N’en déplaise aux influenceurs des médias sociaux, c’est monsieur notre corps qui décide où il perd son gras. Mais toute activité physique aide à la brûler de manière globale tout en préservant la masse musculaire. A condition de prendre soin de soi et de faire confiance au temps.
Les publicités pour perdre du poids n’en finissent pas de fleurir sur les médias sociaux. Mais la plupart d’entre elles promettent une perte de gras dans une zone précise du corps -qui s’avère le plus souvent, le ventre- à l’aide d’exercices physiques, de diètes adaptées, de comprimés magiques et de compléments alimentaires révolutionnaires. Et les photos avant/après, prises soi-disant à quelques semaines ou mois d’intervalle, sont impressionnantes. Mais ce n’est pas là la réalité de notre condition humaine. Pourquoi ? Parce que le corps humain est fait de telle sorte qu’il accède à l’ensemble de ses réserves de graisse pour produire l’énergie nécessaire à sa bonne marche.
Triglycérides : des réserves énergétiques
Le saviez-vous ? 95% des graisses alimentaires que nous consommons sont des triglycérides, un type de lipides ou de molécules de graisse que notre corps peut utiliser comme sources d’énergie. Mais quand nous mangeons trop par rapport à notre activité physique, ce dernier convertit aussi l’excès de calories en triglycérides. Ils sont alors stockés dans des cellules adipeuses spéciales appelées adipocytes, libérés dans la circulation sanguine et véhiculés vers le tissu adipeux, plus communément appelé graisse corporelle.
La graisse corporelle se trouve partout dans notre corps. Mais elle est principalement localisée sous la peau -graisse du tissu sous-cutané- et autour des organes internes (graisse viscérale). Quand nous faisons de l’exercice de manière prolongée ou que nous entamons un régime ou un jeûne, notre corps va se tourner vers toutes ses parties pour puiser dans leurs réserves et maintenir ainsi son énergie. Il est prouvé scientifiquement que le corps brûle alors les graisses, mais pas de manière ciblée. Ainsi, en Australie, un essai clinique sur douze semaines a montré que la réduction de la graisse abdominale était la même chez les personnes ayant suivi un programme d’abdominaux, en complément d’une modification de leur alimentation, que chez les personnes ayant juste suivi ledit régime sans faire d’abdominaux. Une méta-analyse, portant, elle, sur 13 études et réunissant plus de 1100 participants, a dévoilé que l’entraînement musculaire localisé ne permettait pas de réduire les dépôts de graisse présents dans les parties du corps visées.
La plupart du temps, les études mises en avant par les vendeurs de poudre de perlimpinpin sur le sujet de la perte de graisse dans une zone ciblée ont été effectuées sur un petit nombre de participants ; elles ne montrent pas de résultats cliniquement significatifs.
Notre corps décide
La volonté et l’engagement dans le changement ne suffisent pas. C’est avant tout notre corps qui décide et tout dépend alors de :
– notre sexe : femme et homme ne sont pas égaux, là encore. Leur corps stocke différemment les graisses. Et les femmes ont une masse graisseuse plus importante que les hommes. Elles emmagasinent ainsi les graisses plus spécifiquement au niveau des cuisses, des fesses et des hanches. Autrement dit les zones qui risqueraient d’affecter une possible grossesse. Et elles ont tendance à maigrir d’abord du visage, des bras et des mollets.
– nos gènes : les recherches montrent que les gènes peuvent être responsables de 60% de la répartition des réserves de graisses. L’ADN est donc très souvent déterminant.
– notre âge : avec le vieillissement, des changements s’opèrent dans le métabolisme, la masse musculaire et le taux d’hormones. Ce qui peut avoir une incidence sur la zone d’élimination de la graisse. Les hommes d’âge moyen et les femmes ménopausées ont tendance à stocker la graisse viscérale autour de la ceinture abdominale. Une zone particulièrement résistante au changement !
Des produits-miracles sans efficacité
Le marché est inondé de potions magiques, de compléments alimentaires et autres comprimés annoncés comme solutions miracles pour perdre la graisse du ventre. Alors qu’une multitude d’études récentes réfutent les sornettes de leurs vendeurs. Deux d’entre elles, menées par l’université de Sydney, ont aussi ausculté les données de plus de 120 essais, contrôlés par placébo, portant sur des suppléments à base de plantes et des compléments alimentaires. Aucun de ces produits n’a permis d’obtenir une réduction cliniquement significative du poids corporel chez les personnes en surpoids ou obèses.
Alors que faire ? Une chose est sûre, une alimentation saine et équilibrée (faites-vous accompagner si besoin par un médecin nutritionniste), un sommeil réparateur et l’exercice physique forment toujours le trio gagnant. Sortir de la sédentarité en pratiquant une activité physique -même s’il s’agit seulement de marcher 30 minutes par jour- contribue à préserver la masse musculaire et à brûler la graisse… Au fil du temps, la silhouette change, la posture évolue, le poids se stabilise. Et vous gagnez en forme !
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Une rubrique réalisée par Carine HAHN.