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Louise

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Réduire votre stress ? Découvrez les techniques d’automassage

By | Le Mag - BIEN ETRE, Le Mag

Avant ou face à une situation qui vous apparaît comme stressante, l’automassage permet de se détendre en quelques minutes seulement et de retrouver de son calme. Trois techniques faciles à apprendre et à utiliser à la maison, au travail ou encore dans les transports.

Avant de commencer, asseyez-vous confortablement sur une chaise, le dos collé à son dossier et les deux pieds parallèles ancrés au sol. Inspirez et expirez profondément et calmement une dizaine de fois.

Permettez-vous de fermer les yeux pour prendre conscience de votre respiration. Réchauffez ensuite vos mains en les frottant avec énergie l’une contre l’autre.

Nuque et épaules : dénouez les tensions

Saisissez le muscle de l’épaule à pleine main et pétrissez-le. Répétez ce mouvement en remontant petit à petit vers le haut de la nuque puis redescendez vers l’épaule.

Trois de chaque côté.

Mains : retrouvez de la sérénité

Pincez avec deux doigts de la main droite, la partie charnue -entre le pouce et l’index- de la main gauche. Pressez en réalisant des mouvements circulaires.

Cinq fois de chaque côté.

Tempes : relaxez-vous

Pressez les tempes avec l’index et le majeur. Effectuez des mouvements circulaires.

Cinq fois dans un sens, puis cinq fois dans l’autre.

 

Textes de Carine Hahn.

La menthe poivrée

By | Le Mag - BIEN ETRE, Le Mag

L’huile essentielle de menthe poivrée offre un large éventail de bienfaits : de l’apaisement de la peau au rafraichissement de l’haleine jusqu’à l’aromatisation des desserts et des plats. L’huile essentielle de menthe poivrée est toujours pratique à avoir sous la main.

Utilisations :

 1. Mélangez deux ou trois gouttes à une huile végétale (coco, avocat, amande douce, etc.) par exemple, et massez-vous le cou et les épaules pour soulager les tensions ;

 2. Ajoutez deux ou trois gouttes à une compresse d’eau froide ou à un bain de pieds pour les rafraichir en cas d’échauffement ;

 3. Appliquez deux ou trois gouttes mélangées à une huile végétale sur les points de pulsation lorsque vous vous sentez fatigué ou avec peu d’énergie ;

 4. Utilisez une goutte de menthe poivrée avec de l’huile essentielle de citron dans de l’eau pour un bain de bouche rafraichissant ;

 5. Ajoutez-en une goutte à une tasse de thé chaud et buvez lentement pour apaiser les maux d’estomac.

Marie-Pierre Pruvot Bambi Rubrique Le Divan Le Mag Différence Séniors Héraclide

Marie-Pierre PRUVOT, femme depuis toujours

By | Le Mag - LE DIVAN, Le Mag

Marie-Pierre Pruvot, née Jean-Pierre en 1935 dans l’Algérie française, a aussi été Bambi, icône des cabarets parisiens. Avant de devenir professeure de Lettres en collège pendant presque trente ans. Itinéraire d’une pionnière exceptionnelle.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance en Algérie, dans la campagne de la Grande Kabylie ?

Marie-Pierre PRUVOT : Mon père était garagiste ; nous vivions dans la maison de sa mère. La vie était simple et facile. Je passais tous mes après-midi en robe dans un gynécée avec ma mère, ma grand-mère, mes tantes et les voisines. Dans ma tête, j’étais une fille. Á six ans, je suis entrée à l’école de garçons. On m’a ratiboisé les cheveux et interdit de porter des robes. Un vrai cauchemar ! J’ai haï l’école… même si ma mère se donnait un mal fou pour que je réussisse.

Comment s’est déroulée la suite de votre scolarité ?

M-P.P : Dès la fin de la guerre, en 1945, le collège a rouvert. Ma sœur devait y entrer, mais elle est décédée à l’âge de 14 ans, victime d’une épidémie. Moi, j’ai réussi le concours d’entrée en sixième la deuxième fois, mais j’ai fait le collège en trois ans. Je passais mon temps à lire. J’ai adoré le collège ! Quand il a fallu aller au lycée à Alger, mon père était mort, nous étions ruinés et je n’avais pas de bourse. J’ai donc logé à la Pointe Pescade, une ville balnéaire de la banlieue d’Alger, dans le café de l’amante de mon oncle avec qui je m’entendais bien. Je l’aidais au service. Au lycée, je n’ai pas beaucoup travaillé, ne suis allée que jusqu’en première. J’avais du mal à vivre dans mon corps.

« Dans ma tête, j’étais une fille. »

LE DIVAN MARIE PIERRE PRUVOT UNE FEMME DEPUIS TOUJOURS LE MAG DIFFERENCE SENIORS HERACLIDE TOUS DROITS RESERVES

Quand avez-vous senti l’air de la liberté ?

M-P.P : Les artistes du cabaret Le Carrousel de Paris passaient au casino de la Corniche, dans la banlieue d’Alger, tout près de là où je vivais. J’ai alors compris que ma vie serait possible à Paris. Sur les conseils du patron du Carrousel, j’ai écrit à ma mère pour lui demander l’émancipation [NDRL : acte par lequel un mineur est juridiquement assimilé à un majeur] qui m’aurait permis de travailler chez Madame Arthur. Elle m’a répondu : « Rentres tout de suite ou je te fais ramener par la police. » Son premier acte d’autorité en dehors de l’école ! Je suis rentrée et nous avons parlé. Elle avait du mal à comprendre, mais elle m’adorait. Quand j’ai eu 18 ans, elle m’a accordé l’émancipation et je me suis installée à Paris.

« J’ai fait du cabaret comme dans un rêve »

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Vous commencez alors votre vie d’artiste de cabaret ? 

M-P.P : Oui, j’ai débuté chez Madame Arthur, connu pour ses numéros de travestis, des hommes qui s’habillaient en femmes… ce qui était du quotidien pour ma part ! Je chantais alors deux chansons : une à 23 heures ; l’autre à 4 heures du matin. Entre, j’attendais dans la loge. Je l’ai fait comme dans un rêve : c’était merveilleux. Je n’avais plus de souci. Je savais que ma vie allait se réaliser.

Comment avez-vous procédé pour devenir une femme ?

M-P.P : J’ai pris des œstrogènes dès mon arrivée à Paris. C’était novateur. Coccinelle [NDLR : nom de scène de Jacqueline Dufresnoy, née Jacques Dufresnoy en 1931 et décédée en 2006], avec qui j’ai partagé un appartement, les avait découverts avant moi. Elle s’est faite opérée en 1958 ; moi, deux ans plus tard. Pour voir ce que cela donnait. Il faut au moins autant de courage pour attendre que pour être opérée. Mais, après l’opération, il y a un épanouissement, une sorte de bonheur qui s’installe. Le physique est un accomplissement extrêmement intime. Mon ami a eu du mal à se faire à ce changement. Mais, ma loi sacrée a toujours été « moi d’abord ».

La vie quotidienne était-elle moins intéressante pour vous que celle du cabaret ?

M-P.P : Elle était agréable. Je vivais avec mon ami dans un bel appartement. Il aurait été sage que je me dépêche de quitter le cabaret, mais j’aimais le métier que j’avais appris. On croit qu’on ne pourra jamais se passer de l’amour du public. Ma mère, elle, s’interrogeait sur mon avenir. Je ne l’avais pas déçue. Toutefois, elle avait eu une fille qui était morte, et un fils qui n’était plus un garçon… J’ai pris des cours de langues, repris la lecture, me suis remise aux études, tout en travaillant au Carrousel. L’année du bac par correspondance a été la plus difficile ; mon cerveau était rouillé. Je l’ai décroché en 1969 et je suis entrée à la Sorbonne. Après une licence de Lettres, un mémoire, le Capes et des stages, je suis devenue professeure de Lettres. J’ai été mutée dans un collège de la banlieue de Cherbourg. Je suis partie avec mon chien, ma mère et mes meubles. Un changement de vie total ! J’avais déjà presque 40 ans. Finie la scène de cabaret ; une autre m’attendait : l’estrade.

Vous avez publié une dizaine de livres largement autobiographiques. Vous écrivez toujours ?

M-P.P : Oui, tous les matins. Depuis que je suis retraitée, je vis une vie enfermée d’écrivain. J’ai écrit mon premier livre [NDLR : J’inventais ma vie aux éditions Osmondes] sous le pseudonyme de Marie-Pier Ysser. Je n’aurais pu rester à l’Éducation nationale si quelqu’un avait découvert qui j’étais.

« Une opération et un changement d’état civil sont définitifs ! »

Quand vous écrivez sur votre parcours, avez-vous envie d’aider les jeunes qui s’interrogent sur leur identité?

M-P.P : Je ne crois pas qu’ils aient besoin de moi. Même s’il faudrait sans doute les aider à savoir s’ils sont véritablement décidés à changer de sexe ou si c’est un fantasme. Parce qu’une opération et un changement d’état civil sont définitifs ! En ce moment, il y a presque une mode sur le sujet. Il faut éviter le côté guignol. Quand on fait du spectacle, c’est autre chose. J’en ai fait, j’ai adoré. Mais, au fond, j’ai toujours rêvé d’être une femme comme les autres – une femme professeure de lettres déjeunant avec ses collègues, parlant de politique ou du temps – et de retrouver l’époque du gynécée en Algérie. Sans chercher à être un personnage. On n’est pas un personnage !

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Crédits photos : © www.bambi-officiel.com 

Interview réalisé par Carine HAHN.

JIMMY PAGNEUX L’APPÉTIT DE VIVRE EN JOUANT

Jimmy Pagneux, l’appétit de vivre en jouant

By | Le Mag - LE DIVAN, Le Mag

Jimmy Pagneux est comédien. Né à Castres dans une famille modeste, nombreuse et aimante, cet aîné d’une fratrie de huit enfants a découvert le monde dans les livres et s’est inspiré de ses super-héros pour trouver peu à peu son rôle dans la vie et sur scène. En avril prochain, à Toulouse, il présentera sur grand écran la série qu’il a écrite, réalisée et dont il est le héros. Avant de lui faire traverser l’Atlantique. Rencontre avec un éternel enfant responsable.

Qui rêviez-vous d’être quand vous étiez enfant ?

Jimmy Pagneux : Un personnage, un acteur, un héros. C’est le fil rouge de ma carrière. Quand j’ai huit ans, c’est Norrin Radd alias Silver surfer, le surfeur d’argent, un super-héros Marvel. Pour sauver sa planète, il fait un marché avec Galactus qui veut la manger. Il garantit à cet extra-terrestre de lui trouver des planètes pour qu’il puisse se nourrir de leur énergie. Mais il accepte aussi de ne plus voir la femme qu’il aime pour qu’elle soit épargnée. Je trouvais génial qu’il puisse glisser de planète en planète avec son surf d’argent en combinaison assortie. Il découvrait de nouvelles populations et n’avait plus besoin de se nourrir. Il faut dire qu’à cette époque déjà, mon père me disait que je vivais pour manger ! Plus tard, à l’adolescence, j’ai découvert l’acteur Denzel Washington dans un film et j’ai dit à mon père que je voulais être lui.

Comment définissez-vous vos origines ?

J.P : Mon père est Guadeloupéen et ma mère est née à Madagascar de parents réunionnais. Mon père était éboueur, ma mère faisait des ménages et puis, elle nous a élevés. Nous sommes huit enfants et je suis l’aîné, le responsable. Je pense que si je suis là, c’est parce que mon père était éboueur. Il récupérait les sacs poubelle de livres et ils les vidaient dans ma chambre, sans les trier. Ce qui fait que j’ai lu de tout, même des Harlequin. Je m’évadais comme ça. J’ai fait mille fois le tour de la Terre en lisant. Entre autres avec le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Phileas Fogg était aussi mon héros parce qu’il est pragmatique et qu’il a le pouvoir de cacher ce qu’il pense. Pendant tout un temps, j’ai joué avec ce pouvoir. Je travaillais mon impassibilité et je sais que cela agaçait mon père, lui qui avait l’habitude de nous cerner très vite. Et puis, j’en usais aussi à l’extérieur de ce pouvoir, à l’école… Par jeu. Parce que j’étais riche d’expériences acquises par les livres.

Vous avez le goût des mots et du jeu…

J.P : Oui. Je suis un enfant. Le jeu est un des axes principaux de ma vie. La vie est très dure aujourd’hui, les gens souffrent et le jeu est pour moi un moyen d’adoucir les choses. Comme l’humour que j’ai toujours utilisé pour faire rire mes frères et soeurs et mes camarades de classe. Mes parents avaient une autorité forte et il me fallait sortir du lot. Je me testais à l’école pour vaincre ma timidité. Prendre la parole en public n’était pas un souci pour moi. J’osais, même si j’avais un petit trac au début. Celui que j’appelle aujourd’hui le trac du perfectionniste. D’ailleurs, la première chose que je dis à mes élèves en théâtre, c’est de ne surtout pas se débarrasser du trac. Il peut donner de l’intensité et montrer que la personne est bien ancrée dans le présent. Certains sont à l’aise, c’est super. Mais celui qui a le coeur qui bat a aussi le droit de prendre la parole.

Quel a été votre parcours de formation ?

J.P : Après mon bac de compta et mes études en force de vente, j’ai été VRP comme on disait. J’étais un excellent vendeur d’encyclopédies Hachette parce que j’avais beaucoup fantasmé sur elles au CDI du collège. J’y croyais. Mes formateurs me trouvaient super, mais ils me disaient que j’attendais que les clients lèvent le doigt pour savoir comment ils pouvaient acheter le produit. C’était une scène pour moi, la vente. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’Hachette faisait son business sur les crédits que prenaient les clients pour se permettre d’acheter. Cela a été ma limite. Je me suis alors retrouvé vendeur à La grande récré. J’y ai été heureux, je testais les nouveaux jeux et je créais du lien avec les clients, qui décidaient sciemment de faire un achat.

« Avec lui (NDRL : René Gouzenne), j’ai été formé à l’ancienne. C’était militaire, direct, juste. Il était sincère. »

Quand vous tournez-vous vraiment vers la scène théâtrale ?

J.P : Vers 20 ans, j’ai été repéré par le metteur en scène Gilles Ramade qui trouvait que j’avais quelque chose de Harpo des Marx Brothers. Le côté espiègle, l’œil qui brille sans doute. Il me disait : tu n’as pas besoin de parler. Alors que je parle beaucoup. Dans son spectacle lyrique Night in the opera, j’ai réussi à sortir mon épingle du jeu sans dire un seul mot, mais je ne me sentais pas légitime. Alors j’ai fait un stage de mime avec Laura Hertz, qui a été révélateur et marquant. J’ai ensuite passé une audition avec René Gouzenne à La cave poésie, à Toulouse. Il m’a testé dans le rôle du Dr Knock que j’avais préparé et il m’a choisi. Même si avec mon look fashy et mon cheveu blond décoloré d’alors, je n’avais rien de commun avec son univers. Je ne savais même pas qu’il avait été l’élève de Jean Vilar et qu’il avait connu Louis Jouvet.

Le comédien et metteur en scène René Gouzenne
(collection personnelle de Jimmy Pagneux)

Avec lui, j’ai été formé à l’ancienne. C’était militaire, direct, juste. Il était sincère. C’est ce que je voulais. Il a vu que j’avais été bien éduqué et que j’avais un but. J’ai tout appris avec lui, la nécessité d’être ancré dans le moment, d’être juste. Quand je suis sorti de chez Gouzenne, j’avais tout. Et il m’a dit que je ne serais pas reconnu avant 20 ou 25 ans à cause de ma liberté…

La scène est-elle une autorisation à être pour vous ?

J.P : C’est un espace de liberté, on peut tout y faire. On devrait pouvoir tout y faire. Encore plus aujourd’hui qu’avant. Mais il faudrait avertir le public sur l’âge de ceux qui peuvent assister au spectacle. C’est important. Un artiste est responsable de ce qu’il fait sur scène. Je suis protecteur dans ma famille, suppléant de mes parents, je suis l’aîné.

Vous avez été mannequin, vous avez fait de la pub…

J.P : J’étais modèle pour des photos, des pubs pour des catalogues, des défilés pour des bijoux et des vêtements… Parce que j’avais une aisance sur scène. Mais je ne supportais pas certains regards qui se posaient sur moi, certains compliments…

Avec son professeur et mentor, François Berléand.

« François Berléand recommande d’aller dans une gare pour observer les gens, pour voir l’intensité en action, leur justesse. Le comédien s’ancre par le travail. »

… Et vous avez aussi fait de la télé…

J.P : J’ai beaucoup travaillé avec les agences de communication, d’événementiel pour intervenir dans des entreprises… Un jour, j’ai été recommandé pour présenter l’émission Flash conso sur France 3 Midi-Pyrénées. Et alors que je ne me sentais pas légitime, j’ai réussi à convaincre de rafraîchir le contenu de l’émission et sa présentation. Cela devait durer trois mois et cela a duré cinq ans. Ça a changé ma vie d’artiste, ma vie. Les téléspectateurs aimaient ce que je faisais. On me reconnaissait dans la rue et j’étais rassuré financièrement. J’étais intermittent, mais j’avais un revenu régulier. Tout roulait et dans mes castings de théâtre, cela a commencé à changer aussi. Parce qu’en présentant cette émission, j’avais aussi rassuré ma prise de parole. D’ailleurs, François Berléand recommande d’aller dans une gare pour observer les gens, pour voir l’intensité en action, leur justesse. Le comédien s’ancre par le travail. Moi, ma prestation s’appuyait sur le travail, une intervention préparée, une mise en scène, un texte, dans un objectif de représentation. J’ai connu le cœur qui bat très vite…

Présenter l’émission Flash conso sur France 3 a changé
la vie d’artiste de Jimmy Pagneux.

En jouant, cherchez-vous à emporter le public ?

J.P : Non, j’oublie le public. Je veux le respecter en ne jouant pas pour lui. Je déteste la séduction sur scène. Quand je vais voir quelqu’un sur scène, je ne vais pas voir quelqu’un qui est là pour me séduire. Je viens assister à quelque chose d’authentique, voir des comédiens, des humains, qui sont ensemble et solidaires… C’est sans doute pour cela que j’ai toujours refusé de faire un seul-en-scène. Je travaille dur pour continuer à jouer. Quand je joue au théâtre, je veux proposer de l’authentique.

Pourquoi avez-vous voulu monter Petits crimes conjugaux, la pièce d’Eric-Emmanuel Schmidt ?

J.P : Depuis plus de 15 ans, cette pièce ne quitte jamais mon chevet. Je les lue cent fois. Elle dit toute l’importance dans le couple de prendre soin de l’autre. L’amour, le couple, c’est tellement précieux que cela n’est jamais gagné. C’est une attention de chaque instant.

Jimmy Pagneux aime s’imprégner
de l’expérience du grand comédien.

Vous vous êtes donné les moyens d’obtenir les droits de cette pièce, de la mettre en scène et de la jouer. Vous êtes devenu un chef d’entreprise…

J.P : Je ne voulais pas la mettre en scène. Même si j’ai été formé à la mise en scène par René Gouzenne et amélioré au théâtre et au cinéma par François Berléand, mais j’ai essayé plusieurs metteurs-en-scène qui voulaient laisser leur patte et moi, je voulais qu’elle soit au service de l’auteur et de son texte. Alors je l’ai mise en scène. La pièce raconte la vie d’un couple et le public sait ce qu’est un couple, alors il faut que le couple qui joue soit crédible. Juste. Mais nous ne sommes que des outils, comme disait aussi Gouzenne. Alors je rappelle toujours à mes comédiennes que la première distribution de cette pièce a été Charlotte Rampling et Bernard Giraudeau ! Quel couple ! J’ai fait une mise en scène et des placements très simples. Le couple de comédiens mûrit sur scène et je dis à la comédienne qui joue avec moi d’amener peu à peu son essence, son vécu de femme…

« Quand je joue au théâtre, je veux proposer de l’authentique. »

1. Sur scène dans la pièce « Petits crimes conjugaux »
d’Éric-Emmanuel Schmitt
2. Rencontre avec le public après la représentation.

L’auteur a mis très peu d’indications sur le profil des deux personnages…

J.P : Oui, très peu. Quand je l’ai rencontré, Eric-Emmanuel Schmidt m’a regardé et il m’a dit : je suis curieux de voir. Pourquoi maintenant ? a-t-il ajouté. Ce à quoi j’ai répondu : parce que je sais maintenant ce que c’est d’aimer, d’être amoureux… Quand nous la jouons et que le théâtre est plein, je garde toujours à l’esprit que c’est avant tout pour Eric-Emmanuel Schmidt que le public est venu.

« Le travail me rassure dans ma légitimité. Le fait que je respecte les autres aussi. »

L’affiche officielle de sa série télé
Othello-Special agent & shadowman

Voyez-vous votre parcours comme un parcours difficile ? Un parcours de combattant ?

J.P : Je ne le trouve pas difficile et pas celui d’un combattant. Parce que je connais de vrais combattants, mes parents, par exemple. Il y a des difficultés, oui, mais c’est ce qui permet d’être poussés dans ses retranchements. C’est ce qui fait de moi un meilleur artiste. Le travail me rassure dans ma légitimité. Le fait que je respecte les autres aussi. Plus je travaille, plus je suis libre ensuite de circuler dans les mots, le jeu, plus je peux m’amuser. Moins je travaille, moins je me régale.

Cela n’a pas été trop dur, les vaches maigres ?

J.P : Toutes les histoires qu’on aime sont des catastrophes dont on s’est sorties. En ayant lu beaucoup de livres, je savais qu’une belle histoire passe par des hauts et des bas. Les bas n’ont jamais été des découragements. Je me disais : tu as envie ou pas ? J’ai douté, bien sûr. Il y a cinq ans, je me suis même demandé si j’avais raison de m’obstiner. Et en même temps, cela fait 30 ans que je suis dans le même corps de métier et que j’en vis. Alors j’en ai conclu que j’avais réussi !

C’est quoi réussir pour vous ?

J.P : Jouer un film d’action avec Denzel Washington. Sans doute parce que je l’ai vu jouer un avocat. Un métier dont j’ai rêvé aussi avant de découvrir que pour l’être, il fallait accepter de défendre des méchants. A l’époque, mon père m’a dit : je n’ai pas fait tout ça pour que tu finisses acteur !

Que diriez-vous de vous à quelqu’un qui ne vous connaît pas ? Que vous êtes un guerrier dans l’âme ? Un égocentrique qui se contrôle par le travail ? Un bourreau de vous-même ? Un rêveur ?

J.P : Un guerrier pacifique rêveur. Je ne suis pas un artiste qui aime souffrir, j’ai besoin de paix, d’amour, de rire, c’est comme ça que je suis la meilleure version de moi-même. Je m’aime au plus haut point, à savoir je connais mes défauts et mes qualités – et je suis loin d’être le meilleur – et j’aimerais que sur Terre tout le monde s’aime au plus haut point. Il y aurait moins de cette frustration responsable de la jalousie, de la violence, de la convoitise. J’aimerais m’aimer aussi fort que mes parents m’aiment. Inconditionnellement. J’ai l’impression que rien ne pourra changer leur amour pour moi. Je n’ai pas d’enfant, mais je suis témoin de leur amour pour moi. Aussi, mon art n’est pas prioritaire, mais il aère, il distrait. Pour moi, les artistes sont des soupapes de dépressurisation.

Vous tenez le rôle principal dans la série Othello que vous avez écrite. Vous y êtes un ancien agent spécial un peu spécial qui revient aux affaires…

J.P : Cette série est inspirée d’Othello, la tragédie de William Shakespeare. Et qui dit Othello dit Desdémone, sa femme. Dans ma série, Othello, ancien des Forces spéciales, est accusé du meurtre de sa femme. Il perd toutes ses accréditations pour exercer, mais il est réhabilité à la suite de meurtres en série et d’un kidnapping d’enfant et reforme son contingent d’hommes. Mais il veut avant tout retrouver le meurtrier de sa femme. Parce que ce n’est pas lui.

L’idée vous est venue il y a longtemps ?

J.P : Non, mais j’avais travaillé le monologue d’Othello dans la pièce de Shakespeare en français pour le présenter à des casteurs il y a 12 ans. Parce que le personnage est haut en couleurs et a été joué par de nombreux acteurs de renom. Un client a montré le monologue à des agences artistiques de Los Angeles et de New York et elles ont voulu que j’envoie une vidéo en anglais. Je me suis alors posé la question : qui serait Othello aujourd’hui ? J’ai fait une vidéo avec mon personnage moderne en plus du monologue en anglais et j’ai envoyé le tout aux Américains qui m’ont invité à venir les rencontrer en juin prochain.

Sur la scène du théâtre à l’italienne de Bagnères-de-Luchon.

Mais avant cette rencontre avec les Américains, vous avez choisi d’organiser une avant-première à Toulouse…

J.P : Oui, je présenterai la bande-annonce et le premier épisode de la série dans une salle de cinéma toulousaine le 22 avril prochain. Je suis chauvin ! La France est un pays extraordinaire. Je n’ai pas vraiment de fascination pour les Etats-Unis, mais je présenterai ensuite le tout à New York en juin.

Cet Othello vous ressemble ?

J.P : Non, pas du tout. Il a des méthodes expéditives. Je n’y connais pas grand-chose au militaire et j’ai confiance en la justice. Lui, non.

« Je ne suis pas un artiste qui aime souffrir. »

Qu’est-ce que vous changeriez de la société actuelle ?

J.P : Dans cette société me manque la bienveillance, la vraie, celle qui est nimbée d’amour, de respect, de l’oubli de soi pour aider l’autre, et l’humilité.

A quoi rêvez-vous ?

J.P : Personnellement, j’aimerais que mes proches soient immortels. C’est insupportable de penser que parce que c’est dans l’ordre des choses, je vais être amené à dire au-revoir à mes parents. Je rêve que cela continue. Professionnellement, rencontrer Denzel Washington. Et je le rencontrerai. Parce que c’est avec lui que tout a commencé… J’appellerai alors mon père pour le lui dire et il sera plus heureux que moi. Je le sais.

Photos Jimmy Pagneux production

www.jimmypagneuxproduction-pcc.com/biographies

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Interview réalisé par Carine HAHN.

Agnès Desarthe, la vie à tous les âges

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Auteure prolifique de 57 livres pour la jeunesse et les adultes, mère de deux « fournées » d’enfants, Agnès Desarthe, 57 ans, sait voyager à travers les âges…Dans son dernier roman, Le château des rentiers (1), elle nous invite dans une tour du XIIIème arrondissement de Paris, chez ses grands-parents maternels, juifs de Bessarabie rescapés des camps d’extermination… Pour goûter avec eux à une vieillesse vécue comme un privilège, la porte de leur deux-pièces ouverte à leurs amis. Rencontre avec une femme puissante. Au-delà du temps.

A quoi ressemblait votre enfance ?
Agnès Desarthe : Un grand frère (2), une petite sœur (3), moi au milieu et deux parents. Tout ça dans le même appartement dans le XIIIème arrondissement de Paris. De mes 0 à mes 19 ans dans une vraie continuité. Nous étions cinq, une famille très soudée. Certains amis nous appelaient « le clan », parce que nous aimions les mêmes films, les mêmes musiques.

Mon père (4) exerçait son métier de pédiatre dans l’appartement. Nous espionnions les patients quand ils arrivaient à son cabinet. Nous ne devions pas faire de bruit et, le week-end, nous allions jouer dans la salle d’attente avec les jouets qui avaient l’air mieux que les nôtres.

Ma mère a arrêté d’enseigner quand je suis née. Elle était angliciste de formation. Ensuite, elle prenait les rendez-vous pour mon père et faisait sa comptabilité. Rien de bien exaltant. Je lui ai d’ailleurs imaginé une vie plus glamour dans un livre pour enfants (5) …

J’ai adoré mon école maternelle, La cité dorée. C’était une école de quartier qui ressemblait à une maison de dessin d’enfant. J’y ai appris la pratique artistique, la liberté qu’elle donne, la transe dans laquelle elle nous plonge… Ma maîtresse, qui est devenue un personnage que j’évoque dans mes livres, me conseillait pour la peinture avec le même sérieux que pour l’alphabet. Je ne voulais pas aller en récré, je voulais peindre !

« J’étais décidée à écrire et à devenir écrivain tôt. Déjà à 15 ans, quand je regardais l’émission Apostrophes, je me demandais quand j’y serais invitée. » 

Quelles études avez-vous choisies ?
A.D : J’ai fait hypokhâgne et khâgne un peu par hasard. Surtout parce que je savais qu’ensuite, si je réussissais le concours de Normale Sup, je serais payée pour étudier et pourrais être ainsi autonome financièrement. J’étais prête à tout renier pour y entrer. Seul mon objectif comptait.

On me disait que je n’étais pas bonne en dissertation, alors j’ai choisi l’anglais en spécialité et il m’a sauvée. Je suis ainsi entrée à l’Ecole Normale Supérieure. C’était génial. On était en effet payés et il y avait du vin à la cantine. Le paradis.

A 19 ans, je gagnais ma vie. J’étais passionnée d’études, j’allais à tous les cours qu’on pouvait prendre, pour apprendre encore et encore. Je n’étais pas blasée, ni effrayée d’avance. Je travaillais dans la joie.

Vous vouliez enseigner ?
A.D : Jamais. J’ai remplacé une fois ma prof de version à Normale Sup et j’ai réalisé que cela me prenait tout mon temps, parce que je voulais sortir les élèves d’affaires. Alors si j’avais enseigné à des élèves de cinquième de quartiers défavorisés, je me serais donnée totalement en pâture et je n’aurais pas pu écrire. J’ai donc demandé un congé pour convenance personnelle, puis un deuxième, puis un troisième… Et au bout d’un moment, ils m’ont dit que je n’y avais plus droit, mais j’ai quand même coché « congé » et cela m’a éjectée du système.

Mais, en tant que Normalienne, ne deviez-vous pas des années d’enseignement à l’Education Nationale ?
A.D : Si, des années que je n’ai pas faites. Un jour, j’ai reçu un coup de fil de l’Education Nationale et j’ai pensé que c’était la fin de ma clandestinité. La personne qui m’a appelée avait l’impression de m’avoir causé du tort en m’ayant perdue. C’était une conversation surréaliste. Je n’ai pas trop parlé. Elle m’a demandé si j’étais heureuse. J’ai répondu oui. Elle a dit : alors je reperds votre dossier ? Et elle a raccroché. Et puis, j’ai été dénoncée au Rectorat par une ancienne prof, à qui on a répondu qu’avec mes livres je faisais autant pour les enfants que si j’enseignais. C’est fou ! J’ai beaucoup de gratitude pour ce système qui m’a comprise dans mon désir d’écrire pour les enfants et s’est montré d’une générosité effarante.

Depuis quand saviez-vous que vous vouliez écrire ?
(Elle montre une assiette qu’elle a peinte à l’âge de 4 ans et demi).
A.D : A la maternelle, j’alignais des motifs par ligne sur les jupes des princesses que je peignais, qui étaient comme des signes avec un rythme… Alors que je ne savais pas encore écrire. Pendant longtemps, faire ça, c’était écrire pour moi. J’avais aussi la passion de raconter des histoires à mes camarades, des fables, c’était mon véhicule social.

J’étais décidée à écrire et à devenir écrivain tôt. Déjà à 15 ans, quand je regardais l’émission Apostrophes, je me demandais quand j’y serais invitée.

Je ne sais pas d’où ça vient… Dans ma famille, on nous poussait à faire des études ; il fallait faire une grande école, de la musique et être parfaits. On était des enfants chanceux de parents qui avaient eu une vie difficile et des petits-enfants de grands- parents qui avaient eu une vie horrible. On avait intérêt à honorer notre chance.

« J’écris quand j’ai le temps, au milieu de l’autre temps. »

Comment avez-vous commencé dans le métier d’écrire ?
A.D : J’ai cherché du boulot dans l’édition. On m’a donné des fiches de lecture, mais je ne gagnais pas bien ma vie. Au bout d’un an, j’avais 23 ans, un éditeur pour qui je travaillais m’a envoyée chez Geneviève Brisac, qui était éditrice à l’Ecole des Loisirs et normalienne comme moi. Elle m’a demandé quel était le livre qui m’avait vraiment plu. Contrairement à tous les autres éditeurs qui me demandaient si je savais taper à la machine… Je lui ai répondu qu’elle ne pouvait pas connaître Une lubie de M. Fortune de Sylvia Townsend Warner.

Et elle m’a dit : ça tombe bien, c’est un de mes livres préférés. Un vrai coup de foudre ! En sortant de son bureau, j’avais du travail : un livre à traduire. Et c’est comme ça que j’ai commencé tout ce que j’ai commencé. Si Geneviève avait édité des livres pour cigognes, j’aurais écrit des livres pour cigognes. Je voulais travailler pour elle, parce que c’était une éditrice et une auteure géniale.

Vous avez donc commencé par la traduction. Quand est venu le temps de votre écriture ?
A.D : Un jour, Geneviève Brisac, qui savait que je voulais écrire, m’a demandé un texte. Je lui ai proposé un conte, mais elle l’a refusé. Un moment cuisant, mais fondateur de la confiance qui nous lie. Parce que j’ai su alors qu’elle n’accepterait rien pour me faire plaisir. Elle m’a demandé dans la foulée d’écrire quelque chose de proche de moi. Et j’ai écrit Je ne t’aime pas Paulus (6). A partir de là, j’ai toujours traduit des livres pour enfants et toujours écrit. Quand Geneviève Brisac a quitté l’Ecole des loisirs, je l’ai quittée aussi.

Elle a ensuite parlé de moi à Olivier Cohen, fondateur des éditions de l’Olivier, qui m’a alors demandé un livre pour adultes. Et il y a eu un enchaînement vertueux incroyable. Aujourd’hui, je continue de traduire et j’écris.

Vous dîtes souvent que vous faîtes d’autres choses qu’écrire…
A.D : La maison est plus grande maintenant que nous vivons à la campagne et me prend beaucoup de temps. Le ménage, le linge, le jardin… Et, à force de temps passé à régler l’administratif, j’ai aussi l’impression d’être la secrétaire martyrisée de Mme Desarthe qui ne veut pas être dérangée. Je fais aussi beaucoup la cuisine ; c’est pour moi un moment de créativité magique.

Il y a toujours aussi le livre en cours et tout ce qu’il y a autour : écrire une chanson, une nouvelle, un article, participer à un projet collectif, à un spectacle… Des tas de petites choses périphériques qui peuvent m’éloigner du livre pendant des semaines. J’adorerais ne rien faire à certains moments, mais je n’y arrive pas. Je lis des interview d’écrivains à l’emploi du temps bien réglé. Mais chez moi, c’est haché.

J’écris quand j’ai le temps, au milieu de l’autre temps. J’ai du mal à résister à l’amitié. Si un ami m’appelle et me dit : je viens, je ne lui dis pas que je travaille, même si je travaille. C’est toujours plus important, l’amitié. A la campagne, les gens passent aussi et j’adore ça. Ils frappent à la porte, prennent un café, nous allons nous promener. Je ne suis pas dans la rentabilité. Mais mon système fonctionne. Et je n’écris jamais la nuit, parce que je ne veux pas abîmer mon sommeil.

D’où vient votre grand pouvoir de concentration ?
A.D : L’année où j’ai commencé à écrire, j’ai eu mon premier enfant, qui ne faisait pas beaucoup la sieste et j’ai développé l’habilité à être complètement à ce que je fais quand je le fais. Ça m’a permis d’être maman, traductrice, écrivain… Le travail ne s’arrête jamais. Je monte en pression comme une cocotte-minute et, ensuite, je lâche ce que j’ai à écrire.

Vous vous êtes installée en Normandie il y a quelques années. Paris, vous y allez encore ?
A.D : Oui, pour voir trois de mes enfants maintenant. C’est la ville où j’ai vécu plus de 50 ans et j’aime qu’elle me soit familière, d’autant plus parce que je n’y vis plus. J’ai un attachement tendre à certains quartiers qui sont liés à certains souvenirs. Le temps devient de l’espace et l’espace du temps. Cela donne une sensation presque enivrante. Mais les gens ont l’air malheureux et font la gueule. Tout y est compliqué et on y est sans cesse confronté à une brutalité gratuite et à la misère. Tout ça est sorti de ma vie maintenant. Dans ma campagne normande, j’ai perdu énormément en stress.

« Pour eux, c’était du temps en plus, la vieillesse. Un privilège. Ils ne comptaient pas à l’envers. Ils savaient la chance qu’ils avaient d’être vivants. »

Dans votre nouveau livre, vous évoquez vos grands-parents maternels qui, à 65 ans, achètent un petit deux-pièces sur plan dans le XIIIème arrondissement ?
A.D : Ils ont quitté leur petit appartement sans ascenseur rue du Vieux Colombier pour se rapprocher de nous. Notre quartier -à l’exception de notre immeuble en pierre de taille et de mon école- avait été totalement détruit. Jusqu’à la construction des tours, comme celle où se sont installés mes grands-parents. Ils y laissaient leur porte ouverte à leurs amis. Il régnait là une vraie culture de l’amitié, qui venait peut-être de leur passé communiste. Ils avaient traversé la même tragédie et ils avaient la solidarité du deuil. Beaucoup avaient perdu un conjoint en camp d’extermination.

La mort est derrière eux, ils y ont échappé… Cette communauté qu’ils créent, c’est que du bonheur au présent…
A.D : Pour eux, c’était du temps en plus, la vieillesse. Un privilège. Ils ne comptaient pas à l’envers. Ils savaient la chance qu’ils avaient d’être vivants.

Mes grands-parents, c’était l’expérience collective de l’élimination. Cela m’a fait réfléchir sur le comment ma génération, qui a vécu des années plutôt « pépères », sans véritable drame collectif, allait vieillir. Parce que nous pouvons parfois avoir des réactions de colère d’enfants gâtés. Un peu comme les boomers qui nous précèdent.

Je suis très attachée au collectif. Parce que nous vivons plus vieux aujourd’hui, mais aussi parce que nous savons que nous allons perdre en vigueur et en pouvoir d’achat, il faut nous organiser. Que faire de nous ? Que faire pour ne pas encombrer ? Et, plus égoïstement, que faire pour pouvoir continuer et être là aussi utilement et agréablement que possible ?

 

« Je suis à la fois une jeune mère d’enfants adultes et une vieille maman d’enfants ados. Je suis les deux en même temps. Je ne sais vraiment pas quel âge j’ai. »

Vous vous sentez vieillir ?
A.D : J’ai eu une pathologie de vieille alors que je n’étais pas âgée et cela m’a permis d’effectuer un voyage dans le temps un peu plus rapide. Je ne pratique pas l’écriture thérapeutique, mais plutôt l’écriture spéculative. J’ai ainsi eu l’occasion d’aller explorer une cohorte qui n’est pas la mienne, de l’espionner. Peut-être que je n’aurai pas l’envie d’écrire là-dessus quand je serai vieille, alors autant le faire maintenant.

Qu’est-ce que ça veut dire être vieille pour vous ?
A.D : J’ai deux fournées d’enfants. Quatre en tout. Une double maternité. Je suis à la fois une jeune mère d’enfants adultes et une vieille maman d’enfants ados. Je suis les deux en même temps. Je ne sais vraiment pas quel âge j’ai. Parce que quand je suis avec mes enfants adultes, je me sens très jeune, et quand je suis avec les ados, je me sens très vieille. Je n’ai pas l’âge des mères de leurs amis et je vois bien que je ne suis pas la même mère non plus. Cela crée une confusion en moi que je n’essaie pas de mettre au clair. Pour moi, le temps d’une vie ne se déroule pas sous la forme d’une flèche ou d’un vecteur, mais bien plutôt comme une bobine. On est tout le temps près du noyau, du début.

« Pour moi, le temps d’une vie ne se déroule pas sous la forme d’une flèche ou d’un vecteur, mais bien plutôt comme une bobine. On est tout le temps près du noyau, du début. »

Dans le livre, les amis à qui vous proposez votre projet d’habitat collectif, de phalanstère, ne sont pas tous convaincus…
A.D : Oui, pas tous, parce que certains ne se sentent pas concernés et éprouvent même du dégoût. Mais d’autres regardent déjà les annonces, repèrent même des hameaux… L’objet même du livre, c’est de me donner l’auto-envie d’y être puisque je vais y être à un moment. Il doit bien y avoir quelque chose d’agréable.

Je crois que rester visitable est important. Et puis, comme le sirop qu’on doit diluer parce qu’il est trop concentré à boire, c’est bien de diluer la famille dans l’amitié. Comme dans les expériences collectivistes. Quand on porte une poutre à cinq, c’est moins lourd que tout seul. Alors pourquoi ne pas se répartir le poids de la vieillesse.

(1) Editions de l’Olivier, 2023.
(2) Laurent Naouri, chanteur d’opéra.
(3) Elsa Rooke, metteuse en scène d’opéra.
(4) Aldo Naouri.
(5) La femme du bouc émissaire, L’école des loisirs, 1993.
(6) L’Ecole des Loisirs, 1991.

Le bureau en Normandie depuis 2017.

www.agnesdesarthe.com

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Interview réalisé par Carine HAHN.

Cédric Soulette, un coq dans les tripes

By | Le Mag - LE DIVAN, Le Mag

Enfant du Sud-Ouest, Cédric Soulette a grandi sur un terrain de rugby jusqu’à devenir un pilier émérite du XV de France et marquer les mémoires d’un « coup de tête » lors de la demi-finale de la Coupe du monde de 1999 contre les All Blacks. L’ancien international consacre aujourd’hui sa deuxième vie à l’art et a choisi le coq -toujours- pour figure de proue de son entreprise. A quelques mois de la prochaine Coupe du monde de rugby, il nous confie son désir toujours ardent de défendre l’identité française.

Vous êtes né à Béziers. Jouer au rugby, était-ce réellement un choix ?
Cédric Soulette : Non, pas vraiment, c’était plutôt par dépit. Comme beaucoup d’adolescents, j’ai fait beaucoup de sport. J’ai commencé par le judo, ce qui m’a aidé d’un point de vue psychomoteur, mais je n’y prenais pas de plaisir immédiat. Au village, j’ai fait aussi du foot pendant deux ans, mais j’ai marqué deux fois contre mon équipe et on m’a demandé alors d’aller voir du côté du club de rugby.

L’aventure du rugby se joue le premier jour. J’avais 13 ans, l’entraîneur, M. Hugon, m’a dit tout simplement : comment tu t’appelles ? J’ai répondu : Cédric. Et il a lancé à la cantonade : eh bien, faîtes comme Cédric ! Je me suis senti valorisé. C’est important pour se construire à la pré-adolescence et cela génère une belle énergie.

Vous avez joué pendant 15 ans dans trois clubs prestigieux que sont Béziers, Toulouse et Clermont-Ferrand et 13 fois en équipe de France. Un beau palmarès ! Quels souvenirs en gardez-vous ?
C.S : J’ai joué dans toutes les toutes catégories en équipe de France depuis mes débuts en junior jusqu’à la grande équipe de France. Je dois tant au ballon ovale et à tout ce qui conditionne ce jeu. De mon expérience de cette époque, qui n’a rien à voir avec celle que vivent les joueurs d’aujourd’hui, je garde le souvenir de l’amateurisme, de la disponibilité des gens pour que cette discipline fonctionne, de la richesse de la diversité sociale des joueurs que nous étions et de nos échanges. J’ai vécu la double transition de l’amateurisme au semi-professionnalisme et du semi-professionnalisme au professionnalisme. Dans les équipes, il y avait alors aussi bien des banquiers que des maçons. Aujourd’hui, les joueurs sont plus protégés et adulés. Comme une élite. On les regarde derrière une barrière.

« Cela m’a permis de réfléchir à ce que je voulais vraiment et à me protéger pour ne pas oublier qui je suis. »

Etes-vous nostalgique de votre époque ?
C.S. : Non, j’ai vécu les trois phases, car j’ai eu aussi droit à l’adulation. Cela m’a permis de réfléchir à ce que je voulais vraiment et à me protéger pour ne pas oublier qui je suis.

Les Français ont le souvenir de votre «coup de tête» pour neutraliser le n°7 des All Blacks lors de la victoire des Bleus en demi-finale de la Coupe du monde en 1999… Et vous ?
C.S. : C’est vrai que nous avons vécu un moment en communion avec les passionnés du rugby. Le peuple français a classé ce match dans les matchs de légende, mais moi, je retiens que nous avons perdu en finale. Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, j’ai pris l’habitude de regarder ce que je manque. Une compétition se gère émotionnellement au-delà de la victoire en demi-finale. Et le conditionnement mental doit nous pousser vers l’objectif qui suit. Nous nous sommes un peu endormis après la victoire en demi-finale. C’est une leçon. Alors, de mon côté, je retiens plutôt notre victoire en Grand Chelem en 1998. Une compétition menée avec un état d’esprit constant de détermination et de cohésion.

Le coup de tête, c’est sympa, mais c’est un détail. Dans un sport collectif, on doit être plus sur la performance du groupe que sur une action de jeu.

 

Photos Cédric Soulette Un coq dans les tripes Le Mag Différence Séniors Héraclide

 

En 2005, votre carrière de sportif de haut niveau prend fin et vous commencez une deuxième vie dans le domaine de l’art. Qu’est-ce qui vous a motivé dans ce virage ?
C.S. : J’étais dans une curiosité précoce. J’ai aimé très jeune la matière, les artistes… Et j’aimais dessiner. J’ai très tôt acheté des pièces originales, des tableaux… Ce virage, je l’ai anticipé. J’avais le souhait d’aller vers l’art quand je jouais encore au rugby. Je dessinais quand je m’ennuyais en fin de soirée et j’offrais mes dessins. J’avais besoin de m’évader plutôt que de bâiller.

Quand avez-vous créé votre entreprise Stan’art ?
C.S. : Quand je jouais encore, pour facturer mes droits à l’image. « Stan » est le sobriquet qu’on m’avait donné avec affection dans l’équipe. Et puis, c’est devenu quelque chose de sérieux.

En tant que joueur, j’étais très investi dans l’associatif dédié aux enfants malades. Mais quand j’ai arrêté le rugby à haut niveau, je ne me suis plus senti crédible auprès des enfants, eux qui sont tellement dans le présent ; je ne voulais pas seulement leur parler de qui j’étais avant. Alors, j’ai plutôt choisi de mener mon entreprise en y associant une action associative. Je verse donc de l’argent à des associations.

Vous préférez donc vous concentrer sur le présent ?
C.S. : Oui, la vie d’un sportif de haut niveau, c’est une remise en question constante, il ne faut pas s’endormir. Et pour faire une création, il faut travailler et sans cesse se renouveler. Parfois, cela n’est pas facile, parce que mes idées n’avancent pas aussi vite que je le voudrais. Mais quand j’arrive à mettre sur la table ce que je veux, après souvent des mois de travail et de doutes, j’en tire une réelle satisfaction.

Quelle est la mission de Stan’Art ?
C.S. : Pour les initiés, aujourd’hui, Soulette, c’est le coq, et j’en suis heureux. J’ai en effet créé un coq qui peut être fabriqué dans toutes les matières et se décliner à mon envie et celle d’autres artistes quand je le leur confie. Au service des entreprises et des institutions. C’est une façon pour moi de défendre l’identité française. Parce que mon grand-père a été déporté, parce que j’ai joué en équipe de France, parce que j’ai eu un coq sur le maillot, parce que nous devons être fiers de nos couleurs… C’est mon coq, c’est moi qui l’ai créé. Je travaille aussi beaucoup sur le monde du vin, sur les grappes de raisin, et sur les enclumes, en hommage au poste de pilier que j’avais. J’étais une tête d’enclume dans l’équipe.

A quoi rêvez-vous aujourd’hui ?
C.S. : J’ai créé 14 000 coqs ! Mais pour cela, je n’ai pu compter que sur ma volonté. Car, quand on passe de pilier à la création artistique, ce n’est vraiment pas facile. Aujourd’hui, à 51 ans, je n’ai plus envie de courir la planète pour solliciter les uns et les autres. J’ai besoin d’apaisement et d’avancer en choisissant mon temps de travail. Pour que mes dernières années d’activité deviennent un héritage. J’ai beaucoup appris sur moi et sur les autres et je souhaite me démarquer de ce que j’étais hier pour m’améliorer. La vie est là, fragile, mais elle est là. J’éviterai donc de me mettre la rate au court-bouillon.

 

 

stanart.fr

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Interview réalisé par Carine HAHN.

Le combat captivant d’Amandine RENAUD

By | Le Mag - LE DIVAN, Le Mag

Installée en République démocratique du Congo, la primatologue Amandine Renaud, 41 ans, consacre sa vie à la sauvegarde et à la conservation des chimpanzés, aujourd’hui menacés de disparition (1). Avec son association P-WAC (2), elle a fondé un centre de réhabilitation en pleine forêt (3), leur milieu naturel, et au cœur des populations locales. Rencontre avec une femme d’action passionnée.

Enfant, imaginiez-vous vivre en Afrique au cœur de la forêt et veiller sur des singes ?

Amandine RENAUD : J’ai toujours été attirée par le monde animal et la forêt. Je me souviens que j’enguirlandais les voisins qui se pendaient aux branches des arbres de crainte que cela leur soit douloureux. J’ai voulu travailler avec les animaux, la nature, et je suis passée par plusieurs phases, mais une chose est sûre, il fallait que mon métier dépote, me passionne et soit en lien avec la préservation de la nature.

Lipipi, orpheline recueillie à l’âge de six mois.

Comment vous est venue l’envie de devenir primatologue ?

A.R. : Selon ma famille, à sept ans, j’ai vu le film « Gorilles dans la brume » sur la vie de Dian Fossey. Mais je n’en ai pas un souvenir précis pour déclarer que cela m’aurait poussée à me dire « c’est ce que je veux faire ». En fait, je n’ai pas réussi à faire d’études scientifiques, alors je me suis d’abord tournée vers la finance. Un domaine qui m’a énormément appris en matière de rigueur et de budget. J’ai travaillé dans une banque pendant sept ans, ce qui m’a permis de financer mes voyages et la suite de mes études. A 22 ans, j’ai mis les pieds au pays des « poilus » comme je les appelle. Je suis partie en mission bénévole en Afrique et là, je suis tombée amoureuse des chimpanzés. Ils m’ont tellement appris, pour ne pas dire tout, sur le monde des primates. J’ai su alors que ma carrière était auprès d’eux ! A ce retour de mission, j’ai repris mes études par correspondance tout en travaillant, jusqu’à intégrer une université anglaise pour devenir primatologue (NDRL : le diplôme n’existe pas en France).

Vous menez aujourd’hui une thèse en anthropologie de la nature… Qu’est-ce que qui vous passionne dans la primatologie et dans ce nouveau domaine ?

A.R. : Avant la primatologie, j’ai étudié la psychologie. Ces deux domaines sont complémentaires car, ne l’oublions pas, nous sommes des primates ! J’ai ensuite choisi de passer en anthropologie de la nature afin d’étudier les relations hommes-faune sauvage. Ce qui s’avère nécessaire quand on veut mettre en place des stratégies de préservation d’espèces menacées par l’homme. Ces trois disciplines sont interconnectées : on étudie l’homme, le singe et leurs interactions pour mieux vivre en harmonie. La boucle est bouclée ! Malgré ce cursus universitaire, j’ai décidé de laisser la recherche de côté, et de me focaliser sur ce qui me tient vraiment à cœur : la protection in situ (4) des primates, de leur habitat et des actions concrètes de préservation et de sauvegarde des chimpanzés, avec l’implication des populations locales.

L’être humain partage un ancêtre commun et 99% de gènes avec le chimpanzé, son plus proche cousin. Mais une fois adulte, ce dernier a de 5 à 7 fois la force d’un homme.

 

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »

Albert Einstein

Quelle est votre journée-type de travail ?

A.R. : Je n’ai pas de journée-type. En forêt, aucune journée ne ressemble à une autre, mais je me lève toujours avec le soleil. Mon action consiste à recueillir, soigner et, à terme, remettre en liberté des chimpanzés victimes de braconnage et/ou de maltraitance. Je peux donc aussi bien observer les orphelins du site, intervenir en cas de maladie, aider l’équipe au suivi de faune sauvage que planter des arbres au camp, rencontrer les villageois pour travailler sur des projets, tout comme je peux aussi passer ma journée au bureau à chercher des fonds et des partenaires, gérer les réseaux sociaux, rédiger des rapports… Je donne aussi des conférences tout public et j’organise des animations pour les enfants. Et je gère l’équipe et la logistique.

 

(1) Les chimpanzés étaient deux millions au début du XXème siècle et ne seraient plus que 200 000, selon P-WAC. Ils sont présents dans 21 pays.

(2) Project for wildlife and apes conservation ou Projet pour la vie sauvage et la conservation des primates.

(3) Le centre est situé dans la forêt de Kiobo, à une dizaine d’heures de route de Kinshasa.

(4) Dans leur milieu naturel.

Pour lutter contre la déforestation qui sévit en RDC, P-WAC a déjà planté des milliers d’arbres.

Amandine Renaud avec une partie de son équipe.

 

Crédits photos : © p-wac.org

Une interview réalisée par Carine HAHN.

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Assurance-vie : choisir un bon contrat

By | Le Mag - BON A SAVOIR, Le Mag

40% des ménages français détiennent une assurance-vie. Ce placement tout terrain peut en effet s’adapter à tous les objectifs patrimoniaux. Mais pour en tirer le meilleur parti, encore faut-il avoir choisi un contrat de qualité.

L’assurance-vie est une enveloppe financière dans laquelle peut être versé de l’argent librement et sans engagement. L’assureur s’occupe de tout et notamment de la valorisation du capital. À tout moment, le détenteur peut récupérer tout ou partie de son épargne. Et la règle fiscale lui devient plus favorable dès que le contrat atteint huit ans d’existence. S’il décède, le capital est transmis, dans un cadre fiscal avantageux, au(x) bénéficiaire(s) qu’il a désigné(s) dans le contrat.

Un placement à équilibrer

Ce que rapporte l’assurance-vie dépend des supports financiers choisis pour investir. Les fonds en euros, qui garantissent la sécurité du capital, ont depuis dix ans un rendement en baisse. Mais il est également possible d’investir sur des supports en actions aux rendements bien plus élevés certaines années, qui, eux, sont sans aucune garantie en capital.

Les fonds en euros restent cependant un outil indispensable pour sécuriser un capital d’autant plus que les montants investis n’y sont pas plafonnés. Mais pour gagner plus, il est intéressant de diversifier la mise et donc de prendre des risques. La gestion pilotée ou encore la pierre-papier peuvent être, par exemple, des solutions.

Plus de 200 contrats d’assurance-vie sont aujourd’hui commercialisés. Avancer sur ce marché avec prudence et prendre le temps d’examiner les offres avant d’en choisir une est essentiel.

 

Textes de Carine Hahn.

Soins en fin de vie : exprimez vos volontés !

By | Le Mag - BON A SAVOIR, Le Mag

Quelle que soit votre état de santé d’aujourd’hui, si vous avez au moins 18 ans, vous pouvez, si vous le souhaitez, rédiger des directives anticipées concernant votre fin de vie.

POURQUOI FAIRE CETTE DÉCLARATION ? 

Pour faire connaître à votre médecin et à vos proches ce que vous ne voulez pas en ce qui concerne les décisions médicales à prendre si vous vous retrouviez dans l’incapacité de communiquer à l’approche de votre fin de vie, notamment après un accident grave ou à l’issue d’une maladie rare.

QUAND LA RÉDIGER ? 

N’importe quand, que vous soyez en bonne santé ou malade, certains évènements s’avérant propices (changement de conditions de vie, annonce d’une maladie rare…)

Sa validité n’a pas de limite de temps et vous pouvez la modifier ou l’annuler à tout moment.

COMMENT VOUS Y PRENDRE ? 

En écrivant vos directives sur une simple feuille de papier datée et signée ou en remplissant un formulaire (cf. modèles sur has-santé.fr ou solidarites-sante.gouv.fr ou appeler le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie au 08 11 02 03 00 – 0,006 euros/mn + prix d’un appel local).

En faisant écrire à quelqu’un à votre place, devant vous et deux témoins, si vous êtes dans l’impossibilité physique d’écrire seul.

QUELS ÉLÉMENTS INDIQUER ? 

Votre identité et vos coordonnées, celles de votre personne de confiance* si l’avez désignée (ce qui est recommandé).

Les traitements ou actes médicaux à engager, limiter, arrêter ou refuser : réanimation, assistance respiratoire, dialyse, alimentation artificielle, maintien artificiel de vos fonctions vitales, sédation profonde et continue associée à un traitement de la douleur jusqu’au décès…

D’autres informations, souhaits ou convictions : situation personnelle ou familiale, présence de personnes auxquelles vous tenez, lieu de fin de vie, craintes (douleur, angoisse…), etc.

Où conserver votre document ?

Chez vous dans un endroit facilement accessible. Vous pouvez aussi le confier à votre personne de confiance* ou à vos proches ou le remettre à votre médecin ou à l’établissement où vous êtes admis (il sera intégré à votre dossier médical) ou encore l’enregistrer dans votre dossier médical partagé.

Informez votre personne de confiance, votre médecin et vos proches de son existence et de son lieu de conservation.

*C’est elle qui sera consultée en priorité comme témoin de vos volontés. Vous pouvez désigner toute personne majeure de votre entourage dès lors qu’elle accepte cette mission.

Bon à savoir Soins en fin de vie : Exprimez vos volontés Le Mag Différence Sénior Héraclide

 

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Textes de Carine Hahn.

Livrets d’épargne : point trop n’en faut

By | Le Mag - BON A SAVOIR, Le Mag

80% des ménages français détiennent un livret A, qui pèse 343,4 milliards d’euros (fin 2021). Mais avec la hausse des prix, le poids des livrets doit être limité dans votre patrimoine pour l’optimiser.

L’argent que vous avez placé sur un livret d’épargne ne connaitra pas de baisse, c’est garanti. Mieux, il va grossir, un taux d’intérêt étant appliqué par quinzaine. Toute personne, même mineure, peut détenir un livret A. Pas de frais, pas d’impôt sur les gains et liberté totale d’y effectuer des versements –en respectant les plafonds sur les livrets réglementés (22 950 euros pour le livret A)-, puis d’y retirer de l’argent en cas de besoin.

Même si le taux annuel du livret A est passé de 1 à 2% au 1er août dernier, y compris de tout impôt, il ne fait pas d’étincelles. Et pourtant, même si son rendement est faible, il est un matelas de sécurité financière qui a pour avantage d’être immédiatement disponible par un virement sur le compte courant. Pour autant, inutile de remplir à l’excès ses livrets. C’est une source d’appauvrissement compte de l’inflation.

A DECOUVRIR : à 30km de la résidence Héraclide “Les Vignes d’Olonzac” … Narbonne

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 1. Maison Trenet

Surnommé à ses débuts « Le fou chantant », Charles Trenet est l’auteur de mille chansons à l’inspiration souvent poétique. Cet artiste exceptionnel est né dans une « maison aux volets verts » à Narbonne le 18 mai 1913. Située au 13 de la rue qui porte aujourd’hui son nom, la bâtisse fut aussi pour lui un lieu d’inspiration et d’épanouissement de son talent artistique. Ouverte au public depuis novembre 2000, la maison Trénet propose une scénographie audiovisuelle et interactive. Le visiteur peut y découvrir documents d’archives et souvenirs personnels ; il se retrouve plongé dans le « jardin extraordinaire » chanté par Trenet.

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Coordonnées : 

13 avenue Charles Trenet, 11100 Narbonne

04 68 58 19 13   |    palais@mairie-narbonne.fr

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Ouvert tous les jours :

  • 15/07 au 31/10 : de 10h à 13h et de 14h30 à 18h
  • 01/11 au 14/07 : sauf le mardi, de 10h à 12h et de 14h à 17h.
  • Fermetures annuelles les 01/11, 11/11, 25/12, 01/01 et 01/05.

Pour des raisons de sécurité, la Maison accueille 18 personnes maximum par visite.

VOYAGE AUTOUR DES RESIDENCES HERACLIDE A DECOUVRIR NARBONNE LE MAG DIFFERENCE SENIORS HERACLIDE TOUT DROIT RESERVE

 2. Cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur et Cloître

Héritière des cathédrales gothiques du Nord de la France, la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur domine la ville. Doté de voûtes audacieuses, ce vaste chœur hisse ses arcs-boutants et ses clochers à plus de 60 mètres, tandis que le retable sculpté de la chapelle Notre-Dame de Bethléem, chef d’œuvre de l’art gothique européen du XIVe siècle, se dévoile avec raffinement. Au cœur du centre historique médiéval, la cathédrale constitue, avec le cloître et le palais des Archevêques, un ensemble monumental prestigieux.

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Rue Armand Gautier, 11100 Narbonne

04 68 32 09 52   |   palais@mairie-narbonne.fr

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Accès : rue Armand Gautier ou cloître. Entrée libre.

  • De juin à septembre tous les jours de 10h à 18h.
  • De octobre à mai de 10h à 12h45 et de 14h à 18h.

 3. Trésor de la cathédrale

Située à l’étage de la Chapelle de l’Annonciade, la salle dite du Chapitre, présente une pièce de plan carré, couverte d’une coupole en briques qui lui confère un curieux phénomène acoustique de propagation du son, d’un angle à l’autre de la pièce. Le Trésor réunit des pièces de la période carolingienne à l’époque moderne : une plaque d’évangéliaire en ivoire sculptée au IXe siècle, une pyxide hispano-mauresque du XIe siècle, le pontifical enluminé de l’archevêque Pierre de la Jugie, la tapisserie flamande de la Création (1500) ainsi que d’autres objets liturgiques exceptionnels.

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04 68 90 31 34    |   palais@mairie-narbonne.fr

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Ouvert tous les jours : 

• de 10h à 12h et de 14h à 18h
• le dimanche de 14h à 18h

Accès chapelle Saint-Michel, cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur.

 4. Les halles

Le Pavillon de style Baltard fut construit au début du siècle près du canal de la Robine. Sa superbe structure métallique, ses piliers et ses portes de pierre, mais aussi sa toiture majestueuse abritent un des plus beaux marchés de France. Respectueusement rénovées, les halles ont acquis encore plus de séduction grâce aux transparences des vitres et au jeu des lumières et des couleurs intérieures. Près de 70 commerces y proposent les meilleurs produits frais de la région, des fruits et légumes, en passant par le poisson, les fromages ou encore les vins d’Occitanie. Ce marché unique est reconnu dans tout le Languedoc pour sa qualité, son choix et son ambiance. A visiter absolument pour le plaisir des yeux et du palais !

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Les halles sont ouvertes 365 jours par an de 7h à 14h.

 5. Le pont des Marchands

Le pont des Marchands a la particularité d’être un des rares encore habités de France. Il est construit entre l’ancienne cité de Narbo Martius, sur la rive gauche, et l’ancien bourg médiéval de la rive droite. Durant l’époque romaine, il comptait six ou sept arches, franchissait l’Atax -l’Aude- et accueillait le passage de la via Domitia. Mais le parcours de l’Aude a été modifié au cours de l’Antiquité tardive, puis au Moyen-Age, et le pont franchit désormais le canal de la Robine.

Très bien conservé, il est cependant difficilement perceptible dans son architecture d’origine. Ses six ou sept arches et rampes d’accès sont en effet noyées dans le bâti environnant, car elles servent de caves aux maisons qui surmontent le pont depuis l’époque médiévale. Une seule arche demeure encore visible.

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Rue du Pont des Marchands 11100 Narbonne

04 68 90 31 34   |   palais@mairie-narbonne.fr

Voyage autour de Saint-Marcellin, Les trésors de la vallée de l'Isère et du Vercors Le Mag différence séniors

Les trésors de la vallée de l’Isère et du Vercors

By | Le Mag - VOYAGE, Le Mag

Terres de reliefs naturels, d’histoire et de résistance, la vallée de l’Isère et le Vercors offrent au visiteur curieux moult possibilités de se faire découvrir. De leurs sentiers de randonnée à leurs couvents en passant parleurs villages d’exception. Une véritable bouffée d’air pur.

A l’entrée du Vercors, sur le sentier « Au fil de la Bourne »

La communauté de communes Saint-Marcellin Vercors Isère, en lien avec le Parc régional du Vercors, a aménagé ce nouveau sentier balisé de 33 km. La randonnée itinérante – qui peut se faire sur deux ou trois jours – permet, en suivant le cours de la rivière, de rallier les villages de Rencurel à Saint-Nazaire-de-Royans, en passant par huit communes des départements de l’Isère et de la Drôme. Le tout à une altitude allant de 160 à 730 mètres. L’occasion de traverser de magnifiques paysages entre plaine et plateau de montagne, décors naturels de l’entrée du Vercors et des Gorges de la Bourne. Mais aussi de découvrir des villages typiques comme Choranche et sa grotte et de réaliser la place que l’eau joue depuis des milliers d’années et joue encore aujourd’hui. Cette randonnée offre des sentiers accessibles à tous entre Saint-Nazaire-en-Royan et Pont-en-Royans, tout en permettant aux randonneurs les plus chevronnés de découvrir, liés à son tracé, des centaines de kilomètres de sentiers balisés pour réaliser leur propre circuit. Notamment sur la partie plus engagée jusque Rencurel.

1. Village typique de Pont-en-Royans.
© adelinev38 – Saint-Marcellin Vercors Isère Tourisme
2. Bateau à roue Royans Vercors à Saint-Nazaire-en-Royans
© Serge Caillault – Saint-Marcellin Vercors Isère Tourisme

Vue depuis la route Bournillon « Au fil de la Bourne »
© Jean-Roch Larde – Saint-Marcellin Vercors Isère Tourisme

 

Une rivière iconique : la Bourne

La Bourne est l’axe qui structure le Vercors. Elle prend sa source vers Lans-en-Vercors et court jusqu’à Saint-Nazaire-en-Royans. Au fil du temps, elle a sculpté le territoire et s’est imposée à l’Homme, qui a dû s’y adapter (aqueduc, passerelle himalayenne, maisons suspendues…) pour pouvoir profiter de ses vertus et de son environnement. Ce dernier peut aussi admirer, par exemple, et ceci dès la route, le paysage des gorges qu’elle a creusées, tout comme il peut y pêcher la truite fario à un de ses nombreux spots. Un paradis pour les amoureux de la nature qu’ils soient grimpeurs, marcheurs, cyclistes, pécheurs ou encore spéléologues.

 

 

La Grotte de Choranche

Entrée et intérieur de la grotte de Choranche
© Découvrir les Alpes by Mika

 

 

 

 

La grotte de Choranche

Cette grotte, logée entre Pont-en-Royans et Villars de Lans, est une caverne de merveilles. Vous pourrez y déambuler au fil de deux rivières souterraines et y découvrir des stalactites fistuleuses, véritables pailles de calcite. Un spectacle unique en Europe.

Au cours de votre visite, vous pourrez aussi rencontrer des protées, ces petits animaux cavernicoles étonnants, avant de finir votre parcours dans l’immense salle de la Cathédrale pour un son et lumières d’exception.

 

 

 

 

 

 

La cité médiévale de Saint-Antoine-l’Abbaye

Classée parmi les plus beaux villages de France, la cité de Saint-Antoine-l’Abbaye est un des joyaux du patrimoine aurhalpin.

L’église abbatiale de Saint-Antoine-l’Abbaye

Construite du XIème au XVème siècle, l’abbatiale fut érigée sous l’impulsion des Antonins, des moines médecins. Leur ordre hospitalier rayonna pendant le Moyen-Age sur toute l’Europe autour des reliques d’Antoine l’Egyptien. Au fil des siècles, cette église a accueilli les pèlerins de tous les pays, qui venaient voir les reliques de Saint Antoine l’Egyptien pour bénéficier de son miraculeux pouvoir de guérison. A sa beauté architecturale s’ajoute la richesse de sa décoration intérieure avec de très belles peintures murales, mais aussi des boiseries et des reliquaires exceptionnels. Son orgue, qui date du XVIIème siècle et se dresse dans la nef, comprend 44 jeux. Classée monument historique en 1840, grâce à Prosper Mérimée, l’église abbatiale, tout comme son trésor, valent vraiment la visite.

SAINT-ANTOINE-L’ABBAYE

1 Église abbatiale de Saint-Antoine-l’Abbaye
© Wikipédia – Jacques MOSSOT
2. Cité médiévale de Saint-Antoine-l’Abbaye
© Saint-Marcellin Vercors Isère Tourisme

Le domaine des EcougesLe domaine des Ecouges

Situé dans le Vercors, le bel espace naturel des Ecouges témoigne de la diversité des milieux forestiers des massifs préalpins. Mais il garde aussi la mémoire des Chartreux et des maquisards de la Seconde guerre mondiale (1). Le promeneur peut emprunter un sentier balisé aux points de vue vertigineux pour découvrir les hêtraies et érablaies qui peuplent sa pente, mais aussi torrent ou cascade, rares points d’eau de l’espace. Et, s’il a de la chance, observer des chamois, des marmottes ou encore des aigles royaux, seigneurs de ce site exceptionnel.

(1) Pendant la Seconde guerre mondiale, le maquis du Vercors fut une importante base de la Résistance française réfugiée dans le massif du Vercors, considéré comme une véritable forteresse naturelle.

 

Le couvent des Carmes

Le couvent des Carmes, fondé au XIVème siècle à Beauvoir-en-Royans, est un haut-lieu de l’histoire du Dauphiné à l’époque médiévale. Il permet de découvrir aujourd’hui l’histoire des Dauphins, seigneurs du Dauphiné, mais aussi l’étonnante collection de César Filhol, fondateur du musée Delphinal il y a plus d’un siècle. Le bâtiment actuel du Couvent, remanié au XVIIème siècle, accueille également une exposition permanente consacrée au peintre néerlandais Bob ten Hoope (1920-2014) qui a vécu dans le Royans.

La visite se poursuit à l’extérieur avec la découverte du jardin médiéval, tout fait de plantes et fleurs, et d’un verger conservatoire, riche de beaux arbres fruitiers.

Une visite entre nature – entre les contreforts du Vercors et une vue plongeante sur l’Isère – et culture. A ne pas manquer.

1. Jardin et verger conservatoire du Couvent des Carmes
© Achille Martinon / Saint-Marcellin Vercors Isère Tourisme
2. Vue du Couvent des Carmes dans le paysage
© Pierre Jayet / Saint-Marcelin Vercors Isère Tourisme

 

Collection d’objets d’art sacré dont des instruments et
un chapier et sa pièce maîtresse, un Christ en ivoire.
© Association Française des Amis des Antonins (AFAA)

www.les-amis-des-antonins.com

tourisme.saintmarcellin-vercors-isere.fr

decouvrirlesalpes.com/isere/vercors-isere

 

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Réalisé par Carine Hahn.

Voyage autour de la résidence Héraclide d’Albi… Les trésors de la “Ville rouge”

By | Le Mag - VOYAGE, Le Mag

Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2010, cette puissante création architecturale est d’une beauté éblouissante et singulière. Construite à partir du XIIIème siècle en brique issue de la terre du lit du Tarn, elle s’affiche rouge, ocre ou rose selon la lumière et signe l’identité de la ville. Si la visite de ses puissants piliers, le palais de la Berbie et la cathédrale Sainte-Cécile, s’impose, marcher dans ses quartiers médiévaux, le nez en l’air, est un voyage dans le temps inoubliable. 

 

Le palais de la Berbie

L’architecture militaire de l’ancien palais des évêques d’Albi est assise sur un site naturellement fortifié en belvédère sur le Tarn. Au Moyen-âge, il symbolisait l’affirmation du pouvoir des évêques face aux consuls de la ville. Avec les siècles, le palais s’est transformé en résidence d’agrément. Si l’architecture de sa partie la plus ancienne ressemble à celle de la cathédrale, sa partie latérale est, elle, couverte d’un toit en ardoise comme celui des châteaux de la Loire, ajouté par les Amboise, évêques d’Albi de la fin du XVème au début du XVIème siècle. La Berbie est un des palais les mieux conservés de France ; il a été classé monument historique en 1862. Sa visite, tout en chapelle, plafonds peints, salles voûtées, pavements médiévaux, galeries Renaissance, grands salons est étroitement liée à la découverte du musée Toulouse-Lautrec (accessible par la cour intérieure) qu’il abrite, principalement consacré aux œuvres du peintre postimpressionniste Henri de Toulouse-Lautrec, né à Albi. Et en extérieur, son jardin à la française offre un très beau panorama sur le Tarn, sur la cathédrale et sur le quartier de la rive droite d’Albi.

 

 

La cathédrale Sainte-Cécile

Elle est le premier site visité dans la Cité épiscopale. Plus grande cathédrale de brique au monde et plus grande cathédrale peinte en Europe, construite en seulement 200 ans (1282-1493), elle a l’allure d’un château-fort qui dominerait les toits albigeois. Son style gothique méridional du XIIIème siècle et son allure militaire et austère, affirmés par ses mensurations, la distinguent de ses belles contemporaines d’Amiens, Chartres et Reims.

 

 

La Mappa Mundi

Elle est l’une des deux plus anciennes représentations connues du monde habité tel qu’il était perçu au VIIème siècle et un des 77 feuillets d’un manuscrit appartenant au chapitre de la cathédrale d’Albi. Conservée par les Albigeois depuis 1300 ans, cette carte du monde est un témoignage inestimable de l’Humanité, inscrit sur le registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO depuis 2015.

Peinte sur un parchemin épais en peau de chèvre ou de mouton, elle représente le monde sous forme de fer à cheval. Un monde centré autour de la Méditerranée (seul monde connu à cette époque) orienté à l’Est. Une cinquantaine de noms de villes, de régions, de fleuves, de mers et de vents y sont écrits en latin.

L’original de cette mappemonde médiévale, extrêmement fragile, est à l’abri de la lumière et de l’humidité, comme d’autres manuscrits médiévaux, dans les réserves de la Médiathèque Pierre Almaric, dans le quartier des Cordeliers. Mais, de juin à septembre, son fac similé est exposé sous vitrine dans la salle du Trésor de la cathédrale avec neuf panneaux d’information expliquant son histoire.

« Albi est la seule ville française, en dehors de Paris, comptant des inscriptions sur deux registres différents de l’UNESCO : Patrimoine mondial pour la Cité épiscopale et Mémoire du monde pour la Mappa Mundi. »

 

 

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Albigeois, l’autre nom des cathares

Dès la moitié du XIIème siècle, le nom « Albigeois » a servi à désigner les hérétiques du Languedoc, adeptes du catharisme. La croisade contre les Albigeois, prêchée par le pape Innocent III, durera vingt ans (1209-1229). Les hérétiques subirent alors une répression sanglante. Et la construction de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi fut un des symboles de la lutte de l’Eglise romaine contre leur foi dissidente.

Les Cathares se considéraient comme les seuls vrais disciples des apôtres et souhaitaient adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuyaient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament et leur unique prière était le Notre Père. Ils rejetaient aussi la guerre, l’Enfer, l’Incarnation et l’Ancien Testament. Ils considéraient que toutes les pratiques et sacrements instaurés par l’Eglise n’avaient aucune valeur. L’idéal cathare était fondé sur une vie ascétique. Ils n’attachaient pas d’importance aux églises bâties, car pour eux, la parole du Christ pouvait être enseignée partout où se réunissaient les fidèles.

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Le Musée Lapérouse

Autre natif célèbre d’Albi, Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse, dit Lapérouse, naît en 1741. Il fait carrière brillante dans la Marine royale et, en 1785, le roi Louis XVI le choisit pour conduire la plus grande expédition maritime autour du monde jamais organisée.

Découvrez la vie d’aventures de cet explorateur d’exception parti découvrir le Pacifique Nord et Sud, mais aussi les côtes d’Extrême-Orient et de l’Australie, avec la Boussole et l’Astrolabe, navires qui comptaient à leur bord plus de 200 personnes dont moult savants de l’époque.

41, square Botany Bay
05 63 49 15 55

 

 

 

 

 

 

Textes réalisés par Carine Hahn.

Crédit photos : www.albi-tourisme.fr / mairie-albi.fr

Voyage à travers les trésors du Bourbonnais

By | Le Mag - VOYAGE, Le Mag

Ancienne province du centre de la France, le Bourbonnais comprend le département de l’Allier et le sud-ouest du département du Cher et a pour capitale historique la ville de Moulins. Cap sur l’Ouest du fief historique de la dynastie des Bourbons et quelques balades culturelles et vivifiantes.

 

 De petites cités médiévales 

 

Hérisson Allier Rubrique Voyage autour de la résidence Héraclide de Commentry les trésors du Bourbonnais Le Mag' Différence Séniors Héraclide

Vue générale du village de Hérisson.
Source : Wikipédia

Hérisson

Fondée au Vème siècle, Hérisson présente un réel intérêt historique et archéologique et propose à son visiteur harmonie et sérénité. Ancienne place forte des Bourbons, cette petite cité médiévale, sise sur les bords verts d’une boucle de l’Aumance, s’est développée au pied de son château construit entre le XIème et le XVème siècle sur un éperon rocheux. Elle s’habille en son cœur de portes fortifiées, de vieilles demeures des XVème, XVIème et XVIIème siècles et du clocher subsistant de la collégiale Saint-Sauveur. Un beau site pittoresque qui accueille nombre de manifestations artistiques dont, en juillet, le festival des Arts Mêlés.

 

 

Idée de balade

Partez du parking de l’Office du Tourisme, près de la Poste. Depuis les ruines rousses de la forteresse des ducs de Bourbon, découvrez la cité médiévale en passant devant la maison Mousse, le clocher-porche Saint-Sauveur, en parcourant la rue de l’Enfer jusqu’à la porte éponyme, puis terminez la balade par la rue de l’Abbé Aury et la porte fortifiée de Gateuil.

Tout près d’Hérisson, se trouve Châteloy, ancienne cité gallo-romaine, dominant le val d’Aumance. Cet oppidum très important, dont on retrouve les vestiges autour du hameau actuel, contrôlait la voie reliant Bourges-Clermont-Ferrand.

Charroux Auvergne Voyage autour des résidences Héraclide à Commentry Les trésors du Bourbonnais

Rue de la Poulaillerie à Charroux.
©Prod03 – Val de Sioule Tourisme

Charroux

Cette autre cité médiévale, aujourd’hui restaurée, est classée parmi les plus beaux villages de France. Ses rues et ses ruelles pavées offrent au visiteur l’occasion de découvrir en flânant maisons anciennes, église du XIIe siècle au clocher tronqué, tour de l’horloge, halle aux piliers de bois, demeure à colombages et encorbellement du XIVe siècle, cour des Dames, puits fleuris ou encore portes fortifiées… Mais aussi un savoir-faire artistique et artisanal avec, par exemple, la confection de sa célèbre moutarde !
La visite du musée de Charroux et de son canton, fort de ses collections de vestiges gallo-romains et de ses archives, permet aux plus curieux d’explorer l’histoire locale.

 

 

Néris-les-Bains Auvergne Les Voyages autour des résidences Héraclide à Commentry Les Trésors du Bourbonnais Le Mag Différence Séniors

Architecture, Néris-les-Bains.
©Allier Bourbonnais

La station thermale de Néris-les-Bains

Ses eaux chaudes sont réputées pour leurs bienfaits depuis l’Antiquité. Sans doute est-ce pour cela que Néris-les-Bains respire tant encore aujourd’hui histoire et bien-être. En s’y promenant, le visiteur traverse une fresque historique qui va de l’époque gallo-romaine à la Belle époque. Chaque lieu de la station témoigne, par son architecture, de son riche passé. Dans le parc des Chaudes, des piscines gallo-romaines et un oppidum gaulois. Plus loin, un amphithéâtre romain, une nécropole mérovingienne, une église romane. Et puis, un théâtre de style Napoléon III, un casino, un établissement thermal et une ancienne gare de la Belle époque. Les thermes de Néris-les-Bains sont spécialisés dans le traitement des affections rhumatismales, neurologiques et psychosomatiques. Leurs eaux ont la réputation d’être à la fois sédatives, antalgiques et relaxantes.
Mais si vous ne cédez pas à la tentation de les prendre pour vous détendre, qu’importe, vous pourrez le faire tout simplement en marchant et en respirant, le nez en l’air et les yeux grand ouverts… Car, Néris-les-Bains compte aussi 17 hectares de parcs fleuris et arborés.

 

Maisons à pans de bois à Montluçon.
©Allier Auvergne Tourisme

Montluçon

Sa cité médiévale est blottie contre l’imposante silhouette du château des ducs de Bourbon. En prenant ses ruelles étroites, vous découvrirez de magnifiques maisons à pan de bois et des hôtels particuliers comme autant de témoins des grandes heures médiévales de la ville. Mais aussi, en contrebas des fortifications, des monuments remarquables comme la maison des Douze apôtres, le passage du Doyennée et les églises Notre-Dame et Saint-Pierre. L’église Notre-Dame, construite au XVème siècle, abrite un Christ aux liens en pierre du XVème siècle et une statue de Notre-Dame de Montluçon du XVIIème siècle. L’église romane Saint-Pierre, érigée aux XIème et XIIème siècles, héberge quant à elle une splendide statue de Sainte Madelaine de la fin du XVème siècle.

 

 

Le Château de Chouvigny.
©Prod03 – Allier Bourbonnais

Les gorges de Chouvigny

Dominée par un château fort du XIIIème siècle, la route des gorges de Chouvigny, située dans les Combrailles, au cœur des gorges de la Sioule, entre Menat et Ebreuil, offre aux automobilistes, motards et cyclistes qui la sillonnent, une succession de beaux paysages, à la fois sauvages et verdoyants, ponctués de hautes falaises. Pour découvrir ce site naturel classé sous un angle différent, rien de tel qu’une descente de la Sioule en canoë-kayak, au départ du Pont de Menat !
Ouvert au public de mai à fin septembre, le château de Chouvigny, perché sur un éperon rocheux, offre depuis ses terrasses une superbe vue sur les gorges. Sa visite dévoile également d’autres attraits, comme le salon d’honneur, la salle d’armes, la tour du trésor ou encore la tour de guet.

 

 

Le château des ducs de Bourbon à Montluçon.
Source : Wikipédia

 

www.allier-bourbonnais.fr  /  www.allier-auvergne-tourisme.com

En savoir plus sur notre résidence Héraclide à Commentry (03).

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A DECOUVRIR : autour de la Résidence Héraclide du Plateau d’Hauteville… les trésors du Haut-Bugey

By | Le Mag - VOYAGE, Le Mag

 1. Des lacs

Les sites des lacs de Nantua et de Sylans, tout comme celui du lac Genin, sont de véritables écrins naturels d’eau, de faune et de flore. Une richesse reconnue et protégée par le label ENS (Escales naturelles sensibles). Le département de l’Ain y veille en effet à préserver la biodiversité tout en les aménageant pour y accueillir leurs visiteurs dans les meilleures conditions.

Tous ces sites sont ouverts au public gratuitement. Vous pouvez vous y baigner dans une eau claire, y pêcher, faire de la voile et même de la plongée ou tout simplement marcher et visiter une nature généreuse. Les paysages à couper le souffle pourraient bien, mine de rien, vous transporter jusqu’en Scandinavie…

 2. Les grottes du Cerdon

Une fois passé le lac de Nantua et avant d’arriver à l’Ain, l’eau a créé au fil des âges les grottes du Cerdon. A la Préhistoire, les hommes avaient choisi les cavités de ce site comme refuge. Un bel exemple de ce que la nature, une fois encore, offre à ceux qui prennent le temps de l’observer pour y trouver leur place. Des fouilles archéologiques ont mis au jour en 1914 leurs poteries, cendres, ossements d’animaux, silex taillés et même le crâne de l’un d’entre eux. Le site était, semble-t-il, déjà habité il y a 12 000 ans. Depuis cette époque reculée, situation dominante oblige, il n’a cessé de servir de poste d’observation aux hommes.

Ainsi, dès la plus haute Antiquité, la ligne des crêtes qui cerne la reculée de Cerdon a été défendue militairement. Pour preuve les nombreuses ruines et les documents qui attestent de l’importance de ces postes de défense au fil des siècles. Pour preuve aussi le grand nombre de légendes qui racontent le lieu. On prétendait ainsi dans la région que toutes ces défenses communiquaient par des passages souterrains, qu’un chemin caverneux descendait jusqu’à la vallée de Cerdon ou encore que le trésor de guerre des troupes savoyardes était enfoui dans une mystérieuse cachette, sous une des tours défensives. Peut-être…

Dans les années 1930, un fromager avait acheté la plus grande cavité naturelle de Saint-Julien pour y affiner son bleu de Gex. Intrigué par un vol de chauve-souris en haut de la voûte, il grimpa et découvrit une galerie supérieure à l’origine du réseau souterrain connu à ce jour sous le nom de Grottes du Cerdon. C’est ce que raconte à l’envi la légende…

Vous pouvez prendre un billet pour visiter les grottes (durée du parcours de 1 à 1H30), à 4 km du village de Cerdon, mais aussi le coupler avec un billet pour entrer au parc de loisirs préhistorique qui vous propose des activités pour les petits (à partir de 4 ans) et les grands. Pour partager en famille un peu de la vie des premiers hommes (faire du feu par percussion, de la poterie néolithique, de la peinture, etc.) ou encore entrer dans la peau de l’archéologue qui l’a mise au jour.

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04 74 37 36 79   |   info@grotte-cerdon.com

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 3. L’abbatiale Saint-Michel à Nantua

Elle est l’édifice roman le plus important du département de l’Ain. La « sœur aînée et fille de Cluny » invite son visiteur à la majesté et à la quiétude. Dès le linteau de sa porte, elle l’accueille par une phrase latine dont la traduction est : « De peur que le temps ne fasse oublier le passé, cette pierre rend hommage de ce qui s’est accompli. »

Forte d’une longue histoire qui court du VIIème au XIXème siècle, cette église affiche une architecture sobre, héritage de sa destination première d’abbatiale, mais offre aussi des prouesses comme la voûte de la chapelle Sainte Anne qui comporte un réseau d’arcatures moulurées dégagées du plafond et dessinant 32 triangles et 17 nœuds. Elle abrite aussi « Le martyre de Saint Sébastien », un magnifique tableau du peintre Eugène Delacroix et des orgues datant de 1845 du facteur Nicolas-Antoine Lété.

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4, rue du Cloître 01130 Nantua

04 74 75 02 84

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 4. Izernore la gallo-romaine

Avant la conquête romaine de la Gaule, Isarnodurum était une petite bourgade située au sud du territoire séquane, peuple gaulois à la tête de la Franche-Comté actuelle. Les archéologues ont mis au jour et daté ses céramiques, ses fibules et sa monnaie des IIème et IIIème siècles avant Jésus-Christ.

Ils ont aussi montré que le site s’est développé jusqu’à devenir une bourgade rurale de taille et d’importance moyenne, ce que l’on appelait alors un vicus. Ils ont pu identifier les vestiges d’un temple sans doute dédié à Mars -les seuls encore élevés de cette époque- mais aussi reconnaître la trace d’autres constructions gallo-romaines comme, par exemple, des thermes, aujourd’hui invisibles.

Plusieurs auteurs ont tenté, jusqu’au début du XXème siècle, de prouver que celle que l’on appelle aujourd’hui Izernore était l’Alésia de la Guerre des Gaules. Il est vrai que ce vicus était animé par une belle activité artisanale et commerciale et que des cultures agricoles ont laissé des traces dans les hameaux de Bussy et de Pérignat. La villa découverte au début du XXème siècle à Pérignat, avec ses peintures murales réalisées selon des techniques importées de la péninsule italienne, et sa galerie à colonnes avec vue sur la vallée de l’Oignin, témoigne du haut niveau de vie de ses propriétaires de l’époque gallo-romaine.

Visitez le temple d’Izernore et son musée archéologique…

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Musée archéologique

Place de l’Eglise 01580 Izernore

04 74 49 20 42

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Crédits photos : Source Wikipédia, www.hautbugey-tourisme.com, www.ain.fr, bugeysud-tourisme.fr

 

Textes de Carine HAHN.

Grand écran : Notre sélection

By | Le Mag - CINEMA, Le Mag

 1. Portrait de famille

Synopsis

Moussa (Sami Bouajila) a toujours été un homme doux et gentil, un père et un employé dévoué. Divorcé, il s’est remarié avec une Marocaine qui ne répond plus à ses appels téléphoniques et qu’il est bien décidé à sortir de sa vie. Son frère Ryad (Roschdy Zem) est le présentateur vedette d’une émission de télévision à qui leur famille reproche son égocentrisme.

Un soir, sorti avec ses collègues, Moussa fait une chute et se cogne violemment la tête. Diagnostic : une grave commotion cérébrale. Sa vie bascule et sa personnalité change. Il critique sa sœur, se brouille avec sa fille et son fils, se fâche avec son autre frère Salah (Rachid Bouchared). Ses accès de colère et de parole libérée sèment la zizanie dans la famille. Mais entre Ryad et lui, le lien se renforce. Peu à peu, son état s’améliore. Et la famille se retrouve dans un nouvel équilibre.

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Distribution : Roschdy Zem, Maïwenn, Sami Bouajilah, Rachid Bouchared.

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Avis de la rédaction

Dans un film inspiré de ce qu’il a vécu après l’accident de son frère et écrit avec Maïwenn, Roschdy Zem interroge cette place que chacun d’entre nous se voit confier dans sa famille, peut prendre, accepte de prendre ou se contente de prendre. Et que la vie, au détour d’un drame quotidien, interroge en rappelant à tous et à chacun qu’elle est fragile, toujours, mais que, tant qu’elle est là, elle vaut la peine de bouger les limites d’hier. Un film juste, soutenu par une belle et vive distribution.

A l’affiche actuellement.

 2. Une comédie humaine

Synopsis

Tony (Franck Dubosc), la cinquantaine, est chauffeur de bus scolaire en province. Renfermé, il vit seul après avoir abandonné femme et bébé vingt ans plus tôt. Un malaise cardiaque sans séquelles lui donne la force donner sens à sa vie en faisant face à son passé. Il décide de s’inscrire incognito au cours de danse latine que donne sa fille de 20 ans à Paris.

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Distribution : Franck Dubosc, Jean-Pierre Daroussin, Louna Espinosa.

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Avis de la rédaction 

Un film de et avec Franck Dubosc qui donne à voir un peu plus encore du talent très humain qu’il cachait jusqu’alors trop souvent dans la peau de personnages de caricature. Jean-Pierre Darroussin en collègue fidèle est toujours aussi exceptionnel et la jeune Louna Espinosa, 22 ans seulement, est lumineuse. Une comédie à voir pour le plaisir, mais pas que.

Disponible en VOD.

Grand écran : Notre sélection pour ce printemps !

By | Le Mag - CINEMA, Le Mag

 1. Iris sur une application

Iris et les hommes, un fi lm de Caroline Vignal.

Iris et les hommes, un fi lm de Caroline Vignal.

 

Synopsis

Iris, la quarantaine, est dentiste, mariée et mère de deux fi lles. Installée dans la vie, comme on dit, mais il lui manque un peu de piment. D’autant qu’Iris n’a plus de relations sexuelles avec son mari depuis maintenant quatre ans. Un soir de réunion parents-profs au lycée de sa fi lle aînée, elle croise une inconnue qui lui conseille de prendre un amant. Car quoi de plus simple aujourd’hui ? Il suffit de s’inscrire sur une application de rencontre… Iris se lance.

Avis de la rédaction

Après le très réussi Antoinette dans les Cévennes, Caroline Signal plonge la vitaminée Laure Calamy dans une cellule familiale bourgeoise et un Paris désespérément gris. Mais malgré tous les efforts de l’actrice, le spectateur s’ennuie avec elle. Même quand elle va voir ailleurs à grands coups d’aventures sans lendemain. Le scénario, poussif, peine à nous faire croire à la recette miracle de la pincée de sel, comprenez le « coup » d’un soir, qui redonnerait du goût au couple. Seule une scène enjouée de comédie musicale, dans un décor bétonné et sur le fameux tube It’s raining men des Weather girls, sauve la mise. A voir pour la formidable Laure Calamy, qui peut tout jouer.

 

Distribution : Laure Calamy, Vincent Elbaz

Réalisation : Caroline Signal

diaphana.fr

 2. Coulisses d’une comédie sociale

 

Making of, un film de Cédric Kahn.

Synopsis

Simon (Denis Podalydès), réalisateur dépressif, commence un fi lm sur une grève d’ouvriers qui ont voulu sauver leur usine. Mais, dès le premier jour, le tournage tourne au cauchemar. La pluie n’en fi nit pas de tomber, ses investisseurs se retirent du projet, son producteur disparaît dans la nature, sa directrice de production entre en mode survie et son acteur principal, à l’ego démesuré, sème la zizanie dans l’équipe de tournage… Sans compter que sa vie de couple est en plein naufrage. Heureusement que le jeune figurant, passionné de cinéma, qu’il a recruté à l’arrache, assure, caméra sur l’épaule, pour filmer le making of malgré la tempête…

Avis de la rédaction

Le réalisateur Cédric Kahn signe avec Making of une première comédie très réussie. Une comédie sociale qui rend hommage au 7ème art, tout en en faisant une critique intelligente. Parachuté dans les coulisses d’un tournage, au cœur d’une équipe/famille au bord de la crise de nerfs, le spectateur assiste à des scènes ubuesques et, s’il ne connaît pas le milieu du cinéma, découvre un secteur où création et rentabilité doivent désespérément cohabiter. « Le cinéma est un microcosme social comme un autre et les rapports de classe qui s’y exercent, y sont similaires », souligne Cédric Kahn. Un fi lm drôle, mais aussi politique, avec des acteurs formidables qui maitrisent leur rôle dans la vraie vie à la perfection.

Distribution : Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Emmanuelle Bercot, Xavier Beauvois, Valérie Donzelli

Réalisation : Cédric Kahn

www.advitamdistribution.com

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Réalisé par Carine Hahn.

Grand Écran : “Anatomie d’une Chute” dans notre sélection cet hiver

By | Le Mag - CINEMA, Le Mag

Notre sélection de cet hiver : Anatomie d’une chute, doublement récompensé lors des Golden Globes. Voici un avant goût de ce film Made in France. 

1. Le couple disséqué au laser

Synopsis

Sandra Voyter, Samuel Maleski et leur fils malvoyant Daniel, 11 ans, vivent à la montagne, non loin de Grenoble. Un jour, Samuel est retrouvé mort par Daniel, au pied de leur chalet.

Suicide ou homicide ? Une enquête est ouverte et Sandra est inculpée malgré le doute. Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère.

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Distribution : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Antoine Reinartz et le jeune et merveilleux Milo Machado Graner

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Avis de la rédaction

Comme l’a écrit la magistrate Valérie Dervieux, c’est « l’histoire d’un couple dont le délitement, analysé par une focale judiciaire, est comme magnifié par le seul « vrai » procès qui nous reste, celui des Assises. Ce n’est pas « Jusqu’à la garde »*, incroyable opus qui dissèque un mécanisme de violence conjugale jusqu’à l’irréparable acmé du presque féminicide, mais un récit qui débute par la mort suspecte du mari et s’achève par une décision qui laisse ouverts tous les (im)possibles. » 

Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, « Anatomie d’une chute », réalisé par Justine Triet, est un procès de l’entité Couple. A voir ABSOLUMENT !

*Film de Xavier Legrand (2017) avec Léa Drucker et Denis Ménochet.

 

En Bonus dans notre sélection hiver : 

 2. Le souffle de la passion

Synopsis

Une famille recomposée de quinquagénaires. Anne est une avocate brillante spécialisée dans le droit des mineurs victimes d’abus sexuels(!), Pierre, son mari, un chef d’entreprise contrarié par un contrôle fiscal. Ils ont adopté des jumelles d’origine asiatique. La routine et l’ennui se sont doucement installés dans leur confort bourgeois. Jusqu’au jour où Théo, 17 ans, le fils de Pierre, né d’un premier lit et qu’il avait perdu de vue, vient s’installer chez eux… Et qu’entre lui et Anne naît une folle passion sexuelle.

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Distribution : Léa Drucker, Olivier Rabourdin, Samuel Kircher, Clothilde Coureau

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Avis de la rédaction 

Qui eut cru que Catherine Breillat reviendrait dix ans après son film Abus de faiblesse ? Elle qui avait été victime d’un terrible AVC y racontait l’escroquerie qu’elle avait vécue avec Christophe Rocancourt. Et pourtant, avec L’été dernier, la réalisatrice de 74 ans signe sans aucun doute son plus bel ouvrage. Sans peur aucune de laisser sa caméra accompagner ce qui pourrait être vu comme sale. Le feu de la passion interdite qui dévore tout, la différence d’âge entre la femme mûre et le jeune adolescent, dont les deux corps brûlants de désir dégagent tant d’érotisme, n’en déplaise à l’âgisme ambiant… Avec une grande rigueur morale, elle filme avec précision la toxicité qu’exerce la femme sur son jeune amant et son mari.Et qui, pour garder la face s’enlise dans la manipulation et le mensonge. Dans ce quinzième long métrage de Catherine Breillat, tout ne se dit pas, mais tout s’entend et se voit. Cinéma oblige. Du souffle des ébats des deux amants à la lâcheté de ceux qui font avec leurs petits arrangements ordinaires, quitte à sacrifier la pureté de l’émotion vraie. Intense.

 

Cinéma L'été Dernier Le Mag Différence Séniors Héraclide

 

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Une rubrique réalisée par Carine Hahn.

Cinéma Jeanne du Barry Le Mag Différence Séniors Héraclide

Grand écran : Notre sélection Été 2023

By | Le Mag - CINEMA, Le Mag

 1. Quand l’amour au cauchemar 

Synopsis

Blanche et Grégoire se rencontrent dans une fête en Normandie. Elle est professeure de français, lui travaille dans une banque. C’est le début d’un amour fou… Très vite, Blanche est enceinte et ils se marient. Dans la foulée, Grégoire raconte à Blanche qu’il est muté à Metz et ils déménagent en Lorraine. Jusqu’au jour où Blanche découvre que Grégoire lui a menti ; c’est lui qui a demandé sa mutation. Loin de sa mère et de sa sœur jumelle, elle est tombée dans un terrible piège, celui de l’emprise de son mari.

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Distribution : Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond, Romane Bohringer.

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Avis de la rédaction

Adapté du livre d’Eric Reinhardt, le film homonyme L’amour et les forêts de Valérie Donzelli, marque un beau retour de la réalisatrice. En suivant au plus près son héroïne, elle montre ô combien le poison de sa relation toxique s’infiltre insidieusement dans sa vie ordinaire. Une belle maîtrise de la caméra soutenue par un scénario tout en épure narrative, co-écrit avec Audrey Diwan, qui fait prendre à une histoire intime une respiration haletante de film policier.

Virginie Efira, dans le rôle de Blanche et de sa jumelle, que l’on voit pourtant dans moult films chaque année, continue là, à alpaguer et étonner le spectateur. Avec une grande facilité d’apparence. L’actrice crève une nouvelle fois l’écran jusqu’à rendre son partenaire Melvil Poupaud, le mari pervers, presque lisse.

 

 

 2. Maïwenn dans la cour des grands

Synopsis

Jeanne Bécu, dite aussi Jeanne Bécu de Cantigny ou Jeanne Gomard de Vaubernier, née roturière, cherche à s’élever socialement en utilisant ses charmes. Elle rencontre le comte Du Barry, libertin notoire, qui devient son amant, trouvant là occasion de s’enrichir. Avec l’aide du vieux duc de Richelieu, il présente Jeanne au roi Louis XV, qui décide d’en faire sa favorite.

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Distribution : Maïwenn, Johnny Depp, Melvil Poupaud, Pierre Richard.

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Avis de la rédaction 

Maïwenn a tout lu sur son héroine, dixit, et laissé les années infuser son envie de lui donner pleinement chair sur grand écran. Et cela se voit. Derrière et devant sa caméra pendant le tournage, mais aussi dans la promotion de son film, elle irradie de désir jamais assouvi d’exister. Et même si la facture de son oeuvre s’avère classique, le charme opère. Le spectateur plonge dans le faste de Versailles au XVIIIème siècle, éclairé aux chandelles, tout en perruques poudrées, dentelles, joyaux, jeux de pouvoir et convenances. Jusqu’à se laisser peu à peu lui aussi gagner par l’ennui de la cour d’alors. Jeanne avec ses cheveux lâchés, son sourire et son naturel, gène l’ordre établi comme Maïwenn, la déjà réalisatrice de « Mon roi » peut agacer le cinéma français et sa critique, mais elle sait ô combien en rire et en jouer pour ne pas trop en pleurer. Plus triste devient alors encore le sire incarné par un Johnny Depp, produit de l’industrie cinématographique, que les années et les excès ont dévoré.

 

 

Une rubrique réalisée par Carine Hahn.