de pilates dans une salle de sport pour voir… presqu’en blaguant. Pour moi, le pilates, c’était ennuyeux et pour les mamies. Après ce cours, mes douleurs, particulièrement celles dans le dos, s’étaient vraiment atténuées. Je me suis dit que c’était ce qu’il me fallait. Et j’ai décidé de passer mon diplôme de professeur. Ce qui demande un vrai engagement pendant huit mois à raison de trois cours de pilates par jour. Aujourd’hui, je ne souffre plus du dos.

Quelle différence faites-vous entre le pilates et le yoga ?

Pour le yoga, il faut être très souple et avoir un mental qui permet de s’évader en restant dix minutes dans la même position. Ce n’est pas ce que recherchent la plupart des gens ; ils veulent avant tout s’évader et oublier leur journée, leur travail, leur patron ! Un pilates tonique peut répondre à cette attente. S’il est trop tranquille, leur esprit va partir ailleurs et ce n’est pas le but.

En quoi consiste votre pilates tonique ?

C’est le pilates qu’on m’a enseigné et que j’ai arrangé à ma sauce. Je n’improvise pas ; je prépare mon cours en expérimentant chacune de ses étapes. Je suis un fil que j’ai écrit sur papier et que je consulte pendant le cours, une chronologie des mouvements, comme en karaté. Si je ne sens pas tel muscle qui est censé travailler dans tel mouvement, je change de mouvement. Pendant le cours, j’observe les participants et après, je prends des notes. Cela me permet de revenir au cours suivant sur ce qui n’est pas passé chez certains. Pour moi, il est essentiel de proposer des cours variés pour ne pas qu’ils soient ennuyeux.

Cette discipline s’adresse-t-elle à tout le monde ?

Oui, aux femmes et aux hommes, quel que soit leur âge. Je constate que les femmes sont en majorité à mon cours. Tout simplement parce que le mot pilates rebute souvent les hommes, mais ceux qui viennent restent. Preuve qu’ils y trouvent aussi du positif.

Qu’est-ce que l’on vient chercher dans votre cours ?

Beaucoup viennent pour calmer une douleur dont ils n’arrivent pas à venir à bout. Seulement le pilates apaise, mais ne soigne pas. Par contre, il soigne sans doute la tête.

Qu’est-ce que le pilates apporte au corps ?

Il apprend à mieux comprendre son corps et ses limites. C’est pour cela que je fais mes cours avant de les donner. Je sais où sont mes limites, qui sont certainement plus loin que pour la plupart des participants. Il permet de donner au corps du maintien, une posture. On apprend à respirer, à rentrer son nombril pour se gainer et on va chercher les muscles profonds. On se redresse, on remet ses épaules en place pour ne plus avancer vouté et on quitte peu à peu aussi toutes ces mauvaises positions-croiser ses jambes assis, par exemple- qui nous mettent en tension. Le pilates interroge le regard que nous portons sur notre corps.

… et au mental ?

Pendant un cours de pilates tonique, on ne pense pas. Cela repose. Avec le temps, cela peut aussi permettre de relativiser beaucoup de choses, de mieux gérer ses émotions et de ne plus se faire souffrir dans des situations que l’on ne peut changer. On apprend à mettre de la distance.

Au bout de combien de temps, le pilates fait-il ses effets ?

Si on est assidu aux cours, au bout de six mois, à raison de deux cours par semaine. Trois heures par semaine sont idéales ; cela permet d’ajouter un peu plus de cardio. A condition bien sûr de veiller aussi à son alimentation, entendez ne pas manger n’importe quoi et trop vite. Être en surpoids peut empêcher de prendre du plaisir pendant les cours.

Est-ce une pratique chère ?

Elle peut être chère, qui plus est à Paris. Mais dans un cadre associatif, c’est très abordable. Avec un forfait annuel, le cours revient à trois euros dans mon association.

 

Pour en savoir plus : www.shotokanjoinville.fr

Crédit photos : Collection personnelle Chantal Allain.

Une interview réalisée par Carine HAHN.

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Pour votre santé : soyez actif !

By | Le Mag - SANTE, Le Mag

L’activité physique quotidienne diminue et le temps de sédentarité augmente. Conséquences : la santé physique et mentale de la population mondiale se dégrade. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte et met en garde (1) : 95% des Français ne font pas assez d’exercice physique et/ou sont trop sédentaires. Comment leur redonner le goût du mouvement pour aller bien ?

Entre le « no sport » de Winston Churchill, secret déclaré de sa longévité, et le précepte de Pierre de Coubertin qui définissait le sport comme « le culte volontaire et habituel de l’exercice musculaire intensif, appuyé par le désir de progrès et pouvant aller jusqu’au risque », un gap. Sans doute pouvons-nous situer au cœur de ce dernier la définition de l’activité physique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « Tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie. » D’intensité modérée ou soutenue, elle « a des effets bénéfiques scientifiquement prouvés sur la santé. » Elle contribue en effet à prévenir et à améliorer le pronostic des maladies chroniques, à maintenir un bon équilibre du poids, à améliorer la santé mentale, la qualité de vie et le bien-être et à prolonger l’autonomie. Pour l’Anses, l’inactivité physique des adolescents, population particulièrement touchée, correspond à une activité physique « inférieure à soixante minutes, incluant le sport pratiqué en temps scolaire. » (cf. encadré)

Bouger, ça s’apprend !

La sédentarité, quant à elle, se caractérise par le temps éveillé journalier passé assis (dans les transports, devant un écran, au travail…) ou allongé. Les risques pour la santé apparaissent dès trois heures par jour dans ces positions, avec un vrai danger une fois le cap des six/sept heures dépassé. Il est en effet prouvé aujourd’hui que la sédentarité a un impact négatif sur le cœur et le cerveau, fait monter la pression artérielle et la glycémie. Si elle est conjuguée avec un faible niveau d’activité physique, elle est l’un des principaux facteurs de risque pour la survenue et l’aggravation des pathologies chroniques, première cause de mortalité dans le monde.

Un mode de vie actif, et ceci dès le plus jeune âge, est la condition sine qua none pour rester en bonne santé tout au long de sa vie. Pour les 6-17 ans, l’Ansespréconise de diminuer les occupations sédentaires et plus particulièrement le temps d’écran (smartphones, tablettes, télévision…). Pour les adultes, elle recommande d’augmenter la quantité d’activité physique journalière et de limiter les périodes de sédentarité prolongées.

En cas d’activité, notamment professionnelle, qui oblige à rester assis, elle invite à se lever toutes les deux heures, pendant quelques minutes, pour marcher, s’étirer, faire quelques mouvements… Il est bienvenu d’y ajouter l’équivalent d’au moins trente minutes d’activité physique modérée -qui essouffle un peu- par jour, au moins cinq fois par semaine. Et les occasions de bouger dans notre quotidien ne manquent pas :
monter et descendre les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur, marcher plutôt que de prendre la voiture ou les transports en commun quand c’est possible… Il s’agit de (ré) intégrer le mouvement dans notre quotidien.

Pour les personnes avançant en âge, l’activité physique permet de diminuer les risques cardiovasculaires. Mais aussi d’améliorer la qualité de vie et la capacité fonctionnelle et, en favorisant ainsi le maintien de l’autonomie, retarde leur entrée en dépendance. Elle prévient la perte de masse musculaire, améliore donc l’équilibre et diminue le risque de chute.

Le sport pour allié

Comme des millions de personnes dans le monde, 60% des Européens, des Américains et des Australiens font du sport. Les études montrent aujourd’hui que la pratique de certains sports parmi les plus populaires -la marche et le vélo- réduit significativement le risque de décès prématuré. Mais tous les sports n’ont pas le même impact sur notre santé. Leurs bénéfices ne sont pas encore démontrés clairement dans les études internationales, mais une chose est sûre, pratiquer un sport quel qu’il soit fait entrer dans un mouvement individuel et/ou collectif positif tant pour le physique que pour le mental.

Pour réduire le stress et la déprime, le sport est un allié de taille. Selon l’Inserm, une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression dans sa vie. Et une sur cinq est affectée chaque année par une maladie mentale (troubles bipolaires, schizophrénie…). « Environ 6% des sportifs de haut niveau sont anxieux ou ont des problèmes de santé mentale, » précise le Dr Marc Rozenblat, médecin du sport. « Ce pourcentage est autour de 15% chez la population mondiale. Le sport permet de prévenir la survenue ou l’aggravation de maladies mentales. »

Plus la pratique d’un sport est intense, plus l’organisme produit des hormones. De l’endorphine (anti-douleur et euphorie), de la dopamine (plaisir et vigilance) ainsi que de l’adrénaline et de la noradrénaline (efforts et puissance). Les médecins recommandent aux personnes atteintes de dépression de se lancer dans un sport collectif (football, basket, volley…), car ils permettent de socialiser et de tisser des liens avec ses coéquipiers. Mais pour les individus les plus stressés, un sport individuel (course à pied, vélo…) leur permettra de ne pas se soucier du regard des autres qui les fait souvent souffrir.

Améliorer la santé des Français est aujourd’hui un enjeu de santé publique. Il s’agit de les aider à adopter de nouveaux comportements et de leur permettre de (re)trouver le goût et le plaisir de bouger dans un environnement propice à la pratique d’une activité physique agréable, facile et sécurisée.

Une loi publiée le 2 mars 2022 a mis l’accent sur le sport-santé, soit des activités physiques adaptées et prescrites par les médecins aux personnes atteintes d’affections, notamment chroniques, ou ayant des facteurs de risques (surpoids, obésité…), ainsi que sur l’instauration d’une pratique obligatoire d’activité physique quotidienne à l’école primaire et sur l’accès aux équipements sportifs scolaires pour les associations. En 2021, le gouvernement a aussi instauré une aide financière pour encourager les jeunes à se lancer dans une pratique sportive : le Pass’Sport. Les entreprises sont, elles, invitées à soutenir le bien-être de leurs salariés. Mais le chemin s’annonce long pour faire bouger la situation.

Et si le changement commençait comme toujours par un pas, un simple pas, le vôtre ?

(1) Étude publiée le 15 février 2022. 

Pour en savoir plus : www.anses.fr 

Encadré écran et inactivité physique le mauvais plan des ados le dossier santé le mag différence sénior avril 2023 héraclide logement senior

(1) Étude Inca3 de l’Anses (novembre 2020), la troisième sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française.

 

« Je n’ai jamais été aussi confiante »

Cette « retraitée » hors normes détient le record du monde du 80 mètres haies dans la catégorie des 70-74 ans, depuis juillet 2022. Âgée de soixante-douze ans, Eliane Piret collectionne les médailles sur les pistes nationales et internationales.

Comment êtes-vous venue à l’athlétisme ?

Eliane PIRET : Á l’école primaire. Nous pratiquions le sport dans la cour. C’était ma matière préférée, un véritable jeu, pas du tout une contrainte : sauter dans le sable, lancer le poids, faire des tours en courant. Ce qui me plaît depuis toujours dans l’athlétisme, c’est la diversité des activités. Ma préférence ? Les haies. J’ai pratiqué en club à Calais jusqu’à l’âge de dix-sept ans. J’ai même été qualifiée aux championnats de France en cadettes. J’aurais aimé être professeure de sport, mais mes parents ont choisi pour moi. J’ai fait un CAP de sténodactylo comptable. Á dix-huit ans, j’ai commencé à travailler et j’ai arrêté de m’entraîner.

Et vous avez repris le sport quand vous vous êtes séparée du père de vos trois enfants …

E.P. : J’ai vécu une période difficile. J’étais seule pour les élever. J’ai alors dû reprendre mon métier de secrétaire. Mais je les conduisais régulièrement au stade à Calais. Au fil du temps, j’ai eu envie d’être utile à l’association sportive SO Calais. J’ai encadré les poussins. Je me suis formée pour être juge, et j’ai même été présidente. Tout en me préparant aux compétitions, en travaillant la musculation, la course et notamment les haies.

Votre histoire avec l’athlétisme n’est pas un long fleuve tranquille…

E.P. : Oh non ! C’est un chemin semé d’embûches. J’ai eu encore un petit arrêt vers cinquante ans, à la ménopause. Mon mental n’était pas au top. Et, de fait, j’avais pas mal de petits bobos. De plus, je n’avais plus alors l’encadrement qu’il me fallait. Pour pouvoir pratiquer mon sport, j’ai besoin d’avoir quelqu’un qui me dit ce que je dois faire. Je me sentais un peu hors catégorie.

En 2002, vous rencontrez celui qui va devenir votre second mari…

E.P. : Pierre, oui, qui s’est investi, lui, toute sa vie dans la marche athlétique. Je commence alors à m’entrainer dans ce sport. Alors que j’étais adepte du sprint, je passe aux longues distances. J’ai pratiqué pendant une dizaine d’années. En 2011, j’ai même été finaliste aux championnats d’Europe vétérans sur cinq kilomètres. Mais j’ai dû arrêter après un problème de tendon à un genou. Je suis alors passée à la marche nordique en bord de mer. Et puis, un jour de 2017, le mauvais temps m’a obligé à m’entraîner en salle. J’ai alors découvert la technique de l’entraîneur de sprint Mrakodo Makifou, dit « Maki » : des exercices de gainage et de souplesse, en musique. Très intéressant d’associer rythme et gestes de l’athlétisme… et, cet homme dégageait de l’énergie et de la bonne humeur. Á soixante-sept ans, j’ai eu envie d’essayer. Maki a accepté de s’occuper de moi, à condition que je perde dix kilos ! J’ai adopté un nouveau régime alimentaire auquel je me tiens depuis : j’évite sel et sucre; je privilégie poulet, poisson, légumes et pain complet. Je prépare ce que je mange et cela participe à mon sport.

Eliane Piret sautant les haies à l’âge de 14 ans.

Qu’est-ce qui vous fait franchir les haies aujourd’hui ?

E.P. : Sans hésiter, le plaisir de me voir progresser. Depuis cette période où j’ai repris mon sport, l’entraînement et la compétition, je me demande si je vais encore être capable, chaque année. Je doute, mais j’y vais. La pratique de la visualisation à laquelle Maki m’a initiée m’aide beaucoup. Après une course, je revois dans ma tête tous les gestes que j’ai accomplis : ce qui a été, ce qui n’a pas été, ce qui m’a donné du plaisir ou pas. Je n’ai jamais été aussi confiante. Au point de me remettre en question une nouvelle fois, en 2023, en prenant un nouvel entraîneur. Alain Bodayan gère ma préparation technique et mon mari, lui, continue de programmer mes entraînements. En principe, je fais huit ou neuf compétitions par an. Alors, il faut entretenir la machine ! Je m’entraîne trois ou quatre fois par semaine.

Eliane Piret et son record du monde.

Quel est votre dernier record ?

E.P. : En juillet dernier, j’ai pulvérisé le record du monde du 80 mètres haies à Tampere, en Finlande, avec 15’70. Pour moi, tout était alors accompli. Mais, j’ai appris que mon record ne serait pas homologué car l’organisateur n’avait pas installé des haies
réglementaires. J’ai eu du mal à m’en remettre…

Dans votre préparation mentale, la peinture semble jouer un rôle important. Que vous apporte-t-elle ?

E.P. : La peinture demande une préparation, de la concentration et de la précision. Comme le sport que je pratique. Pendant que je peins, je peux penser à ma course. Et inversement. Les deux préparations se rejoignent inconsciemment. Plus la compétition approche, plus je me prépare aussi à peindre en installant mes toiles dans la véranda, qui est à la fois mon atelier et ma petite salle de sport.

… et à 72 ans !

Vous êtes aussi présidente du club des ainés d’Audinghen (Pas-de-Calais), votre commune de résidence…

E.P. : Oui, depuis cinq ans. C’est un club d’amis avec qui je partage mes passions. Nous parlons et nous marchons, chacun à son rythme. Nous nous stimulons mutuellement pour pousser les limites que nous avons dans la tête. Tout est là : avoir un but et retrouver de la tonicité, comme celle que j’ai retrouvée avec la compétition.

Marche avec le club des ainés d’Audinghen dans le Pas-de-Calais.

 

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Recommandations édictées par le club des cardiologues du sport à l’attention des sportifs.

 

1. Je signale à mon médecin toute douleur dans la poitrine ou tout essoufflement anormal survenant à l’effort*.

2. Je signale à mon médecin toute palpitation cardiaque survenant à l’effort*.

3. Je signale à mon médecin tout malaise survenant à l’effort* ou juste après l’effort*.

4. Je respecte toujours un échauffement et une récupération de dix minutes lors de mes activités sportives.

5. Je bois trois ou quatre gorgées d’eau toutes les trente minutes d’exercice, à l’entraînement comme en compétition.

6. J’évite les activités intenses par des températures extérieures inférieures à 5°C ou supérieures à 30°C, et lors des pics de pollution.

7. Je ne fume pas, en tout cas jamais dans les deux heures qui précèdent ou suivent ma pratique sportive.

8. Je ne consomme jamais de substance dopante et j’évite l’automédication en général.

9. Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre, ni dans les huit jours qui suivent un épisode grippal (fièvre et courbatures).

10. Je pratique un bilan médical avant de reprendre une activité sportive intense (plus de 35 ans pour les hommes et plus de 45 ans pour les femmes).

 

* Quel que soit mon âge, mes niveaux d’entraînement et de performance ou les résultats d’un précédent bilan cardiologique.

Pour en savoir plus :
clubcardiosport.com
Fedecardio.org (série de 5 podcasts Un cœur qui va, la vie qui bat, coproduit par la FFC et Radio France.)

 

Un dossier réalisé par Carine Hahn.

Demain commence dans notre assiette

By | Le Mag - SOCIETE, Le Mag

Si les êtres humains gardent leurs habitudes alimentaires actuelles et croissent, comme les prévisions démographiques le laissent présager, leur avenir et celui de la Terre s’en trouveront en péril, selon différents experts (1). Mais il est encore temps d’agir pour une assiette plus durable et plus équitable.

Pour faire converger les enjeux de santé et d’environnement, le consensus scientifique actuel est notamment d’aller vers une alimentation durable. Soit une alimentation qui permet de nourrir correctement tous les êtres humains, sûre et nutritionnellement adéquate, respectueuse de l’environnement, acceptable culturellement, équitable et accessible économiquement, selon la FAO (2), précise Nicole Darmon, directrice de recherche à l’INRAE (3) et experte en nutrition. C’est dire si la barre est haute.

Inquiétudes pour la sécurité alimentaire

D’après l’ONU, d’ici 2050, la Terre devra nourrir près de 10 milliards de personnes, ce qui équivaut à deux milliards de plus qu’aujourd’hui. La production agricole pourrait donc encore s’intensifier et impacter davantage l’environnement et le climat en plein changement. Cultures et élevages favorisent déjà, en effet, la surconsommation d’eau pour l’irrigation, la pollution des sols et des eaux, la déforestation, la dégradation des écosystèmes, mais aussi les rejets de gaz à effets de serre. Dans un rapport publié en 2019, le GIEC (4) souligne que la production alimentaire est responsable, à elle seule, d’environ 21 à 37% des émissions totales de ces gaz. « Il faudrait les diviser par quatre, pose l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’Inrae. Sans quoi, l’être humain ne pourrait plus que s’alimenter et encore. Plus question pour lui, de se chauffer ou de se déplacer. » La sécurité alimentaire, à savoir la capacité à nourrir tout le monde suffisamment et correctement, serait alors remise en question.

« Nous pouvons changer le contenu de nos assiettes afin de nous garantir une bonne santé et de limiter les impacts négatifs sur notre environnement. »

Inadaptés à une alimentation pléthorique

Autre problème : facteur déterminant pour la santé des populations, l’alimentation est à l’origine d’une véritable pandémie d’obésité et de malnutrition, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Selon l’ONU, près de 50% de la population mondiale est mal nourrie ; deux milliards de personnes surconsomment des aliments riches en sucre et en graisse et deux milliards sont sous-alimentés.

« En 2000, nous avons pris conscience de la nécessité de mieux nous alimenter et de préserver l’environnement et sommes entrés dans notre cinquième transition alimentaire (5), explique David Val-Laillet, directeur de recherche en neurosciences comportementales et nutrition à l’Inrae. Et de poursuivre : « Nous sommes inadaptés à l’alimentation pléthorique. Notre plaisir prévaut au-delà de nos besoins. » Et tout commence très jeune. « Essentielle pendant la période périnatale de 1000 jours (de la conception à l’âge de deux ans), l’alimentation peut programmer une personne de façon délétère et à vie. Nous voyons d’ailleurs, aujourd’hui, tous les effets de la consommation de produits industriels. Nos études prouvent que l’environnement alimentaire crée l’obésité et l’entretient. Et cela est sans compter les effets de la sédentarité, due aux écrans, sur le poids et la santé. »

« Manger « durable » en 2050 impose des choix individuels et politiques… dès aujourd’hui. »

Moins de malbouffe et de viande : une nécessité

Reste que la manière dont nous produisons pour nous nourrir et dont nous nous alimentons sont des facteurs modifiables. Nous pouvons changer le contenu de nos assiettes afin de nous garantir une bonne santé et de limiter les impacts négatifs sur notre environnement. A quoi pourraient-elles ressembler en 2050 ? Tous les spécialistes de la nutrition en conviennent : elles ne seront pas faites de gélules. Car manger est aussi affaire de culture, de pratiques sociales et de plaisir. Pour évoluer vers une alimentation durable, il s’agirait avant tout d’imaginer des assiettes où n’apparaîtraient plus de produits gras, sucrés, salés et des aliments ultra-transformés issus de l’industrie agroalimentaire (plats préparés, sodas, barres chocolatées…), qui contiennent des additifs pour améliorer leur saveur, leur texture et/ou leur apparence (mais aussi encore souvent de l’huile de palme, symbole d’une planète menacée) et participent à la montée des diabètes, cancers et autres maladies cardio-vasculaires.

« Nous restons des omnivores, rappelle Nicole Darmon. Nous avons vraiment besoin de manger de tout. Mais surtout beaucoup de fruits et de légumes, et moins de produits sucrés et de viande rouge. » Selon une étude du Crédoc en 2018, la consommation de viande a baissé de 12% en dix ans. Une évolution qui s’explique par les discours environnementaux et de santé. La production de viande rouge s’avère, en effet, l’une des activités agricoles les plus polluantes : d’après la FAO, l’élevage émet 14,5% des gaz à effets de serre liés aux activités humaines, dont plus de 60% sont dus à la production de bœuf. Nicole Darmon ajoute qu’« il nous faut aussi plus de féculents, de légumineuses et de produits céréaliers complets. » Car ces aliments permettent un apport satisfaisant en fibres qui favorisent le transit intestinal, aident au contrôle des taux de sucre et de cholestérol sanguins et donc à la prévention de l’obésité et du diabète.

100% bio ?

La chercheuse souligne : «Le manque d’information sur l’alimentation durable a permis à d’autres tendances de s’installer sur le marché, comme le bio ou le local. Toutefois, nous ne sommes pas obligés de manger cher, bio ou local, pour manger équilibré.» Pour manger équilibré, oui, mais pour protéger la planète ?

Pour notre santé et celle de la Terre, l’agriculture bio apparaît comme une piste très positive : elle ne fait pas appel aux pesticides et ses produits commencent à montrer leurs bénéfices pour la santé. Le hic est qu’elle produit entre 8 et 25% moins que l’agriculture conventionnelle. Pour manger 100% bio, il faudrait augmenter sa part dans les terres cultivées… et donc accroître la déforestation. Dès lors, opter pour une assiette 100% végétale supposera, pour préserver l’environnement, consommer davantage de fruits et de légumes de saison, qui ne sont pas cultivés en serres, et d’aliments de producteurs locaux, qui ne sont pas transportés sur une longue distance. Manger «durable» en 2050 impose ainsi des choix individuels et politiques…dès aujourd’hui. «S’il y a réduction des importations, conclut Emmanuelle Kesse-Guyot, il faut décider de ce que l’on plante et pour qui. Les animaux ou les hommes ?»

 

(1) Rapport d’un collectif de 37 experts de 16 pays, coréalisé par la revue médicale The Lancet et l’ONG Fondation EAT, 2019.

(2) Food and Agriculture Organisation of the United Nations (en français : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

(3) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, issu de la fusion de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et de l’Institut national de recherche en sciences et technologie pour l’environnement et l’agriculture (Irstea).

(4) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

(5) L’espèce hnnu quatre transitions alimentaires : une, il y a plus de 500 000 ans, avec la maîtrise du feu ; une, il y a 12 000 ans, avec le développement de l’agriculture et de l’élevage ; une autre, vers 3500 avant notre ère, avec l’apparition des cités-Etats et de la division du travail ; et, une quatrième, au XXème siècle, avec la révolution industrielle.

 

Entretien Expert Le Dossier Demain tout commence dans notre assiette Le Mag Différence Séniors Héraclide

Entretien Expert François Mariotti professeur de nutrition Le Dossier Tout commence dans notre assiette Le Mag Différence Séniors HéraclideFrançois Mariotti, professeur de Nutrition

« La végétalisation est une lame de fond »

Professeur de nutrition à AgroParisTech, François Mariotti explique le nécessaire passage au vert de nos assiettes pour préserver santé des populations et environnement… mais un vert à fort apport en sources protéiques naturelles.

Devenir tous végétariens, est-ce une solution ?
François Mariotti : Le végétarisme est une position radicale qui se respecte. Il est basé sur le principe d’un régime qui exclut certains aliments telle la viande. Il sera très difficile d’aller jusqu’à un végétarisme général car nous vivons aussi selon des critères sociaux-culturels. Pourtant, réduire notre consommation de viande est une révolution qu’il nous faut mener dans un objectif de durabilité.

Quelle est la tendance actuelle en France ?
F.M : Il ne semble pas qu’il y ait bien plus de végétariens qu’il y a dix ans et en tout cas il y en a quatre fois moins que dans les pays anglosaxons. En revanche, la consommation de produits «végétariens» augmente. Preuve que les Français sont plus éveillés à leur santé et au bien-être et tendent à réduire leur consommation de viande. Pour la remplacer, ils ont maintenant recours à une offre facile d’accès au supermarché à base de soja, par exemple. Le régime flexitarien est le plus courant : la personne ne consomme de la viande qu’une fois par semaine en moyenne à certaines occasions, comme au restaurant. La végétalisation est une lame de fond. Elle va croître encore, portée par les jeunes générations.

« Réduire notre consommation de viande est une révolution qu’il nous faut mener dans un objectif de durabilité. »

Si être végétarien ou végane apparaît a priori moins nocif pour la planète, est-ce bon pour notre santé ?
F.M : L’adulte qui ne mange pas de viande et de poisson peut manquer de zinc et/ou de fer -des carences qui peuvent se corriger rapidement- mais les végétariens ont aussi moins de risques de cancer et de maladie cardiovasculaire sur le long terme. En revanche, le végétalien ou végane ne mange rien en provenance de l’animal. Il a donc des apports généralement insuffisants en d’autres nutriments comme la vitamine B12, le calcium et l’iode. Il a impérativement besoin d’une supplémentation en vitamine B12 pour éviter une maladie carentielle.

Quelle solution alimentaire préconisez-vous ?
F.M : La tendance est à diminuer la consommation de viande de ruminants, ce qui ajoute les avantages santé aux avantages environnementaux, et donc d’aller vers la végétalisation de notre alimentation, mais en veillant à l’apport en sources protéiques, et plus particulièrement en sources protéiques riches en protéines pour les personnes fragiles âgées de plus de 65 ans. Manger plus de produits céréaliers complets, plus de légumineuses, plus de fruits à coques et de graines, qui nous apportent des protéines alternatives, végétales naturelles, avec un ensemble de nutriments favorables à la santé. Il s’agit aussi de prendre le temps de choisir nos produits, de regarder la liste des ingrédients qui les composent et de cuisiner ce que nous mangeons. Car, si on achète une galette végétale pour remplacer une portion de steak, encore faut-il qu’elle ne soit pas plus riche en lipides, en sel et en sucres et moins riche en nutriments intéressants. Même chose pour certains desserts lactés au soja, souvent plus sucrés qu’un simple yaourt nature.

 

Repères clés* d’une alimentation équilibrée

Fruits et légumes
Au moins cinq portions de 80 à 100g par jour, quel que soit le mode de préparation (crus, cuits, frais, surgelés ou en conserve). Limiter la consommation sous forme de jus de fruits et de fruits secs.

Fruits à coque sans sel ajouté (amandes, noix, noisettes, pistaches…)
Une petite poignée par jour pour les personnes ne présentant pas d’allergie à ces aliments.

Légumineuses (lentilles, fèves, pois chiches, haricots secs…)
Au moins deux fois par semaine. Elles représentent d’excellentes sources de fibres et de protéines, pouvant aider à limiter les apports de viande.

Produits céréaliers
Tous les jours, en privilégiant les produits complets et peu raffinés (riz, pâtes ou pain complets…)

Produits laitiers
Deux portions par jour. Une portion correspond à 150 ml de lait, 125 g de yahourt ou 30 g de fromage.

Viande
Privilégier la volaille et limiter la consommation de viande rouge (bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, cheval, sanglier, biche) à 500 g par semaine.

Poissons et fruits de mer
Deux portions par semaine, dont une de poisson gras (sardine, maquereau, thon, saumon).Varier les espèces et lieux d’approvisionnement pour limiter l’exposition aux contaminants.

Charcuterie
Limiter la consommation à 150g par semaine maximum.

Matières grasses ajoutées
A limiter. Privilégier les matières grasses végétales, et notamment l’huile de colza, de noix et d’olive..

Produits sucrés
A limiter. En particulier les produits à la fois sucrés et gras, comme de nombreuses « céréales de petit-déjeuner » ou desserts (pâtisseries, desserts lactés, crèmes glacées).

Boisson
Favoriser l’eau et limiter les boissons sucrées ou édulcorées, ainsi que l’alcool. Le thé, le café et les infusions peuvent contribuer à l’apport en eau s’ils ne sont pas sucrés.

Sel
A réduire. Attention au sel « caché » dans le pain, les plats préparés, les charcuteries, les biscuits apéritifs… Concernant le sel « ajouté », mieux vaut privilégier le sel iodé.

Activité physique
Au moins 30 minutes par jour, cinq jours par semaine. Il est recommandé de pratiquer différents types d’activité physique pour développer l’endurance, le renforcement musculaire, la souplesse et l’équilibre.

*Source : Haut Conseil de la Santé Publique

 

Un dossier réalisé par Carine Hahn.

Graphisme réalisé par Louise Yviquel.

La ménopause : le deuxième printemps !

By | Le Mag - LE DOSSIER, Le Mag

La ménopause concerne 12 millions de femmes en France. Pendant des siècles, pour celles qui l’atteignaient, cette étape naturelle de la vie était synonyme de péremption et de mise au rebut. Reléguées qu’elles étaient au mieux à leur statut de grand-mères. Mais aujourd’hui, malgré les bouleversements physiques et psychologiques traversés, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se sentir libérées et à voir l’opportunité de se (re)découvrir. Pour vivre pleinement une deuxième vie.

Dans la culture japonaise, la ménopause est décrite poétiquement comme le second printemps des femmes. Une métaphore intéressante, car n’est-ce pas au printemps que l’on fait le grand ménage pour se débarrasser de ce qui ne convient plus et entrer dans une période nouvelle ? N’en déplaise aux prédicateurs de « symptômes » qu’elle montrerait avant d’arriver et de s’épanouir, cette « saison » n’est pas une maladie, mais une étape naturelle de la vie qui concerne toutes les femmes – généralement aux alentours de 50 ans – et signifie avant tout que leurs règles s’arrêtent alors définitivement. Sur le plan clinique, la ménopause est en effet habituellement confirmée après 12 mois consécutifs d’arrêt des règles, intervenant en moyenne vers 51 ans. Ce n’est d’ailleurs qu’après cette période que le médecin pourra pratiquer un vrai bilan hormonal de sa patiente et, si besoin, lui prescrire un traitement (TMH) pour soulager ses désagréments.

Un corps en mutation

Ce qui n’empêche pas ladite saison de faire chuter les hormones et donc de bouleverser le corps, qui ne répond plus comme avant. Car qui dit ménopause dit avant tout transformation physiologique. Mais toutes les femmes ne sont pas égales. Comme elles ont pu déjà le constater lors de leur puberté ou de leur maternité.

Certes, pour la majorité d’entre elles, il y a les fameuses bouffées de chaleur et les sautes d’humeur, mais pour d’autres, il y a aussi la dépression, les troubles du sommeil, la fatigue, les acouphènes, la prise de poids, la sécheresse vaginale, la baisse de libido… On compte en tout une soixantaine de signes (lire l’encadré page 6) qui se manifestent déjà bien avant la ménopause en elle-même, pendant la période dite de périménopause. Souvent aux alentours de 45 ans.

D’où l’importance pour les femmes d’en parler, de s’informer auprès de leur médecin – gynécologue de préférence – et de se préparer le plus tôt possible pour un « printemps » qui peut s’annoncer à la fois froid et pluvieux, tout comme chaud et ensoleillé. A tel point que la concernée se sentira souvent comme une chrysalide.

Comment garder les commandes de son ventre ? Astuces pour bien vivre sa ménopause LE DOSSIER Le Mag Différence Séniors Héraclide

Une question de santé publique

Qu’elle soit amenée à prendre un traitement hormonal ou pas, il est important que la femme se montre plus à l’écoute d’elle-même et de son corps pour s’enquérir des signes que ce dernier peut montrer et de l’hygiène de vie qu’elle se doit d’adopter -si elle ne l’a pas déjà fait- pour le maintenir dans l’équilibre et la santé (arrêter de fumer, reprendre une activité physique, avoir une alimentation équilibrée). Car, il s’agit d’avoir surtout de bonnes habitudes de vie pour maintenir son équilibre mental, physique et énergétique. Et ceci au moins dès 40 ans (si cela n’est pas le cas déjà auparavant). D’ailleurs, beaucoup de médecins et d’associations se battent aujourd’hui pour qu’une consultation obligatoire soit mise en place et remboursée par l’Assurance Maladie à partir de 40 ans. Il y a là enjeu de santé publique. Car, même si la ménopause n’est pas une maladie, la carence oestrogénique – qui caractérise l’arrêt de l’activité des ovaires – peut chez les femmes les plus à risque favoriser l’émergence ou l’aggravation du risque cardio-vasculaire et d’ostéoporose. Et les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes de plus de 50 ans.

Une femme libérée

Mais la ménopause ne condamne pas à la prise de poids et à la déprime. N’en déplaise aux adeptes de clichés persistants. D’autant plus qu’elle montre, il faut en convenir, aussi beaucoup de points positifs. Finies les règles douloureuses pour certaines, finies les règles abondantes débordantes pour d’autres, finies les règles tout court, finies aussi les périodes prémenstruelles délicates accompagnées de maux de ventre, de migraines carabinées, d’états nauséeux et de moral dans les chaussettes. Quand on ne veut plus d’enfant, la ménopause est aussi synonyme d’arrêt de la contraception (pilule, stérilet ou technique d’observation de son cycle avec la méthode des températures), souvent vécue comme une contrainte.

Et puis, pour beaucoup de femmes, la ménopause rime aussi avec la fin des contingences de la vie de famille au quotidien et notamment celle liées aux enfants. Car ces derniers, devenus grands, sont sur le point de quitter la maison pour faire des études ou commencer leur vie professionnelle ou sont déjà partis.

Avec l’allongement de la vie, une femme d’aujourd’hui va passer quasiment autant de temps en période reproductive qu’en période ménopausée. Aussi est-il important pour elle qu’elle ose en parler de manière positive et sans honte, pour dédramatiser ce qu’elle traverse et le transformer. En Afrique, la femme ménopausée est une femme puissante. Tel le phénix, y dit-on, elle renaît alors de ses cendres. Comme au Japon, on y parle là-bas aussi de nouveau départ. A bonnes entendeurs.

Quels sont les signes ? Astuces pour bien vivre sa ménopause LE DOSSIER Le Mag Différence Séniors Héraclide

 

 

Entretien experte Dr Christelle Besnard-Charvet Gynécologue-obstétricienne

Dr Christelle Besnard-Charvet,

gynécologue-obstétricienne

 

« Tout se joue pendant la périménopause »

 

Qu’est-ce qui a changé chez les femmes dans leur approche de la ménopause ?

Christelle Besnard-Charvet : Elles n’ont plus envie de subir des symptômes comme les bouffées de chaleur, mais elles refusent de prendre le traitement hormonal que je leur conseille. Ce que je trouve paradoxal. Elles voudraient du naturel, de l’homéopathie, mais on ne peut pas ne plus avoir de bouffées de chaleur en une semaine sans prendre d’hormones. Ce n’est pas possible. J’ai connu une époque où les femmes ne se plaignaient de rien et où on leur imposait systématiquement un traitement hormonal de la ménopause pour prévenir l’ostéoporose. Jusqu’à la publication de l’étude de la WHI (Women Health Initiative) en 2005 qui montrait que ce dernier pouvait augmenter le risque de cancer du sein et de maladies cardio-vasculaires.

Est-on dans une période de transition sociétale sur le sujet de la ménopause ?

C.B-C : Oui, ce qui va émerger de ça c’est la prévention, parce qu’on sait qu’on vit mieux la ménopause quand on l’a préparée en limitant les facteurs de risque d’une ménopause pathologique. Pour moi, il y a deux types de ménopause : une ménopause physiologique avec des femmes à bas risque qui n’ont pas d’intoxication tabagique et une hygiène de vie correcte – et peut être une prédisposition génétique positive – et 10% de femmes qui ont une ménopause pathologique pour qui l’absence d’hormones va provoquer des symptômes majeurs. Or, on mélange ces deux types. Et pour le premier type, la prévention est fondamentale. La patiente doit devenir actrice de sa santé. Adopter une bonne hygiène de vie, et ceci dans les dix ans qui précèdent la ménopause. Le fait de ne pas fumer diminue l’âge de la ménopause de trois ans. Fumer majore les symptômes
comme les bouffées de chaleur.

Astuces pour bien vivre sa ménopause LE DOSSIER Le Mag Différence Séniors HéraclideFaut-il aussi mieux accompagner les médecins ?

C.B-C : Oui, à la prise en charge globale du patient en général, à une médecine prédictive. Il faudrait que nous puissions lui faire une consultation à 20 ans qui permettrait de le conseiller, en fonction de ses antécédents personnels et familiaux, par exemple. On parle beaucoup de l’étude des gènes, mais comment vit-on avec une épée de Damoclès qui vous dit que vous allez faire une maladie dégénérative ? C’est horrible. Ce n’est pas de cette médecine prédictive qu’il s’agit.

Cette médecine préventive existe notamment pour des femmes dont le terrain familial les met en risque de développer un cancer du sein ?

C.B-C : Oui, mais la solution pour ces femmes n’est pas bonne. On leur dit : on va vous enlever les deux seins et les deux ovaires et vous ne ferez pas de cancer. Mais elles peuvent faire un cancer sur leurs cicatrices. Nous avons toujours des solutions chirurgicales et médicamenteuses, alors que l’hygiène de vie est primordiale dans tous les cancers. 40% d’entre eux sont évitables ainsi. Ce serait donc une médecine plus proche de la médecine chinoise que de la médecine occidentale ? Je ne souhaite pas qu’on en arrive à ça en France, parce que les médecins ne gagneraient pas grand-chose. Mais les gens ne sont pas idiots. Si on apprenait aux enfants, aux petites filles et aux petits garçons, comment ils sont faits. S’ils comprenaient tôt comment fonctionnent leurs poumons, par exemple, ils ne fumeraient pas. Pour la ménopause, c’est la même chose. Je vois des femmes de 50 ans hypercérébrées, cultivées, qui ne savent pas comment elles sont faites et ce qu’est la ménopause. Si à 20 ans, on leur avait dit ce qui les attendait tout au long de leur vie de femme, elles auraient entendu que cela se prépare. Tout se joue pendant la périménopause. Environ dix ans avant la ménopause.

Que se passe-t-il alors ?

C.B-C : Pour commencer, personne n’avait prévu que nous vivrions aussi longtemps, et aussi longtemps après la ménopause. Avant, les femmes mouraient avant et à l’âge de la ménopause. Nous avons des hormones dans tous nos organes et, à cette étape-là, il faut que ces derniers apprennent à fonctionner sans hormones. On passe du super au gasoil. Dans la périménopause, l’organisme va s’habituer progressivement à fonctionner avec un dérèglement hormonal et les organes vont faire avec. On va avoir, par exemple, une diminution du métabolisme de base, à savoir que pour que le cœur batte, par exemple, l’organisme va consommer moins de calories. Si on ne change rien à sa vie, on va donc, prendre du poids. Il va donc falloir obligatoirement manger mieux et bouger plus ! A partir de 40 ans, il faut avoir un mode de vie antiinflammatoire, ancré sur le trépied alimentation anti-inflammatoire – autrement dit un régime méditerranéen – activité physique régulière et gestion du stress. Il est essentiel de faire des efforts pour réduire la sédentarité, encouragée par la période COVID. Ce mode de vie va diminuer aussi les risques cardio-vasculaires et de cancer. Le mieux vieillir commence très tôt, bien avant 50 ans. Aux femmes qui me disent qu’elles ne veulent pas vieillir, je réponds que ce n’est pas possible, mais qu’il est possible de mieux vieillir. La ménopause touche toutes les femmes alors que l’andropause ne concerne que 20% des hommes.

Mais est-ce une fatalité d’avoir des bouffées de chaleur ?

C.B-C : Les bouffées de chaleur concernent quasiment toutes les femmes, mais leur ressenti est différent. Tout dépend aussi de ce qu’elles vivent dans leur vie quand la ménopause arrive. Les bouffées de chaleur, c’est un radiateur mal réglé. Toutes les émotions vont déclencher une montée en chaleur. Plus on a une vie zen, mieux c’est.

Est-ce que cela dépend de la façon dont on appréhende les différentes étapes de sa vie de femme ?

C.B-C : Oui, mais il y a aussi des facteurs génétiques et hormonaux. Pour certaines femmes, les variations hormonales sont très difficiles à vivre. Pour d’autres, beaucoup moins, voire pas du tout. Dans toutes les pathologies, il y a un peu de génétique et beaucoup d’environnemental. Nous vivons dans une société qui crée des facteurs de risque : le tabac, la malbouffe, la sédentarité… C’est pour cela que la ménopause est mal vécue.

Le traitement hormonal est-il une bonne solution pour les femmes avec de forts symptômes ?

C.B-C : Oui. Il vaut mieux prendre un traitement hormonal que des antidépresseurs parce qu’on a des troubles de l’humeur et de la tristesse. D’autant plus que le traitement prévient l’ostéoporose. Je ne le prescris pas pour cela, mais c’est un de ses effets bénéfiques ; je le prescris aux femmes qui ont des symptômes importants qui altèrent leur qualité de vie. Parce qu’il amène des hormones dans tout le corps et que tout va mieux fonctionner. Mais comme l’organisme a été prévu pour vivre sans hormones après 50 ans, cela peut créer un risque de cancer du sein, qui est alors augmenté de 1,2%. Parce que la glande mammaire n’a pas été prévue pour aussi longtemps. Mais il n’y a pas de surrisque de cancer, car, en France, le traitement est faiblement dosé. Avant de le prescrire, je laisse un an après le début de la ménopause pour voir ce qui se passe chez la patiente et dans son hygiène de vie. Cela concerne maintenant 10% des femmes. J’espère qu’on va réhabiliter le traitement hormonal pour les femmes qui traversent des caps difficiles, à certaines périodes de leur ménopause. Et ce serait bien qu’elles puissent y réfléchir pendant la périménopause.

La ménopause peut-elle être le début d’une nouvelle vie ?

C.B-C : Oui. La ménopause n’est pas une fin, mais bien plutôt un début. C’est quand même sympa de ne pas avoir ses règles et de ne plus prendre de contraception. D’ailleurs, il faudrait que les marques de sous-vêtements et d’habillement fassent des efforts pour accompagner les femmes ménopausées. Il est temps de leur proposer des soutien-gorge adaptés à leurs seins qui s’arrondissent (la glande mammaire est remplacée par de la graisse) et des vêtements avec de petits élastiques qui s’ajustent aux évolutions de leur silhouette. Parce que la femme ménopausée prend un peu de taille, même quand elle ne prend pas de poids ; sa masse graisseuse est répartie différemment. N’en déplaise à ceux qui continuent de considérer que les femmes doivent avoir la même silhouette tout au long de leur vie.

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Un dossier réalisé par Carine Hahn.

Réseaux sociaux : le corps des jeunes sous influence

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Les jeunes sont accros aux vidéos de leurs influenceurs et youtubeurs préférés et veulent leur ressembler en tout. A tel point qu’ils se tournent aujourd’hui de plus en plus vers la médecine et la chirurgie esthétique. Pour changer leur image. Pour être beau sur un selfie. Pour ne pas vieillir, avant même d’avoir pris une ride. Au risque de se perdre.

Selon une étude de l’IMCAS (1), depuis 2019, les jeunes âgés de 18 à 34 ans font plus de chirurgie esthétique que les 50-60 ans. Si les filles restent majoritaires, les garçons y ont aussi de plus en plus recours. « Oui, cette tranche d’âge consomme plus de chirurgie esthétique, » constate le Dr Thierry Ktorza, chirurgien esthétique à Paris. Mais ce professionnel expérimenté ose la nuance : « Les jeunes femmes font aussi appel à la médecine esthétique, qui elle, est privilégiée par leurs aînées. Elles consomment plus qu’avant, parce l’offre de soins est plus vaste et parce qu’elles sont influencées par les réseaux sociaux. »

Les réseaux pour miroir

Youtube, Snapchat, Instagram et Tik Tok sont les réseaux les plus populaires chez les 16-24 ans et demeurent leurs principales sources d’information. Ils s’y comparent à leurs pairs, mais aussi aux influenceurs et aux stars, chanteurs ou acteurs. « Insta » -comprenez Instagram- permet en effet de partager photos et vidéos et de laisser des commentaires, mais il entretient surtout le culte de la personnalité, car il y est possible d’embellir et de sublimer ses photos, à grands renforts de filtres. Ce que fait aussi le réseau Tik Tok, qui a sorti au printemps dernier l’outil « bold glamour » (2). Un filtre impressionnant, même pour les plus grands opposants à la dictature de l’apparence. C’est aussi sur Instagram qu’est née la « fitspiration », une tendance qui rassemble des milliers de personnes, souvent amateurs, qui se mettent en scène en prônant un mode de vie sain dans un corps mince et musclé, combinant sport et alimentation équilibrée. Aux côtés des stars, des youtubeuses, inconnues au départ, affichent leur plastique et vantent leur expérience, souvent de perte de poids, de produits et de vêtements pour glaner des « like » et des abonnés qui leur permettront d’être approchées par des marques et donc de faire des profits.

Filtre Bold Glamour sur le réseau social Tiktok.
©Héraclide

Une image trompeuse

Du dermatologue au diététicien en passant par le chirurgien esthétique, les professionnels témoignent de l’influence des youtubeurs et des instagrameurs sur les goûts des jeunes d’aujourd’hui. Oui, ces derniers traitent maintenant leur acné rosacée sans broncher pour avoir une belle peau à l’écran mais, en plus, ils chassent de plus en plus tôt une potentielle ride du lion qui apparaîtrait quand ils froncent les sourcils. Un phénomène qui concerne là aussi filles et garçons, même si ceux-ci investissent, surtout, et de plus en plus tôt, dans la greffe de cheveux. Tous veulent être parfaits et, pour y arriver, passer par la chirurgie et la médecine esthétiques est devenu banal. Comme pour leurs modèles dont on sait que l’image est filtrée et qu’ils ont eu souvent recours à ces soins, puisque certains s’en vantent en ligne à l’envi. « Dès que les premières rides apparaissent sur le front, les jeunes femmes sont demandeuses, » confirme le Dr Ktorza. « Je fais couramment des injections de botox à des personnes très jeunes, en adaptant bien sûr les doses. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le gommage de la différence

Si le corps mince, version brindille, était prisé depuis les années 1960, l’influenceuse américaine Kim Kardashian -qui n’a jamais caché son recours à la chirurgie- a développé de nouvelles normes avec un visage et un corps très codifiés. Son physique est dit « en sablier » : une poitrine et un fessier volumineux, mais une taille fine, avec un petit nez, des lèvres pulpeuses… Le problème est qu’il n’est atteignable qu’en passant par le bistouri.

Et, effet secondaire, dans les cabinets, ses fans prisent aujourd’hui le repulpage de la bouche et, de plus en plus, le lifting de la lèvre supérieure. Cette technique permet à celles qui ont des lèvres fines, un peu pincées, de gagner en « lèvre rouge », vulgarisée sur les réseaux. Elles réclament la rhinoplastie pour affiner le nez ou gommer une bosse, tout comme les prothèses mammaires pour augmenter leur poitrine. Quant à l’augmentation des fesses par lipofilling (injection de graisse récupérée sur la personne), elle arrive en tête de leur désiderata.

 

« La proposition de loi, qui vise à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, a été adoptée le 1er juin 2023 en un temps record et à l’unanimité par le Parlement. Entre autres, elle interdit aux influenceurs la promotion d’« actes de chirurgie esthétique ». Depuis 2017, beaucoup d’entre eux, notamment ceux issus de la téléréalité, faisaient/font régulièrement de la publicité pour des chirurgiens, des cliniques, voire même des injecteurs illégaux, non-médecins, de botox et d’acide hyaluronique (vendus en pharmacie ou en ligne). »

 

Comme l’explique le psychologue et psychanalyste Michaël Stora (lire son entretien page 8), « l’adolescence est une période de grande fragilité, surtout concernant l’image de soi ; celle-ci se construit dans le regard de ses pairs, et non plus de ses parents. Les réseaux sociaux facilitent et amplifient le phénomène de la quête de popularité. » Selon lui, l’essor d’Instagram gomme la richesse propre à la différence. Et les réseaux ne font que prôner le « aller bien et être performant » de la culture américaine, où tout doit être « amazing » (3). A tel point que les jeunes filles/femmes sont épuisées à force de vouloir être à l’image de leurs modèles (4). « Elles portent souvent beaucoup de mal-être et me demandent ce qu’elles pourraient faire pour avoir l’air moins fatiguées, » souligne le Dr Ktorza. Tout comme les influenceuses sont épuisées de devoir toujours être au top. On ne compte plus le nombre d’entre elles qui décèdent aux quatre coins du monde. « La réalité de certaines de mes patientes est bien loin de ce qu’elles font croire en postant des photos ou des vidéos sur les réseaux. Elles logeraient dans les plus grands hôtels, passeraient leur temps au soleil, au bord de la piscine, avec leur fiancé, lui aussi très beau, feraient la fête en continu et rouleraient en grosse cylindrée décapotable… Mais ce n’est pas vrai. »

 

« Dans une tribune publiée le 29 mars 2023 dans Le Parisien, 200 chirurgiens esthétiques demandent aux autorités d’interdire la vente libre d’acide hyaluronique. L’utilisation de ce produit, disponible sans ordonnance, par des injecteurs illégaux, non-médecins, provoque régulièrement des complications « gravissimes » (gangrènes, septicémies…), souvent irréversibles. Les victimes sont parfois défigurées et brisées psychologiquement. »

 

Les dangers du tourisme médical

Le phénomène interroge encore et encore. Et la question se repose : pourquoi ces jeunes ont-ils tant besoin de se « remodeler » ?  Le Dr Ktorza se prononce : « Notre société est malade et amplifie leur complexe. Les jeunes vivent dans un monde de plus en plus angoissant et les réseaux leur montrent des choses merveilleuses. Ils se retrouvent coincés entre leurs angoisses et un monde irréel. La chirurgie esthétique est peut-être un moyen pour eux de s’en sortir quand même, de trouver une place. »  

Ce médecin insiste sur l’importance de l’aspect psychologique de son métier -il invite, entre autres, toutes ses patientes mineures à voir un psy au préalable-, et sonne l’alarme sur le danger de nouvelles pratiques de la chirurgie esthétique : «Les réseaux font consommer de façon internationale. De plus en plus de patientes partent à l’étranger, plus particulièrement en Turquie. Le package chirurgie, hôtel et limousine est vendu très agressivement sur les réseaux. Une fois arrivées là-bas, elles sont opérées souvent de la tête aux pieds, sans même avoir été auscultées ; elles peuvent se faire faire d’un seul coup rhinoplastie, repulpage des lèvres et liposuccion. En dépit de toute déontologie et de toute considération sécuritaire. Certes, elles paient les interventions environ 30% moins cher qu’en France, mais la prise en charge est vraiment loin d’être la même. Qui plus est en soins post-opératoires. Résultat, elles déclarent des complications -qui n’apparaissent qu’au bout d’une semaine ou deux après l’intervention- une fois revenues en France et se font prendre en charge en urgence à l’hôpital. »

 

« Seul un médecin a le droit de réaliser des injections d’acide hyaluronique ou de botox. »

(1) IMCAS (International Master Course on Aging Science) est un congrès international centré sur les avancées médicales en dermatologie et chirurgie plastique.

(2) Le « bold glamour », le « glamour osé », propose à son utilisateur sa version « embellie ».

(3) En français : surprenant.

(4) En 2019, la chercheuse Jennifer S. Mills a montré que les jeunes de 18 à 27 ans montraient un sentiment de déprime, de l’anxiété et une image de soi négative quand elles publiaient un selfie sans avoir pu retoucher leur photo.

 

Michaël Stora, psychologue et psychanalyste

 

« Correspondre à l’image d’un soi amélioré, idéalisé »

 

Les jeunes femmes de 18 à 34 ans font plus de chirurgie esthétique que les 50-60 ans. Ce phénomène peut-il s’expliquer par leur fréquentation des réseaux sociaux ?

Michaël Stora : Un lien de cause à effet peut en effet être fait entre les deux. Qui plus est si on s’intéresse à Instagram et à ses filtres. La vague a commencé aux Etats-Unis il y a environ trois ans. Les jeunes femmes allaient voir leur médecin ou un chirurgien esthétique en disant : voilà, j’aimerais ressembler à moi filtrée. Les premiers cas de dysmorphophobie (1) étaient nés.

Comment en est-on arrivés là ?

M.S : Certains réseaux sociaux, et plus précisément Instagram, ont une incidence sur la construction de l’image de soi des adolescents. Celle-là même qui se faisait avant dans les cours d’école, dans les soirées, dans la rue… se nourrit aussi aujourd’hui sur les réseaux sociaux qui renvoient l’idée qu’il est possible de correspondre à l’image d’un soi amélioré, idéalisé. Une philosophie sans doute tirée du modèle de la culture nord californienne dans laquelle on est beau, on consomme, on est heureux.

Via les réseaux, l’adolescente se retrouve confrontée à des influenceuses, souvent à peine plus âgées qu’elle, qui jouent l’illusion de la proximité. Un autre miroir que celui devant lequel elle passe déjà beaucoup de temps à se regarder. Le narcissisme est très présent. La jeune fille/femme peut donc avoir envie de se (re)modeler pour atteindre un moi idéal.

Que permettent les filtres aujourd’hui?

M.S : Un des filtres à succès propose un visage très poupin, de grands yeux et une bouche pulpeuse. Quand on met ce filtre à 25 ans, on ressemble à une petite fille de cinq ou six ans hypersexualisée. C’est comme si cela venait révéler qu’il faut qu’il y ait une régression à un jeune âge pour que la jeune femme se sente éternellement belle. Comme dans les yeux de sa mère quand elle était petite. Par peur de vieillir ? De devenir adulte dans un monde anxiogène?

Et puis, la jeune femme va poster son image idéale sur les réseaux, une image qui ressemble à celle de beaucoup d’autres. Comme une clone. Comme si sans cela, elle n’existait pas. Une dérive inquiétante que je dénonce dans mon dernier ouvrage (2).

Quel impact a cette image sur notre vie psychique ?

M.S : Je me demande si elle n’évacue pas notre capacité à penser… D’autant plus qu’en parallèle, les parents n’ont jamais autant pris de photos de leurs enfants, qui plus est pour les poster sur les réseaux sociaux. Ils les exposent aux yeux de tous et les réduisent ainsi à une image qui restera éternellement. En fait, leurs « beaux » enfants deviennent leurs prolongations phalliques ; ils s’en servent pour se représenter. Les photos d’enfants sont les plus nombreuses avec celles des chatons. Ce désir du beau et du mignon est comme un antidépresseur, un moyen de se sentir rassurés, moins seuls et plus beaux.

Une façon pour le parent de se faire valoir ?

M.S : Oui, l’enfant est présenté comme un trophée. La perversion de Facebook et d’autres réseaux a activé la comparaison de soi à l’autre avec des phénomènes d’envie voire de jalousie qui peuvent mener à la violence. Sans compter que l’enfant que l’on filme peut aussi rapporter de l’argent à ses parents. Une forme encore de la perversion.

 

(1) La dysmorphophobie est liée au narcissisme. On peut se sentir persécuté par son double. Une sorte de paranoïa interne s’installe et le corps devient alors un corps étranger.

(2) Réseaux (a)sociaux : découvrez le côté obscur des algorithmes, Larousse, 2021.

 

CHIFFRES CLÉS EN FRANCE

 

ET DANS LE MONDE…

 

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Un dossier réalisé par Carine Hahn.

Dépasser ses limites au travail : la bigorexie, moteur ou obstacle à votre épanouissement professionnel ?

By | Le Mag - SANTE, Le Mag

L’addiction au sport est reconnue comme maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2011. Et pourtant, ce besoin de pratiquer une activité physique avec excès reste encore peu connu. De 10 à 15% des sportifs pratiquant intensément leur(s) discipline(s) seraient touchés.

En 2018, le champion du monde de football Bixente Lizarazu déclarait être atteint de bigorexie et le grand public découvrait alors l’existence et la signification de ce mot, composé de big (gros en anglais) et orexis (appétit en grec). La dépendance au sport prend aussi les dénominations de dépendance à l’effort ou dépendance à l’activité physique. Elle entre dans la famille des « addictions sans substance. » Mais elle reste parfois controversée par les entraîneurs -elle est très fréquente chez les sportifs de haut niveau- quant à sa réalité ou quant à son aspect pathologique, car certains la définissent encore comme une addiction positive comparée aux addictions négatives (alcool, drogues…). Une chose est sûre, elle appartient au groupe des addictions comportementales, comme l’addiction aux jeux vidéos ou au travail.

Extase et performances

Aujourd’hui, le Centre d’études et de recherche en psychopathologie de Toulouse la définit comme « un besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement et intensivement une ou plusieurs activités sportives en vue d’obtenir des gratifications immédiates et ce malgré des conséquences négatives à long terme sur la santé physique, psychologique et sociale. » Le Dr Dan Véléa, psychiatre-addictologue à Paris, souligne qu’elle est : « une recherche de sensations de plaisir, de désinhibition à travers la pratique sportive, qui aboutit à l’installation d’un besoin impérieux et en constante augmentation, avec en cas d’arrêts forcés de la pratique (blessures, problème d’emploi du temps), la manifestation de signes de sevrage physiques et psychologiques plus ou moins intenses. »

Dans les années 1980, le psychiatre américain William Glasser a créé et développé le concept d’addiction positive (1) après avoir observé sur une longue durée des athlètes de haut niveau pratiquant régulièrement un exercice physique, mais aussi des coureurs occasionnels. Selon lui, la poursuite d’une activité physique (initialement la course à pied) devient addiction par dépassement d’un effet seuil d’ennui, de fatigue, de lassitude. Parmi les facteurs qui renforcent le côté addictogène de la pratique sportive, on rencontre la libération d’endorphines. Celles-ci sont souvent mises en avant pour tenir le rôle chimique de la dépendance. Opiacées endogènes produites par le cerveau lors d’un exercice musculaire, elles auraient des effets entraînant l’ « extase du sportif » avec une limitation de la douleur, une action anxiolytique et euphorisante. D’autant plus quand le sport est pratiqué intensément et à haute dose. Les marathoniens et les coureurs de fond témoignent souvent de cet état de grâce.

Certaines personnes, plus sensibles que d’autres à ces effets agréables et stimulants, n’auraient de cesse que de rechercher des situations pour stimuler leurs neurones dopanergiques, situés dans une zone spécifique du cerveau associée à des effets agréables et stimulants.

Travailler le corps pour apaiser l’âme

Le facteur de l’augmentation de l’estime de soi participe lui aussi à l’addiction. L’addicté prend conscience de ses capacités physiques et d’endurance et constate les modifications de son corps. Il peut ainsi soulager son stress, son anxiété et/ou une douleur d’ordre psychologique liée à un événement, présent ou passé.

Un des signes de la bigorexie est que la personne en souffrance développe une véritable obsession pour son physique, son poids, ses performances. Et sa vie quotidienne subit alors moult changements. Tout finit par tourner autour de sa pratique sportive : son mode de vie, ses relations sociales, ses loisirs, son alimentation, ses vêtements… Il fréquente des sportifs et va à des manifestations sportives (compétitions, salons, etc.) Le développement du concept d’addiction à l’exercice se situe aussi dans un contexte culturel de l’image corporelle et du culte de la performance. Les Anglo-Saxons décrivent même un complexe d’Adonis (2) ; le sport intensif est alors un moyen d’atteindre un corps parfait pour augmenter son estime de soi. Et pour cela, l’addicté peut prendre des risques inconsidérés et repousser toujours plus ses limites. Il peut ainsi subir des blessures graves (fractures de fatigue, lésions musculaires…) qu’il n’hésitera pas à nier pour continuer à pratiquer son sport ; il fera avec. Il faut savoir que lorsque la personne est privée d’activité physique, elle présente des symptômes de sevrage comme la tristesse, l’irritabilité, mais aussi la culpabilité… Qu’elle ne veut pas vivre ou revivre. Le bigorexique dit ne pas pouvoir arrêter le sport, ritualise son entraînement et répète de façon obsessionnelle ses gestes.

« Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. »

Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes.

Le Dr Véléa décrit une maladie multifactorielle puisque les individus touchés présentent souvent « des troubles narcissiques, une mauvaise estime de soi, un besoin permanent de dépassement et de challenges. Pour certains, comme toute autre addiction, la bigorexie représente une forme d’autothérapie face au mal de vivre ressenti… »

Cette addiction, une fois diagnostiquée par un médecin, se soigne comme toutes les autres addictions comportementales en suivant une thérapie avec un psychiatre-addictologue ou un thérapeute qu’il soit spécialiste des thérapies cognitives et comportementales ou non. En sachant que les sportifs à la recherche de la performance ou d’un physique idéal seraient plus à risque de développer une bigorexie, tout comme ceux qui ont besoin de combler des vides affectifs ou de lutter contre un niveau de stress important, il est aussi intéressant de souligner qu’un travail analytique, un coaching pour rééquilibrer le projet de vie personnelle et professionnelle et/ou des séances de relaxation peuvent aider les patients à s’en sortir.

(1) Positive addiction, Harper Collins, 1985.

(2) Le complexe d’Adonis, Harrison Pope, 2000.

Entretien témoin Servae Heudiard, bigorexique, dossier santé la bigorexie le mag différence sénior héraclide logements seniors

Servane Heudiard pratique principalement le vélo et l’aviron, des sports d’extérieur. Pour le cardio et l’euphorie.

« Une passion absolue et dévorante »

Servane Heudiard, 50 ans, traductrice, est dépendante au sport qu’elle pratique cinq heures par jour, sept jours sur sept. Elle a écrit un livre (1) pour témoigner et aider ainsi ceux qui ne sauraient pas encore qu’ils sont atteints de sa pathologie.

Que diriez-vous de votre relation au sport ?

Servane Heudiard : C’est une addiction. Oui, c’est le mot exact. Le sport m’apporte du plaisir, mais j’y suis dépendante. Il est un anxiolytique pour moi, un moyen de me concentrer pour le boulot, qui me permet de m’évader et de régénérer mes neurones, mais aussi de socialiser. Je travaille chez moi et, sinon, je ne vois personne.

Avez-vous toujours eu cette relation au sport ?

S.H. : Oui, mais moins marquée qu’aujourd’hui. Le sport a toujours été dans ma vie. Mes parents étaient très sportifs et j’ai été habituée à les suivre dès toute petite pour faire du vélo, pour marcher, pour faire du ski ; j’ai aussi fait de l’équitation. Je n’ai jamais passé un mercredi devant la télé. Le sport a été aussi une échappatoire au regard des autres.

Pourquoi aviez-vous besoin de fuir le regard des autres ?

S.H. : Mon père était prof et ma mère institutrice. Quand j’étais enfant, ils ont décidé de quitter la Normandie pour s’installer dans un petit village dans les Vosges où je ne connaissais personne. Dès le départ, je n’ai pas su si les gens venaient vers moi pour moi ou parce que j’étais la fille des enseignants et qu’ils voulaient se faire bien voir. Le seul endroit où je me sentais bien, c’était au club d’équitation parce que j’y fréquentais des filles qui n’étaient pas de mon village.

Et aujourd’hui ?

S.H. : Le sport, c’est le seul domaine dans lequel je n’ai pas peur du regard des autres. J’ai quand même un certain niveau maintenant. Je peux donc être égale à certains et même supérieure à d’autres. C’est ce que je vais chercher dans le sport.

Quand avez-vous su que vous étiez dépendante au sport ?

S.H. : J’ai découvert que j’étais dépendante au sport en entrant dans la vie active. J’en ai entendu parler à la radio. Pour moi, la dépendance jusque-là ne pouvait être liée qu’à l’alcool, la drogue ou la cigarette. Cela m’a fait du bien d’entendre que la dépendance au sport existait. Cela m’a aidée. Aujourd’hui encore, hormis Lizarazu, peu de sportifs de haut niveau en parlent…

Quelle est la réalité de votre dépendance au sport ?

S.H. : C’est simple, cela veut dire que je ne peux pas passer une journée sans faire de sport. Si j’en suis privée, j’ai tous les symptômes d’une « addict » privée de son alcool ou de sa cigarette. Je peux montrer de l’agressivité et je ressens un vrai mal-être.

Si j’en suis privée longtemps, comme quand j’ai été accidentée, cela devient un malaise total. Je ne veux plus voir personne, je ne supporte plus rien.
Mon état nerveux est sans doute proche de celui des personnes qui font une cure de sevrage. C’est vraiment les mêmes mots. Quand je rentre de deux heures de sport, je me dis : ça y est, j’ai eu ma dose, je peux rentrer.

Je suis aussi dépendante au grand air. Quand je fais deux heures de rameur ou de vélo chez moi, cela ne me suffit pas. Oui, je suis crevée physiquement, mais je ne suis pas détendue parce qu’il me manque alors l’euphorie.

Idem à l’inverse, si je fais deux ou trois heures de marche en extérieur, je ne me dépense pas assez ; il me manque le cardio. En fait, il me faut le défoulement et l’extérieur.

Qu’est-ce que ce « régime » vous oblige à faire ou à ne pas faire ?

S.H. : J’ai très tôt décidé de travailler exclusivement en free lance ; avoir un emploi salarié voudrait dire aller sur site au moins de temps en temps, prendre les transports en commun. Pas possible. Je suis aussi un peu claustrophobe et agoraphobe. Je ne vais pas au resto ou au ciné, ça ne m’intéresse pas. Et je gère mes rendez-vous en fonction de mes créneaux sportifs. Quand on a des enfants, on a des impératifs. Moi qui n’en ai pas, je me dis que je gère mon sport. Ce n’est pas une contrainte énorme.

La place du sport dans votre vie a-t-elle évolué ces dernières années ?

S.H. : Oui, je suis passée de 6h30 à 5 h par jour, sept jours sur sept. Le sport est toujours aussi primordial, mais mon dernier accident de vélo en 2018 m’a fait réfléchir. J’ai glissé sur une flaque
d’essence sur la chaussée et j’ai subi une double fracture du fémur. J’ai beaucoup souffert et physiquement et moralement. Aujourd’hui, je suis plus raisonnable.

Avant cet accident, je sortais malgré le mauvais temps, malgré la fatigue. Sinon, je me sentais lâche, coupable et mauviette. Surtout si je savais que des copains étaient sortis quand même. Je doutais trop. Ne pas avoir confiance en soi, c’est une horreur. Aujourd’hui quand je sais négocier avec moi-même, cela me rend fière.

Quels sont vos sports de prédilection ?

S.H. : L’aviron qui est une vraie passion et le vélo, parce qu’il m’offre une vraie liberté. J’ai passé mon permis, mais je n’ai pas de voiture et le vélo est aussi mon moyen de locomotion. Je pars quand je veux, je roule seule ou avec les autres. Aujourd’hui, j’ai 50 ans, je sais que je récupère moins vite et que je suis moins souple. Je dois faire gaffe. J’essaie aussi de marcher plus, parce que la marche est meilleure pour les os que le vélo.

Quel conseil donneriez-vous à nos lecteurs ?

S.H. : Le sport, il faut en faire tout en trouvant la bonne mesure.

(1) Le sport, ma prison sans barreauxTémoignage d’une sport-addict, Editions Böld, 2021

 

 

Article et interview réalisés par Carine HAHN.

Santé Addictions : Les médicaments aussi Le Mag' Différence Séniors Héraclide

Addictions : les médicaments aussi

By | Le Mag - SANTE, Le Mag

Depuis l’affaire Palmade, les addictions et leurs conséquences dans l’espace public et privé font la une des médias. Mais si les drogues les plus courantes s’appellent aujourd’hui alcool, tabac, cannabis ou cocaïne, les médicaments peuvent aussi engendrer une dépendance et être détournés de leur usage prescrit. Même chez les jeunes.

Les traitements dits à risque en termes d’addiction sont ceux liés à des médicaments psychoactifs qui agissent sur l’activité cérébrale et mentale ; ils sont utilisés pour traiter des troubles psychiques.

L’usage d’antalgiques opiacés, prescrits pour lutter contre la douleur, peut aussi créer de la dépendance. C’est ce qui explique, par exemple, l’arrêté du 12 juillet 2017 interdisant la vente de codéine sans ordonnance.

Comme pour n’importe quelle autre addiction, il existe une dépendance physique et psychique aux médicaments. La dépendance physique tient surtout de la tolérance croissante du corps, qui implique une consommation de plus en plus importante pour ressentir les effets de la substance.

La dépendance psychique, elle, tient dans le plaisir ressenti par la prise de certains médicaments qui ont un effet euphorisant, tranquillisant ou qui diminuent la fatigue. C’est là la raison première de l’usage récréatif détourné, sans prescription médicale et sans suivi, de certains traitements. Ces effets sont souvent recherchés par des personnes dépendantes à d’autres substances, lorsque ces dernières ne sont pas disponibles. L’usage des médicaments psychoactifs est alors détourné du cadre d’utilisation prévu par leur autorisation de mise sur le marché.

Dans la majorité des cas, les comportements addictifs des adolescents vis-à-vis des substances médicamenteuses commencent par la prise de médicaments qui ne leur sont pas destinés. Ils ont pu y avoir accès car ces médicaments sont disponibles dans leur entourage domestique ou social.

Les familles de médicaments à risque de dépendance et de détournement

Les benzodiazépines

Ils font partie des traitements les plus prescrits en France, notamment pour traiter l’anxiété, le stress, l’insomnie, les convulsions. Pour limiter un risque d’accoutumance qui pourrait conduire à une augmentation des doses et une dépendance, la durée maximale de prise de benzodiazépines ne doit pas dépasser quelques semaines. La dépendance peut d’ailleurs résulter d’une démarche volontaire, pour augmenter les effets thérapeutiques, comme cela peut être le cas notamment dans le traitement de l’anxiété.

En cas de dépendance ou d’intoxication chronique aux benzodiazépines, un état de confusion mentale et de somnolence diurne s’installe fréquemment. C’est alors un signe d’alerte, particulièrement chez l’adolescent, surtout lorsqu’un changement comportemental social y est associé.

 

Les opioïdes

Dérivés de l’opium, certains sont utilisés en thérapeutique comme puissants antidouleurs (morphine, fentanyl, codéine, etc.) D’autres, comme l’héroïne, sont issus de productions illégales, recherchés pour leur forte sensation d’euphorie et de plaisir qui les rendent très rapidement addictifs.

Lorsqu’ils sont utilisés dans le cadre thérapeutique, les opioïdes présentent un risque de dépendance si l’utilisation du médicament n’est pas encadrée.

 

 

Le fentanyl, 100 fois plus puissant que la morphine, est un médicament utilisé uniquement contre les douleurs intenses et rebelles, et sur de courtes périodes. Or, comme d’autres opioïdes, il se trouve aussi dans la rue où il est issu de productions illégales. Son coût étant plus abordable que l’héroïne, il est vendu sous forme de poudre qui peut être mélangée à d’autres drogues, également en poudre, comme l’héroïne et la cocaïne. Il peut aussi être sniffé, inhalé ou injecté.

Les amphétamines et leurs dérivés

Après avoir été longtemps utilisées comme coupe-faim ou comme stimulants psychiques, les amphétamines ne sont actuellement quasiment plus utilisées sous un mode thérapeutique.

Comme le fentanyl, elles ont également été produites pour les marchés de la drogue, où on les retrouve encore en grandes quantités, souvent associées à la cocaïne. Elles sont caractérisées par leur goût très amer. L’ecstasy, dont le principe est la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), est la substance la plus répandue. Elle est vendue sous forme de comprimés, poudre, gélules, etc. Elle est souvent consommée avec de l’alcool pour en augmenter les effets. En France, on relève 400 000 usagers de MDMA/ecstasy dans l’année.

Les anesthésiques

La kétamine et le GHB (gamma hydroxy butyrate) sont de puissants anesthésiques utilisés à l’hôpital. La kétamine est également très utilisée en médecine vétérinaire, qui représente une source importante d’approvisionnement illicite. Le GHB peut, en plus, être utilisé contre une forme particulière de maladie du sommeil (narcolepsie).

Dans le milieu médical, ces deux médicaments sont très difficiles à obtenir car leur usage est très encadré. Ils sont pourtant également produits dans un cadre illégal et vendus sur le marché de la drogue.

La kétamine est recherchée pour ses effets euphorisants plus puissants que la MDMA. Le GHB l’est plutôt pour un usage malveillant car il est insipide et provoque une amnésie. Mélangé à une boisson, il constitue ce qui est communément appelé la « drogue du viol » ; la victime ne garde aucun souvenir de ce qu’il s’est passé.

 

Dr Bernard Basset,

Président d’Addictions France (1)

« Donner aux jeunes des compétences psychosociales pour résister aux sollicitations »

Quelle est la situation des jeunes en matière d’addictions ?
Dans nos centres, nous faisons le constat qu’en matière de drogues illicites, les jeunes consomment essentiellement du cannabis, puis vient la cocaïne. Et, en milieu festif, ils peuvent prendre des drogues de synthèse, mais aussi des médicaments détournés, comme le GHB. Appelé aussi drogue du viol, il peut être utilisé pour soumettre chimiquement.

La consommation de médicaments détournés est-elle en hausse ?
Je ne dirais pas ça. En règle générale aujourd’hui, les consommations de produits psychoactifs sont des polyconsommations. Ceux qui essaient tout sont susceptibles de tout associer. Les médicaments sont une possibilité. Si les jeunes goûtent par exemple au cannabis ou à la cocaïne, ils peuvent aussi consommer des médicaments.

Comment certains jeunes deviennent-ils dépendants à ces médicaments ?
Comme à d’autres substances. C’est le même mécanisme que pour les autres drogues. Si un jeune consomme régulièrement des médicaments psychoactifs de type valium, par exemple, il aura tendance à augmenter les doses pour retrouver l’effet du début et il aura du mal à s’arrêter.

Peuvent-ils tomber dans cette dépendance quand un médecin leur prescrit des médicaments psychoactifs ?
C’est possible, mais en général, les prescriptions ne peuvent être renouvelées sans l’avis du médecin. Et ces derniers savent aujourd’hui que ce sont là des prescriptions qui nécessitent un suivi, du fait du risque de dépendance. Par contre, les médicaments détournés peuvent être achetés ailleurs. On trouve de tout sur le marché. Ils peuvent aussi être détournés via la pharmacie familiale, si un proche du jeune prend des psychotropes.

Comment peut-on déceler les symptômes d’une addiction chez un jeune ?
Ce qui peut alerter, c’est un changement dans son comportement habituel, avec un engourdissement de sa pensée. Il peut manifester des troubles de l’humeur, de l’attention, des difficultés dans sa relation aux autres. Et puis, si l’on est attentif, on peut observer qu’il essaie de se procurer des médicaments de manière compulsive.

Que préconisez-vous pour sortir un jeune de l’addiction aujourd’hui ?
Il faut consulter. En France, nous avons différents types d’accès aux soins : la médecine libérale classique, les services hospitaliers d’addictologie, mais aussi tout le réseau des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et les consultations jeunes consommateurs (CJC) qui existent un peu partout.

La consultation jeune consommateur est en accès libre, gratuite et anonyme. Le jeune -et même ses parents- peut y avoir accès à des professionnels familiarisés avec les addictions (psychologue, éducateur, etc.) et faire un point. Et cela peut l’amener à entrer, s’il le souhaite et si c’est nécessaire, dans une démarche de soins. Les amis, qui sont en général un peu plus au courant que les parents de la réalité des consommations, peuvent le convaincre de se rendre à cette consultation.

Quelles actions de prévention menez-vous auprès des jeunes ?
Nous avons des programmes de prévention et d’information dans les écoles. Ils sont reconnus par la MIDELCA (2) et le ministère de la Santé et financés par les autorités sanitaires ou le Fonds national de lutte contre les addictions. Dans les collèges, un de ces programmes s’appelle le JBG, le Jeu du bon comportement. Il s’agit de donner aux adolescents les compétences psychosociales pour résister aux sollicitations qui pourraient les entraîner dans une conduite addictive.

(1) addictions-France.org
(2) Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives drogues.gouv.fr

 

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Article et interview réalisés par Carine HAHN.

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Éco-anxiété : un mal-être à surveiller

By | Le Mag - SANTE, Le Mag

Selon une étude (1) financée par l’ONG de cybermilitantisme Avaaz, parmi les 16-25 ans, plus de 7 sur 10 trouvent l’avenir « effrayant ». Et près de la moitié des sondés estiment que l’éco-anxiété affecte leur vie quotidienne. Des résultats qui font froid dans le dos. Le rapport du GIEC, publié en février dernier, n’arrange rien : l’état de la planète s’étant fortement aggravé, ses experts estiment indispensable d’inverser la courbe des émissions de gaz à effets de serre à l’échelle mondiale au plus tard avant 2025. Dans trois ans seulement… De quoi inquiéter encore les jeunes esprits et les autres.

Les catastrophes naturelles provoquent des risques physiques, mais aussi psychiques. Ainsi, une personne sur trois présentait des symptômes de stress post-traumatique après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. « Le dérèglement climatique en cours et, plus généralement, notre environnement de vie a de nombreux effets sur notre santé. Notre cerveau est un organe comme un autre : quand il souffre, c’est notre esprit et notre psychisme qui peuvent être altérés », explique Antoine Pellissolo, chef du pôle Psychiatrie et addictologie à Henri-Mondor (AP-HP) (2). Dès lors, quels effets des bouleversements environnementaux sont à craindre ? « L’expression la plus courante est l’éco-anxiété, qui correspond à une forte inquiétude concernant l’avenir de la planète, précise-t-il. Elle prend la forme de questionnements et de ruminations qui perturbent la sérénité, ou d’autres manifestations classiques du stress et de l’anxiété : symptômes physiques (maux de ventre ou de tête, palpitations, bouffées de chaleur), irritabilité, troubles du sommeil et de l’appétit ». Apparaissent des émotions comme la peur ou la colère, mais aussi un sentiment de culpabilité, d’impuissance et de solitude. Certaines personnes peuvent même manifester des symptômes ressemblant à ceux du stress post-traumatique, tels l’hypervigilance, des cauchemars, des idées fixes, quand elles ont été confrontées à des images répétées de catastrophes (incendies, inondations, tempêtes), avec l’impression que cela pourrait arriver à tout moment. Des chercheurs ont dénommé « solastagie », le sentiment de celles et ceux qui ont vu leur milieu naturel transformé ou détruit, qui le vivent comme une perte définitive, donc comme une sorte de « deuil écologique ».

 1. Un mal-être de la jeune génération

Selon Antoine Pelissolo, les 15-30 ans sont les plus touchés. « Pour la première fois, cette génération se sent directement et personnellement concernée car les prévisions annoncent des bouleversements de l’environnement de vie, même dans nos pays, et à une échéance proche. Auparavant, les personnes s’inquiétaient pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Aujourd’hui, l’annonce de la montée des températures ou des eaux, du manque de ressources alimentaires ou d’eau, conduit les jeunes à renoncer volontairement à avoir des enfants. » Si l’éco-anxiété reste marginale comme plainte principale en consultation, de plus en plus de patients souffrant d’anxiété ou de dépression évoquent les sujets de l’actualité climatique comme participant à leurs angoisses. Sans compter que la crise sanitaire et ses confinements sont passés par là. Ce que confirme Antoine Pélissolo : « Depuis deux ans, nous voyons de plus en plus de jeunes patients ayant un mal-être profond. »

 2. Des solutions pour tenir le coup

Qu’est-il possible de faire ? « Pour mieux vivre le monde actuel, il faut commencer par se méfier et se protéger de la sur-information en limitant son exposition aux médias qui délivrent des informations en continu anxiogènes car spectaculaires. Il faut aussi équilibrer ses obligations professionnelles et sociales, avec des temps de loisirs et des durées de sommeil suffisantes. Enfin, il faut parvenir à un état d’esprit associant des objectifs personnels à long terme, basés sur des motivations fortes, une acceptation des réalités sur lesquelles nous n’avons pas de prise et une approche « au jour le jour » quand l’adversité est forte. L’anxiété risque toujours de nous conduire à envisager le pire et à anticiper des catastrophes. Il vaut mieux prendre les problèmes les uns après les autres, en se consacrant au moment présent. »

Autre piste : partager ses préoccupations avec d’autres. Comme le souligne Antoine Pelissolo, « un engagement personnel, conforme aux valeurs profondes souvent associées à l’éco-anxiété, dans une activité associative de défense de la nature ou dans une action en faveur de l’environnement permet de sortir d’un sentiment d’impuissance et d’isolement. Après une phase de sidération et d’angoisse, la personne peut aussi redonner sens à sa vie en adoptant un comportement individuel de limitation de sa propre empreinte carbone. »

(1) Menée entre mai et juin 2021 par l’Institut Kantar auprès de 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays (Australie, Brésil, États-Unis, Finlande, France, Inde, Nigéria, Philippines, Portugal et Royaume-Uni)

(2) Auteur avec Célie Massini, interne en psychiatrie, de Les émotions du dérèglement climatique, éd. Flammarion, 2021.

 

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Auteure du Petit guide de survie pour éco-anxieux, éd. Philippe Rey, septembre 2022. Charline Schmerber exerce en libéral à Montpellier.

 

« Se trouver une action juste, adéquate pour soi. »

 

Qui sont vos patients éco-anxieux et quels symptômes présentent-ils ?

Charline Schmerber* : Il s’agit principalement de jeunes, qui se posent beaucoup de questions existentielles : dois-je faire des enfants ? Où dois-je aller vivre ? Dois-je changer de travail ? Ils ont des ruminations, des pensées obsessionnelles, des obsessions écologiques. Leur corps est atteint : ils ont du mal à dormir, à s’alimenter. Ils peuvent aussi montrer une fatigue émotionnelle et psychique. Certains s’isolent, ont du mal à faire du lien; ils veulent se couper du monde. D’autres, tels les militants écologiques par exemple, peuvent aller jusqu’à déclarer un burn-out écologique, parce qu’ils sont surmenés et dans un grand sentiment d’impuissance.

Comment les accompagnez-vous pour qu’ils aillent mieux ?

C.S. : Je travaille avec eux sur trois axes. L’idée est, d’abord, de leur permettre de prendre soin d’eux car ils sont dans le « trop », puis de parler et partager leurs émotions, et de retrouver une sécurité intérieure et un meilleur rapport au temps. Je leur propose des exercices de méditation, de cohérence cardiaque et de la lecture, par exemple, du psychanalyste Viktor Frankl (NDLR : il a créé la logothérapie, qui prend en compte le besoin de sens et la dimension spirituelle de la personne). Car ils peuvent être envahis par des scenarii catastrophistes à la Mad Max et ont besoin de retrouver de leur capacité à rêver. Nous travaillons ensuite la sécurité du lien avec les autres humains. Je les amène à comprendre tout l’impact qu’ils peuvent avoir par leur action. Se trouver une action juste, adéquate pour soi, permet d’aller mieux. Cela peut aussi être ne rien faire du tout. Il ne sert à rien d’approcher les autres seulement pour les convaincre de l’urgence de la situation. Enfin, nous travaillons sur leur reliance avec le vivant. J’organise des marches lentes en forêt avec des exercices de respiration, le dos contre un arbre. En parallèle, j’anime des groupes de parole. Mes patients peuvent ainsi réaliser qu’ils ne sont pas seuls, se reconnaître dans les autres et apprendre et à s’écouter et à écouter.

Que conseillez-vous aux parents dont les enfants se montrent éco-anxieux ?

C. S. : De rester dans l’écoute et le dialogue, et de consulter un professionnel si les symptômes persistent.

 

Source : enquête IFOP sur le réchauffement climatique (octobre 2018).

 

Pour en savoir plus : www.solastalgie.fr

Article réalisé par Carine HAHN.

Les bienfaits de L’ashwagandha

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L’ashwagandha ou whitania somnifera est une plante majeure en ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne. On retrouve l’usage de ses racines dans plus de 200 formules pour soigner de nombreuses maladies. Une merveilleuse alliée à découvrir…

 1. Elle est adaptogène, à la fois relaxante et fortifiante

  • Stimulante, elle fortifie et renforce l’organisme (muscle, os, etc.) ;
  • Vitalisante et énergisante, elle traite les problèmes de fatigue chronique, la fatigue liée à l’anémie et les convalescences ;
  • Adaptogène, elle relaxe et insuffle son énergie en cas de stress, de troubles nerveux divers, et de fatigue physique autant que psychique. Elle apaise aussi les migraines;
  • Elle aide à avoir un bon sommeil réparateur. Elle possède aussi des vertus cardiorégulatrices et apaise l’hypertension ;
  • Elle renforce le système immunitaire ;
  • Elle sera d’une grande aide pour les femmes en post-partum afin de récupérer de l’énergie vitale.

 2. Un plus pour le système hormonal et reproducteur… 

  • Réputée aphrodisiaque, elle est connue pour stimuler la libido et la sécrétion d’hormones sexuelles reproductives. On la conseille surtout aux hommes en cas d’impuissance ou d’éjaculation précoce, mais aussi en cas de troubles de la fertilité car elle optimise la qualité et la quantité des spermatozoïdes ;
  • Régulatrice hormonale, elle sera l’alliée des femmes ayant des douleurs menstruelles, des règles trop abondantes ou absentes ;
  • Elle atténue les symptômes de la préménopause et de la ménopause ;
  • Elle agit sur les problèmes d’hypothyroïdie.

 3. … Et le système digestif

  • Réputée comme hépatoprotectrice, elle vient réparer des lésions du foie et contribue au sevrage de certaines substances (alcool, drogues, médicaments) ;
  • Utilisée pour apaiser les ulcères d’estomac ou d’intestins, elle possède des propriétés anti-inflammatoires (syndrôme de l’intestin irritable par exemple) ;
  • Elle régule le transit intestinal et aide à lutter contre le diabète et le cholestérol.

Enfin, des études scientifiques tendent à prouver une action antitumorale. On retrouve certains de ses composés actifs dans des médicaments anticancéreux. Elle agirait aussi à titre de prévention dans les cancers du sein, des poumons et du côlon. Enfin, des brevets ont été déposés par le CNRS la concernant pour des traitements contre Alzheimer, Parkinson et les maladies de démyélinisation comme la sclérose en plaques. L’ashwagandha possèderait une action de protection neurologique ; des études sont actuellement en cours.

 4. Utilisation et posologie de l’ashwagandha

La partie utilisée en herboristerie traditionnelle est la racine d’ashwagandha, dont on peut faire une décoction.  Mais l’ashwagandha se consomme aussi sous forme de teintures, d’extraits fluides, de poudre ou de gélules extraits à partir des racines. Il est important de suivre la posologie recommandée.

 5. Contre-indications

La consommation d’ashwagandha est contre-indiquée aux femmes enceintes en raison de son action sur le système hormonal. Elle est déconseillée aux personnes atteintes d’hyperthyroïdie également. Consommée excessivement, elle peut être aussi un véritable somnifère, avoir des conséquences sur les réflexes ou provoquer des troubles intestinaux.

 

Comment lutter contre les pellicules ?

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Jusqu’à la moitié des adultes ont souffert ou souffrent de cette affection du cuir chevelu. Et des démangeaisons et inconfort en société qu’elle provoque. Coup de projecteur.

Anatomie de l’élément perturbateur

Les pellicules, qui peuvent être sèches et blanches comme des flocons de neige, ou grasses avec des amas jaunes, sont principalement causées par la levure Malassezia, qui vit sur la peau de la plupart des êtres humains. Soit à la surface, soit dans l’ouverture du follicule pileux qui entoure la racine et la mèche d’un cheveu.

La Malassezia se nourrit de sébum, l’hydratant naturel sécrété par les glandes sébacées pour empêcher le dessèchement de la peau. Ces dernières sont attachées à chaque follicule pileux et les cheveux fournissent un environnement sombre et couvert propice à la prolifération de la levure. En se développant, elle libère des molécules qui irritent la peau et perturbent son processus normal de renouvellement. Les cellules se regroupent et apparaissent sous forme de flocons blancs. Et, en cas d’excès de sébum, celui-ci peut se mélanger à elles et donner aux pellicules un aspect jaune.

Pourquoi chez moi et pas chez les autres ?

Tout dépend de votre barrière cutanée. La Malassezia peut pénétrer plus profondément si votre peau est endommagée. Par exemple, si vous avez pris un coup de soleil. Mais d’autres facteurs peuvent intervenir comme votre immunité ou votre utilisation de certains produits capillaires. Le développement de la levure dépend aussi de l’équilibre des micro-organismes qui vivent sous votre peau, comme les bactéries.

Comment en venir à bout ?

Vous pouvez traiter vos pellicules avec :

  • des shampoings antifongiques et des traitements du cuir chevelu pour freiner la croissance de la Malassezia. Ils contiennent le plus souvent de la pyrithione de zinc, mais certains peuvent aussi être à base de sulfure de sélénium, de kétoconazole et de goudron de houille. L’utilisation de ces produits doit souvent être répétée.
  • des masques et des gommages qui permettent de restaurer la barrière du cuir chevelu en réduisant son inflammation et son irritation. Mais ces produits ne contenant pas d’antifongique, les pellicules risquent de réapparaître.
  • des remèdes maison avec de l’huile essentielle d’arbre à thé, par exemple, ou encore du miel. Ils peuvent se montrer efficaces, à condition d’être bien dosés, car ils risquent aussi d’aggraver le problème en nourrissant la levure.

Pourquoi vos pellicules reviennent-elles ?

Aujourd’hui, les scientifiques constatent que les shampoings à base de pyrithione de zinc atteignent la surface de la peau, mais moins le cœur des follicules pileux, plus difficiles d’accès. Ils travaillent donc à une amélioration de la formulation de leur principe actif, et sur de nouvelles substances, telles que les enzymes carboniques, qui pourraient cibler différemment la croissance de la levure. Mais aussi sur le renforcement de la flore cutanée via des prébiotiques et des probiotiques dédiés.

 

 

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Textes de Carine Hahn.

5 bonnes habitudes pour préserver ses veines !

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1 . Marchez !

 

Il suffit de 15 ou 20 minutes par jour pour faire travailler le mollet et activer la « pompe » veineuse. Que vous fassiez de la marche simple ou nordique, du ski de fond, du vélo ou encore de la natation, vous vous ferez du bien. Et si l’eau se présente à vous (mer, piscine, rivière…), marchez-y ! La pression de l’eau favorise grandement le retour veineux.

 

 

 

2. Maintenez votre poids de forme !

 

Une activité physique régulière et une alimentation variée et équilibrée vous aidera. Et si vous peinez à perdre vos kilos superflus, n’hésitez pas à faire appel à un médecin nutritionniste.

 

 

 

3. Méfiez-vous du sel !

 

Il peut provoquer de la rétention d’eau et est susceptible d’altérer votre circulation sanguine.

 

 

4. Faites des cures de son d’avoine ou de blé ! 

 

Vous pouvez aussi consommer des céréales et légumineuses complètes plusieurs fois par semaine, si vous êtes sujet à la constipation… Car elle est néfaste aux veines des jambes.

 

 

 

5. Choisissiez une garde-robe adaptée ! 

 

Evitez les pantalons trop moulants et les bottes qui entravent la circulation dans les membres inférieurs. Portez des chaussures avec des talons ni trop hauts (pas au-dessus de 7 cm) ni trop bas (pas en-dessous de 3 cm).

 

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Textes de Carine Hahn.

Le sommeil, l’ami de votre santé

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La durée et la qualité de notre sommeil sont essentielles pour rester en bonne santé physique et mentale.

POURQUOI IL NOUS EST INDISPENSABLE 

– Il intervient dans le maintien de la vigilance et de l’équilibre psychique, facilitant les relations sociales.

– Il consolide les informations mémorisées pendant l’éveil et favorise les apprentissages récents.

– Il sert au développement cérébral des enfants et adolescents et de l’ensemble de leur organisme en général.

– Il est associé à une meilleure réponse immunitaire.

– Il régule la production de très nombreuses hormones (hormone de croissance, cortisol, hormones régulant l’appétit…)

 

COMMENT BIEN DORMIR

Respectez un rythme de veille/sommeil :

– Endormez-vous et levez-vous à la même heure, ayez votre compte de sommeil*, en semaine comme le week-end

– Ne restez pas couché si vous ne dormez plus ou si vous ne trouvez pas le sommeil.

– Profitez de la lumière du jour (en particulier le matin), pratiquez une activité physique quotidienne (marcher, faire du vélo, jardiner…).

Dans la journée : 

– Modérez la consommation de café, sodas, boissons énergisantes.

– Faîtes une courte sieste (cinq à vingt minutes maximum) en début d’après-midi, dans un lieu calme.

 

Le soir : 

– Prenez un repas ni trop gras ni trop lourd, en privilégiant les féculents.

– Arrêtez l’activité physique au moins trois heures avant l’heure du coucher ; déconnectez-vous des écrans une à deux heures avant.

– Évitez tout ce qui peut majorer votre anxiété et favorisez les activités relaxantes (lecture, musique, exercices de relaxation, méditation…).

 

Au moment du coucher : 

– Restez attentif aux signes du sommeil (bâillements, paupières lourdes, étirements, yeux qui picotent), ne pas résister à l’endormissement.

– Dormez dans une chambre propice au sommeil : obscurité, silence, température modérée (18-20°C).

*Cela varie selon l’âge et les individus, sachant que la plupart des adultes ont besoin d’environ sept ou huit heures de sommeil par nuit.

 

 

Pour en savoir plus : Institut-sommeil-vigilance.org

Textes de Carine Hahn.

Les bienfaits du charbon actif le mag différence sénior héraclide

Prendre soin de soi et connaître les particularités du charbon actif

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Utilisé depuis Hippocrate, le charbon actif ou charbon végétal est aujourd’hui reconnu pour sa capacité à absorber métaux lourds, insecticides, poisons et gaz… Mais il diminuerait aussi l’activité des virus, des bactéries et des champignons sur notre organisme. A placer de toute urgence dans la pharmacie familiale.

Le charbon actif est obtenu après carbonisation à haute température et en l’absence d’air, d’une matière organique : bois, écorce, coques de noix de coco ou cacahuètes, noyaux d’olives, houille, tourbe, lignite… Une nouvelle carbonisation a lieu ensuite en présence de vapeur d’eau, d’air ou de gaz et crée un vaste réseau de micropores piégeant les substances nocives (toxines, drogues, additifs). Il peut présenter ainsi une grande capacité d’absorption.

Si au XVIIIème siècle, il est recommandé pour éliminer les odeurs de la gangrène, purifier l’haleine ou encore soulager les fièvres, au XIX ème siècle, des expérimentations animales montrent sa capacité à neutraliser des métaux lourds, des poisons comme l’arsenic ou encore l’opium. Depuis cette époque, les techniques de carbonisation ont été modernisées et le charbon actif s’est ouvert à de nombreuses autres applications. Il est à la fois purifiant de l’organisme, antidote aux inconforts digestifs… Tout en protégeant le microbiote intestinal. Mais il peut aussi soigner et nettoyer le foie. On peut l’utiliser en cas de :

Intoxication

Il se montre efficace en cas d’intoxication aigüe à une drogue. Il a été démontré que la dose de 50g de charbon actif permet de neutraliser efficacement toute overdose de paracétamol.

Aseptisation intestinale

En cas de diarrhées (bactérienne, alimentaire ou côlon irritable), une cure de charbon végétal permet d’absorber toutes les toxines et de soulager les diarrhées. Il aseptise en effet le côlon et stimule sang et lymphe.

Inconfort digestif

Une cure de trois mois de charbon actif permet de diminuer gaz, ballonnements et de réduire les crampes. Mais aussi d’aider à maigrir et/ou garder un ventre plat.

Soin de la peau

Outre ses multiples utilisations médicales, le charbon actif, appliqué sous forme de masque est aussi efficace pour assainir la peau grasse et ses impuretés (points noirs, petits boutons…). Et redonner un coup d’éclat aux teints brouillés par la pollution et le tabac.

Soin des dents

Il a la réputation de blanchir les dents sous forme de dentifrice, mais les études actuelles ne montrent pas d’effet probant. Si une baisse des caries a pu être observée par certaines, d’autres montrent tout le contraire et d’autres encore confirment les impacts négatifs du charbon actif sur l’émail des dents. A utiliser avec parcimonie.

Il est utilisé à des fins thérapeutiques sous forme :

– De poudre et/ ou de granules à prendre avec de l’eau ou encore dans un yaourt, que l’on boit avec une paille pour éviter de noircir ses dents. ;

– De gélules, reconnues plus pratiques, mais qui peuvent se montrer moins efficaces (la gélule doit être digérée préalablement par l’estomac et la quantité de charbon qui s’y trouve est moindre) ;

– De comprimés, la forme idéale pour faire face à une intoxication.

Précautions

Selon les produits proposés dans le commerce, la prise de charbon activé peut se faire en dehors ou pendant les repas. Par contre, en cas de prise de médicament ou de complément alimentaire, il est important que le charbon soit pris deux heures avant ou après les repas.

Textes de Carine Hahn.

Pédopsychiatrie : une offre inadaptée

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Dans son rapport publié en mars dernier, la Cour des Comptes estime qu’environ 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent d’un trouble psychique en France.

Entre 750 000 et 850 000 enfants et adolescents bénéficient annuellement de soins prodigués en pédopsychiatrie. Mais les Sages de la rue Cambon ont observé que l’organisation actuelle des soins, en particulier dans les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles (CMP-IJ), une partie des patients suivis ne souffrent que de troubles légers. Au détriment de la prise en charge d’enfants souffrant de troubles plus sévères.

Ce qui, là encore, pose la question de l’accès aux soins, qui plus est depuis la crise sanitaire. « Malheureusement, nous ne pouvons que constater la place grandissante des psychotropes chez nos enfants, déplore Éric Delemar, Défenseur des enfants. Car, quand on n’a pas accès aux soins, on médique. En parallèle, la courbe croissante des hospitalisations en pédiatrie et pédopsychiatrie engendrée par la crise sanitaire n’a pas baissé. »

« Développer la prévention autour des tout-petits »

Entre 2010 et 2022, le nombre de pédopsychiatres a diminué de 34%. Ce qui empire la difficulté d’accès aux soins et la prise en charge dans les services infanto-juvéniles. Il s’avère, en outre, que le parcours de soins en pédopsychiatrie repose sur une offre organisée en « secteurs », aux missions souvent très larges. « Malgré nos alertes pendant la crise sanitaire, les décideurs politiques ont cru que les enfants allaient s’adapter et se réadapter. Alors que les enfants sont toujours les premières victimes », souligne Éric Delemar.

« Le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits fondamentaux, comme le droit à l’éducation ou à la protection qui en découlent, constituent une entrave au développement des enfants et à leur intérêt supérieur, affirme-t-il. La crise sanitaire a montré que la santé mentale est autre chose que l’absence de maladie. Il faut développer la prévention autour des tout-petits avec les maisons des 1 000 premiers jours*, qui accueillent enfants et parents gratuitement, et répondent au manque de lisibilité et de coordination de l’offre de soins. Et, à l’école, nous devons laisser les enfants prendre la parole pour qu’ils s’épanouissent et prennent confiance… Notre société doit changer son regard sur l’enfance. » 

*Une recommandation du rapport remis en septembre 2020 par le psychiatre Boris Cyrulnik.

 

 

Chiffres clés 

 

 

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Article réalisé par Carine HAHN.

Le Mag Différence Sénior Héraclide La sieste flash

Vous n’auriez jamais soupçonné les bienfaits de la sieste flash… Jusqu’à maintenant !

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La sieste flash ou micro-sieste dure moins de cinq minutes. Elle est facile à pratiquer et se montre terriblement efficace. Elle peut se faire chez soi, mais aussi dans les transports ou sur une aire d’autoroute. Mode d’emploi.

 

Première étape :

Asseyez-vous confortablement, le dos appuyé contre le dossier de votre siège.

 

Deuxième étape :

Choisissez un petit objet (clés, stylo…) et tenez-le entre le pouce et l’index.

 

Troisième étape :

Fermez les yeux et relaxez-vous en inspirant et

en expirant plusieurs fois profondément en vous concentrant sur votre respiration.

 

Etape finale :

Quand l’objet que vous tenez dans la main tombe au sol, votre sieste flash est terminée.

Etirez-vous avant de reprendre le fil de votre journée.

 

 

Textes de Carine Hahn.